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BROSSARD -Si tout s'était déroulé comme ils le souhaitaient, les joueurs des Canadiens de Montréal auraient enfilé les patins afin de se préparer pour le match ultime de leur série de première ronde face aux Rangers de New York, lundi.
Au lieu de ça, ils ont plutôt passé la matinée à ramasser leurs effets personnels au complexe d'entraînement de Brossard et à tenter d'identifier ce qui avait causé leur élimination en six petits matchs alors que leurs attentes étaient certainement bien plus élevées.

Le sujet qui est revenu dans la plupart des discussions a évidemment été le manque de production offensive de l'équipe, qui n'a inscrit que 11 buts face à Henrik Lundqvist.
Les Canadiens ont maintenu une timide moyenne de 1,83 but par match - la troisième pire offensive des 16 équipes ayant participé aux séries - bien qu'ils aient dirigé en moyenne 34,3 tirs sur le filet des Rangers, le sixième meilleur taux.
Le capitaine de l'équipe Max Pacioretty s'est sans surprise retrouvé au centre de l'attention, lui qui n'a récolté qu'une mention d'aide en six matchs. Ce n'est pourtant pas parce qu'il n'a pas essayé. L'Américain a enregistré 28 tirs au but, ce qui le place à égalité au premier rang de la LNH après la première ronde.
Il semblait d'ailleurs toujours tenter de comprendre ce qui s'est produit.
« Je dois accepter le blâme pour ne pas avoir produit offensivement, a-t-il lancé. Quand la rondelle ne veut pas rentrer, il faut se concentrer sur le processus et les résultats viennent habituellement d'eux-mêmes. C'est ce que j'ai fait, je crois avoir fait du bon travail de ce côté. »
Mais les résultats ne sont pas venus. Et quand le meilleur marqueur d'une équipe en saison régulière ne parvient pas à mener la charge en séries, il est difficile pour celle-ci de réussir à tirer son épingle du jeu en se fiant seulement à la production secondaire.
Surtout quand le gardien adverse, un des meilleurs de la LNH, est au sommet de son art.
« Il a très bien joué, a fait valoir le défenseur Shea Weber au sujet de Lundqvist. Il a fait les arrêts importants et il était en feu. Par contre, quand on fait face à un gardien de cette trempe, il faut générer davantage de chances. Nous pourrions nous tenir ici et dire que nous aurions dû faire ci ou ça, mais nous ne l'avons pas fait. »
Chaque élimination entraîne évidemment de la déception, mais celle-ci semble plus difficile à accepter pour la formation montréalaise, qui avait terminé la saison régulière avec une récolte de 103 points (47-26-9).
Le gardien Carey Price était en santé et l'équipe avait terminé la campagne en force (16-7-1) après l'arrivée de Claude Julien à la barre de l'équipe, le 14 février. Mais les espoirs des Canadiens ont rapidement tourné au cauchemar contre les Rangers, une équipe quasi identique qui a eu le soutien de ses gros canons dans les moments opportuns.
« Nous sentions que nous pouvions gagner cette série et c'est une pilule qui est dure à avaler, mais nous devons apprendre de ça et en sortir meilleurs, a indiqué Pacioretty. Nous avons suivi le plan de match, nous avons travaillé fort jusqu'à la fin.
« On ne doit pas tomber dans les excuses, nous sommes tombés en panne. Il faut seulement être en mesure de rebondir après ça et de gérer l'adversité de la bonne manière. »
Rayons de soleil
Malgré l'amertume de cette élimination hâtive, Phillip Danault et Artturi Lehkonen avaient de quoi esquisser un léger sourire de satisfaction en cette journée de bilan. Les deux attaquants ont été de véritables révélations pour la troupe de Claude Julien.
Danault a amorcé la saison comme ailier au sein du quatrième trio avant de gravir les échelons et de se retrouver au centre de la première unité, entre Pacioretty et Alexander Radulov, lorsqu'Alex Galchenyuk s'est absenté durant cinq semaines en raison d'une blessure entre décembre et janvier.
« Je ne m'attendais pas à ça, je me battais presque pour un poste au début de l'année, a expliqué Danault, qui a récolté 40 points, dont 13 buts, en 82 matchs. Je voulais seulement jouer tous les matchs. Ç'a complètement explosé quand j'ai gagné en confiance. »
Lehkonen en est un autre pour qui les attentes étaient relativement faibles. L'ailier gauche de 21 ans n'avait jamais évolué en Amérique du Nord et on s'attendait à ce qu'il y ait une période d'adaptation dans son cas.
Il y en a certes eu une, mais reste que le Finlandais a rapidement trouvé son rythme pour finalement conclure sa première saison à deux buts du plateau des 20. Il a notamment impressionné grâce à son puissant tir des poignets qui risque de faire frémir les gardiens adverses pour les années à venir.
« C'est certain qu'il y avait beaucoup de choses à apprendre, a reconnu l'auteur de deux buts et deux aides en séries. Les gars de cette équipe m'ont pris sous leurs ailes dès le début et ils m'ont montré comment faire les choses. Au cours de la saison, j'ai réalisé à quel point cette aide m'a été importante.
« Je veux m'améliorer. Je sais que je peux faire mieux. J'ai encore beaucoup de travail à faire pour accomplir ce que je veux faire. »