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TAMPA - L'expérience des séries éliminatoires de la Coupe Stanley, voilà quelque chose qui n'a pas de prix. Cela permet aux joueurs et à une équipe d'apprendre des leçons utiles sur les façons d'afficher de la résilience, de comprendre différentes situations et d'arriver à bien analyser où vous en êtes dans le moment présent et ce qu'il vous reste à faire pour atteindre l'objectif visé.

Du côté du Lightning de Tampa Bay, l'expérience entre en ligne de compte présentement, parce que ça leur permet de voir la vérité en face à l'issue des deux premiers matchs de la finale de l'Association de l'Est. Sans ce vécu, les membres du Lightning seraient probablement encore assez naïfs pour croire qu'une égalité de 1-1 après deux matchs disputés à l'étranger contre les Penguins de Pittsburgh serait suffisante.
Mais ce n'est pas suffisant parce qu'ils n'ont pas été suffisamment bons. C'est bien d'avoir décroché la victoire lors du premier match, quoiqu'il faut reconnaître que cette victoire a également été au rendez-vous en raison de leur opportunisme. C'était tout aussi bien d'avoir réussi à se donner une chance de remporter le deuxième match en prolongation. Mais parce qu'ils ont seulement partagé les honneurs des deux premières rencontres à Pittsburgh, il est justifié de regarder les défauts du Lightning à la loupe.
Et ce qui est tout aussi bien, c'est que ça ne les dérange pas du tout qu'on leur dresse une liste de reproches.
« Nous allons devoir mieux jouer que ça pour remporter cette série, ça ne fait aucun doute, a déclaré l'entraîneur du Lightning Jon Cooper. Nous n'avons pas présenté notre meilleur visage. »
Le Lightning aura droit à une autre opportunité d'y arriver à l'occasion du troisième match de la série, qui aura lieu mercredi soir au Amalie Arena (20h HE ; TVA Sports, CBC, NBCSN).
Ce qu'ils ont fait jusqu'ici, c'est voguer sur les prestations étincelantes du gardien Andrei Vasilevskiy (pourcentage d'arrêts de ,940), les gaffes occasionnelles commises par les Penguins (Olli Maatta qui laisse Alex Killorn se faufiler derrière lui dans le premier match, le revirement commis par Brian Dumoulin en zone adverse qui a mené au but de Jonathan Drouin durant la première rencontre) et les performances inégales du gardien recrue de Pittsburgh Matt Murray (notamment sur le but égalisateur de Drouin lors du deuxième match) pour obtenir cette égalité de 1-1 dans le cadre de la série quatre de sept.
« Je ne crois pas qu'on puisse dire en toute honnêteté que nous avons joué du hockey de catégorie A d'un bout à l'autre », a déclaré le joueur de centre Tyler Johnson.
C'est effectivement le cas, du moins si la référence est le niveau de jeu qu'a offert le Lightning contre le Red Wings de Detroit et les Islanders de New York au cours des deux premiers tours éliminatoires ; Tampa Bay a alors remporté chacune de ces séries en cinq matchs et offert des performances dominantes la plupart du temps grâce à sa vitesse et à un contrôle soutenu de la rondelle.
Nous savons tous qu'ils sont affaiblis par l'absence de joueurs-clés en raison de blessures, notamment celles qui affectent le joueur de centre Steven Stamkos et le gardien Ben Bishop ; mais, pour emprunter une déclaration de Cooper, ce n'est pas comme si le Lightning s'était rendu jusqu'en finale d'association grâce à un coup de chance. Ils ont mérité leur place. Maintenant, ils doivent mieux jouer pour mériter leur qualification en finale de la Coupe Stanley pour une deuxième année de suite.
Pour y arriver, ils devront d'abord mieux gérer la rondelle et mieux soutenir le porteur de la rondelle, parce que bien trop souvent, à l'occasion des deux premiers matchs, ce sont les joueurs du Lightning qui ont trop donné, alimentant l'attaque rapide des Penguins en commettant des revirements.
Ce n'est pas un coup de chance (oui, nous poursuivons avec ce thème) s'ils ont été menés 76-41 au chapitre des tirs à Pittsburgh. C'est peut-être, par contre, quelque peu un coup de chance s'ils ont marqué cinq buts, du moins si vous estimez que Murray mérite d'être inclus dans la discussion en ce qui a trait aux éventuels candidats pour le trophée Conn Smythe.
Murray affiche un pourcentage d'arrêts de ,878 en deux matchs contre le Lightning; il a présenté un pourcentage d'arrêts global de ,935 en neuf rencontres contre les Rangers de New York et les Capitals de Washington. Il a semblé chancelant par moments, à un point tel que l'entraîneur des Penguins Mike Sullivan se serait probablement tourné vers Marc-André Fleury si Murray avait accordé un troisième but avant la troisième période lors du deuxième match.
Murray ne l'a pas fait, mais ce n'est pas comme si le Lightning ne l'a mis à l'épreuve ni vraiment testé la foi de Sullivan en son jeune gardien. Les hommes de Cooper ont été dominés 27-13 au nombre des tirs après les 20 premières minutes de jeu, notamment 16-6 au troisième engagement et 3-0 en prolongation lors du deuxième affrontement. Ils ont été menés 16-5 pour les tirs pendant la troisième période du premier match, bien qu'il faut dire que les Penguins étaient alors en déficit de deux buts.
Cooper a reconnu que le contrôle de la rondelle, ou du moins son absence, est une préoccupation au sein du Lightning, une équipe qui s'illustre habituellement en gardant possession du disque.
« Nous avons créé des situations qui nous ont permis d'avoir la rondelle plus souvent, mais nous n'avons pas joué de façon très intelligente, a affirmé Cooper. Nous ne jouons pas en groupe de cinq sur la glace. Nous adoptons tous différents schémas, nous jouons dans différents espaces, et nous changeons de jeu quand ce n'est pas le temps. Quand vous n'êtes pas sur la même longueur d'onde, vous n'allez pas garder la rondelle longtemps. »
Et puis il y a eu ces moments où le Lightning a eu la rondelle et obtenu des occasions de décocher des tirs, mais ne l'a tout simplement pas fait. Le défenseur Victor Hedman a fait remarquer que cela représentait un problème qu'ils devront corriger en vue du troisième match.
« Je ne sais pas si on peut appeler ça un problème, mais c'est évident qu'il faut tirer plus souvent, a dit Hedman. Tu veux mettre leur gardien à l'épreuve un peu plus souvent. Pour nous, c'est une question de contrôle de la rondelle. Si tu n'as pas la rondelle, c'est difficile de tirer au but, mais en même temps je crois que nous laissons passer des opportunités quand nous avons la chance de tirer. »
Hedman a montré les Penguins en exemple quand il a cherché à expliquer ce que le Lightning doit faire.
« Quand tu tires, ça mène à des mêlées et à du chaos dans leur zone ; c'est ce qu'ils ont fait contre nous, a souligné Hedman. Ils ont décoché [41] tirs et ce n'est pas un coup de chance si [Vasilevskiy] a été formidable et nous a gardés dans le match ; mais accorder deux fois plus de tirs que nous en avons obtenus, ce n'est pas suffisant. Nous le savons. Nous devons être meilleurs dans cet aspect du jeu [mercredi]. Je crois que nous le serons. Si nous y arrivons, je crois que nous aurons davantage de succès. »
Les joueurs du Lightning peuvent effectivement avoir plus de succès. Ils ont montré qu'ils alignent une équipe de premier plan dans ces séries. Ils ont une fiche de 9-3 jusqu'ici ce printemps.
« C'est une des bonnes séquences que nous avons connues cette saison, alors c'est difficile de faire des reproches aux joueurs, a déclaré Cooper. Mais cela dit, il faudra mieux réagir [mercredi]. »