Patrick Roy Avalanche

Si j'étais dans les souliers de l'entraineur des Capitals de Washington Barry Trotz,

je commencerais à me poser des questions.

Pourquoi donc ?

Parce que les gagnants du trophée Jack Adams, octroyé annuellement à l'entraineur

par excellence de la LNH, tombent comme des mouches.

Trotz a enlevé le Jack Adams, cuvée 2015-2016, mais s'il se donne la peine de consulter la liste des anciens lauréats, il risque de souffrir d'insomnie, le pauvre.

Quatre des six derniers récipiendaires, si évidemment on fait exception de monsieur Trotz, sont tombés au combat. Une hécatacome ou presque.

Trois d'entre eux ont été congédiés et un autre, Patrick Roy, qui a enlevé le trophée pas plus tard qu'en 2013-2014, a choisi la semaine dernière de mettre fin à son association avec l'Avalanche du Colorado.

On ne vous le fait pas dire: le Jack Adams ressemble de plus en plus à ce traditionnel

vote de confiance qui, neuf fois sur 10, précède le congédiement d'un

entraineur en eaux troubles.

Ne soyez pas surpris si un de ces quatre matins un entraineur refuse son trophée

lors de la soirée des oscars de la LNH!

Les trois entraineurs oscarisés qui ont été virés sont Bob Hartley, des Flames de

Calgary, Paul McLean, des Sénateurs d'Ottawa et Dan Blysma, des Penguins

de Pittsburgh.

La morale de cette histoire? S'il y en a une, elle ne fait qu'illustrer la parité, qui existe dans la LNH. Une bonne, une très bonne année, ne garantit certainement

pas le succès de la suivante.

Parlez-en à Bob Hartley pour voir.

Un homme entier

Cela dit, la décision de Patrick Roy en aura étonné plusieurs. Évoquant des divergences philosophiques avec son patron immédiat Joe Sakic, l'ancien gardien étoile a préféré lever les feutres après une longue réflexion.

Si des bruits ont couru à cet égard, personne ne s'attendait à un pareil dénouement. Personne.

Mais comme le veut l'expression fort répandue: « Patrick Roy, c'est Patrick Roy... »

Qu'on l'aime ou pas, l'homme est entier. Il a des convictions et il a toujours choisi

de les défendre plutôt que de les renier dans le but de faire plaisir à son entourage.

Un athlète ne gagne pas quatre fois la Coupe Stanley et à trois reprises le Conn Smythe en se contentant de suivre la parade. Au contraire. Il la mène, la parade.

Qui a tort? Qui a raison?

Faudra voir. Après une saison remplie d'espoirs en 2013-14, l'Avalanche a raté les

séries éliminatoires au cours des deux dernières campagnes.

Quelque part, un virage s'imposait.

Prochaine destination?

Où donc aboutira Roy? Bonne question. Peu probable, on s'entend, qu'il se lance dans le commerce au détail à court ou moyen terme.

Il a le hockey dans le sang et quand tu as le hockey dans le sang tu

ne restes jamais très loin du nid.

Je ne sais où Roy déposera sa valise, mais je sais une chose: bien des entraineurs de la LNH auront assurément une pensée pour lui si jamais leur équipe connait un

mauvais début de saison.

Qu'en dites-vous?