Cette dernière propension est inquiétante parce qu'elle cache un problème qui pourrait devenir rapidement plus aigu. Lorsque je compte les chances de marquer, je ne considère que celles obtenues à partir de tirs au but ou de tirs manqués. Les tirs bloqués sont d'emblée exclus. Mais lorsqu'un duo de défenseurs bloque un nombre particulièrement important de tirs, c'est à mes yeux un signal : on va finir par ne pas réussir à mettre le patin ou une jambière au bon endroit au bon moment et alors c'est le gardien qui va devoir ramasser la facture.
Sachant que Maatta et Lovejoy jouent essentiellement contre les deuxièmes et troisièmes trios des Sharks, il me semble clair que ces deux défenseurs vivent ces jours-ci sur du temps emprunté. Le manque d'efficacité du troisième trio des Sharks depuis le début de la série les sauve un peu. Je me demande si l'entraîneur des Penguins Mike Sullivan ne va pas devoir leur donner un appui plus systématique avec le trio de Nick Bonino. Après avoir pratiqué ces jumelages attaquants-défenseurs lors du premier match, les Penguins semblent s'en être graduellement éloignés. Je suis curieux de voir ce qu'on apportera comme ajustements ce soir, mais il me semble que ce qu'on fera (ou pas) avec Maatta et Lovejoy pourrait peser très lourd dans la balance. Ils sont à risques.
Au sujet de l'attaque des Sharks
Le jeu de puissance de San Jose semble avoir enfin trouvé le moyen de donner un peu de fil à retordre aux Penguins; après n'avoir obtenu que trois chances lors des deux premiers matchs, on en a collé six samedi soir, en plus de quelques élans manqués par Joe Pavelski de l'enclave. Les Penguins ont intérêt à rester disciplinés.
Reste que les hommes de Peter DeBoer n'ont pas su prendre un réel avantage sur les Penguins. Le retour de Tomas Hertl sera sur ce point une aide précieuse. Hertl n'a pas jusqu'ici eu l'impact qu'on attendait de lui dans cette série, mais il s'est néanmoins imposé sur le jeu de transition, notamment en sortie de zone défensive. Ses sept sorties de zone en contrôle du disque en deux matchs le plaçaient au deuxième rang de son club à 5 contre 5, à quoi doivent s'ajouter quatre autres sorties de zone au cours desquelles il a apporté un appui décisif.
Depuis le début de la série, Hertl est, derrière Pavelski et Donskoi (encore lui!) l'attaquant le plus dynamique dans cette phase du jeu. Une question se pose. Chris Tierney n'a pas semblé trop dépaysé entre Donskoi et Patrick Marleau (ils ont bien eu le but gagnant, après tout), et Logan Couture a clairement donné un coup de piston salutaire à Thornton et Pavelski. Ne gagnerait-on pas à joindre Hertl à Ward et Melker Karlsson sur la troisième ligne? Ses dons avérés en transition me semblent susceptibles d'apporter à cette unité une dimension qui lui manque cruellement.