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MONTRÉAL -Tout allait dans le meilleur des mondes pour les Canadiens de Montréal : ils s'étaient forgé une avance de deux buts en première période et ils avaient bombardé le gardien des Coyotes de l'Arizona Antti Raanta de sept lancers au cours des premières minutes du deuxième tiers.
Puis, une bagarre est venue casser le rythme. L'invitation de Zac Rinaldo était trop alléchante. Nicolas Deslauriers n'a pas pu la décliner. C'était l'occasion pour lui de réaliser un coup d'éclat à ses débuts dans son nouvel uniforme.

Les deux hommes ont donc laissé tomber les gants au dépôt de la rondelle sur la glace à 2:40.
Deslauriers a eu le meilleur dans l'échange de coups de poing, mais la soirée allait par la suite basculer pour le CH.
Les Coyotes ont marqué à 4:30, les hôtes ont commencé à pécher par indiscipline et les visiteurs ont fait 2-2 à 9:37, tout juste après la conclusion de la pénalité du défenseur Shea Weber.
Les Canadiens ont repris les devants à deux autres reprises avant la fin de la période, mais les dégâts avaient déjà été constatés.
« Nous avons été nonchalants en deuxième période, à la suite de la bagarre », a tranché l'entraîneur des Canadiens Claude Julien. « Ça leur a de toute évidence insufflé une dose d'énergie. Nous avons été mauvais », a-t-il répété.
On a demandé à Julien s'il aurait préféré que Deslauriers s'abstienne d'en découdre avec Rinaldo.
« Je ne commenterai pas là-dessus, non merci. »
Chez les Coyotes, on a claironné haut et fort que le geste de Rinaldo avait représenté le tournant du match.
Les joueurs ont d'ailleurs remis à Rinaldo la ceinture emblématique d'un combattant champion du monde qu'ils attribuent après chacune de leurs victoires.
« Il faut beaucoup de cran pour faire ce qu'il a fait, l'a encensé le joueur de centre Derek Stepan. « Le niveau d'émotivité a augmenté sur le banc des joueurs. C'est bizarre parfois comment ça fonctionne. Ç'a été un moment important pour nous. "Rino" est un de nos leaders, même s'il ne porte pas de lettre sur son chandail. »
Deslauriers a reconnu que les événements ont pris une tournure inattendue pour lui et ses coéquipiers.
« Il m'a lancé l'invitation. Il avait un impact sur le déroulement du match parce que je l'avais vu courir après mes coéquipiers sur la glace en première période et je savais qu'il continuerait en deuxième période. Si je n'avais pas laissé tomber les gants à ce moment, ç'aurait été plus tard dans le match. Je voulais refroidir ses ardeurs. »
Après coup, Deslauriers a admis que le geste que Rinaldo a posé pouvait bien le faire paraître.
« J'aurais voulu le défier plus tard dans le match pour faire tourner le vent », a-t-il ajouté.
Parions que le fin renard qu'est Rinaldo ne serait pas tombé dans le piège.