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NEW YORK - C'était facile de savoir pour quelle équipe ça se passait le mieux dans les coulisses du Madison Square Garden, lundi.
Après que les Rangers de New York se soit affairés à la tâche sur la patinoire et que leurs joueurs eurent accueilli les journalistes sans trop d'entrain dans leur vestiaire, à quelques pas de là, dans l'espace occupé par les Canadiens de Montréal, résonnait un grand succès du chanteur reggae Bob Marley qui disait que tout va bien se passer -- Every little thing's gonna be all right.

Tout se passe effectivement très bien pour les Canadiens, qui mènent la série de premier tour de l'Association de l'Est contre les Rangers 2-1.
Il fallait toutefois aller au-delà des apparences, lundi. Les Rangers vacillent, mais ils ne tomberont pas facilement. Chez le Tricolore, on ne tient absolument rien pour acquis, même si on a complètement dominé les cinq dernières périodes de jeu - les deux dernières de la dramatique victoire de 4-3 acquise dans le match no 2, vendredi, et les trois de la troisième rencontre gagnée 3-1, dimanche.
Un peu plus et l'entraîneur Claude Julien classait l'éclatante performance des siens la veille dans la catégorie des « matchs à oublier »!
« Il faut mettre le dernier match de côté et penser au prochain parce qu'il ne sera pas plus facile », a martelé Julien en français et en anglais.
« Nous ne menons la série que par un match. Il n'y a pas à partir en peur avec ça », a-t-il renchéri, en parlant de la troisième rencontre qui aura lieu au Madison Square Garden mardi (19h HE; TVA Sports, CBC, NBCSN).
Les joueurs, qui ont été exemptés d'entraînement sur glace, avaient bien saisi le message, au sortir d'une réunion d'équipe.
« Nous sommes contents, mais pas satisfaits », a répété l'attaquant québécois Phillip Danault.
« Tu peux être content, mais pas satisfait parce que la satisfaction peut te mettre dans le pétrin, a élaboré Julien. Nous ne sommes certainement pas satisfaits. Pour se rendre en finale, on doit gagner trois rondes. Pour se rendre en deuxième ronde, il nous reste deux victoires à aller chercher.
« Le seul moment que vous m'entendrez dire le mot satisfait, c'est quand nous aurons gagné la Coupe Stanley », a renchéri l'entraîneur à la blague.
Confiance = aucune assurance
Les Canadiens sont actuellement un groupe très confiant, mais comme l'a fait remarquer Julien « la confiance n'apporte aucune assurance ».
Aucune assurance que l'équipe puisse répéter une prestation sans bavure, comme celle qu'elle a déployée, dimanche.
« Malheureusement, ça ne peut pas se transporter d'un match à l'autre, a dit Julien. C'est toujours à recommencer. Tu ne peux pas croire que t'as seulement qu'à lacer les patins pour que tout aille bien comme dans le match no 3. Ce n'est pas parce que tu as joué un bon match, que tu vas en jouer un autre bon sans te préparer ou faire ce que tu dois faire. »
Pour le capitaine Max Pacioretty, c'est important pour ses coéquipiers et lui de conserver l'élan qu'on s'est donné.
« Les problèmes des Rangers en défense ont beaucoup à voir avec ce que nous faisons de correctement, a-t-il avancé. La pression que nous exerçons les empêche de préconiser leur style. Ils sont rapides, ils doivent déployer leur vitesse en zone neutre. Nous les frustrons comme ils essaient de le faire pour nous parce que nous préconisons un style semblable au leur. Nous parvenons à le faire tous ensemble. Nous, les attaquants, exerçons une forte pression et les défenseurs sont efficaces en relances rapides. »
Le grand mérite des Canadiens, c'est leur capacité de bien gérer le déroulement des matchs sans trop jouer sur les talons.
« Nous sautons sur les occasions à l'attaque quand elles se présentent, tout en nous appliquant en défense », a dit Pacioretty.
Chez les Canadiens, on s'attend à ce que les Rangers jouent avec l'énergie du désespoir afin d'éviter de se retrouver acculés au mur en vue du cinquième match au Centre Bell, jeudi. On s'attend également à ce que la foule soit davantage impliquée.
« Les Rangers vont jouer leur meilleur match de la série et ils vont se nourrir de l'énergie de leurs partisans, même si on fait grandement état de leur séquence de défaites à domicile en séries. Notre tâche consistera à passer au travers de la tempête tout en continuant de bien jouer. Il faut réduire la foule au silence parce qu'elle peut faire tourner le vent à elle seule, comme nous l'avons constaté lors de la dernière série contre les Rangers il y a trois ans. »
Après les trois premiers matchs de la série, il n'y a qu'une chose qui surprend Julien : le facteur robustesse.
« Nous n'avions pas prévu que la série soit autant physique qu'elle l'est, a-t-il avoué. Physique dans le bon sens, le jeu n'est pas salaud. J'aime la façon que nous composons avec ça. Nous ne sommes pas intimidés, nous allons de l'avant en continuant de jouer notre jeu. Notre niveau de concentration et d'effort est impressionnant jusqu'à maintenant. »