oettinger

Jake Oettinger évoluait comme défenseur lorsque le gardien de son équipe de hockey mineur a été invité à se joindre à une formation plus âgée, laissant un poste vacant devant le filet.
Et comme le hasard fait souvent bien les choses, le jeune Oettinger, alors âgé de 11 ans, s'est porté volontaire.
« J'ai assez bien fait, donc j'ai décidé de continuer », a-t-il simplement expliqué.
Sage décision.

À partir de ce moment, et au cours des six années qui ont suivi, sa progression s'est faite à vitesse grand V. Il a intégré les rangs du programme de développement américain trois ans plus tard et a fait le saut à l'Université de Boston cette saison après avoir passé deux campagnes avec la formation américaine.
Et à l'image de son développement, le gardien de 6 pieds 4 pouces et 218 livres n'a pas mis de temps à tirer son épingle du jeu à Boston. Il a rapidement décroché le poste de partant à sa toute première saison - un fait rare dans la NCAA - amorçant 35 matchs et maintenant une moyenne de buts alloués de 2,11 et un étincelant taux d'efficacité de ,927.
« J'ai toujours su qu'il y aurait une occasion pour moi si je travaillais fort pour être le no 1, a dit Oettinger. C'était mon plan et mon objectif. Je suis arrivé à Boston et c'est ce que j'ai fait.
« Ça va peut-être sonner cliché, mais la seule chose qui m'importe ce sont les victoires et les défaites. Si je gagne, les statistiques vont venir par elles-mêmes. »
Mais comment, en l'espace de seulement six ans, Oettinger a-t-il pu passer de son premier match entre les poteaux au premier rang de la liste des gardiens nord-américains du Bureau central de dépistage de la LNH en vue du prochain repêchage?
Personne ne peut réellement l'expliquer.
Il est vrai que le gardien a obtenu l'aide des meilleurs entraîneurs de gardien et que le fait de recevoir des tirs des meilleurs joueurs au pays comme Clayton Keller (Coyotes de l'Arizona), Kieffer Bellows (Islanders de New York) et Charlie McAvoy (Bruins de Boston) n'a certainement pas dû lui nuire.
« Ça m'a poussé à être à mon meilleur parce que si j'étais moindrement mal positionné, je savais que ces gars-là allaient me malmener, a-t-il lancé en riant. Je suis extrêmement compétitif. Il n'y a rien que je haïs plus que d'entendre mes coéquipiers célébrer à l'entraînement. Ça m'a permis de devenir le gardien que je suis. »
Malgré tout, il reste que son parcours est tout de même peu commun et que les résultats obtenus jusqu'ici sont pour le moins phénoménaux. On parle ici d'un talent naturel; Oettinger était fait pour devenir un gardien.
Rien ne semble toutefois impressionner le principal intéressé. À l'entendre parler, on dirait presque qu'il est tout à fait normal de connaître une telle ascension en si peu de temps. Ce n'est pas pour rien que les dépisteurs vantent tous son calme légendaire et sa force mentale devant le filet.
« C'est un jeune incroyable, a déclaré son entraîneur David Quinn. C'est tout un gardien. J'aime son désir. Il a un désir incroyable d'atteindre son plein potentiel. Il porte attention aux détails. Il veut toujours s'améliorer. Son calme, son comportement, c'est digne d'un professionnel. »
Un adepte de la visualisation
Avant chaque match, Oettinger aime prendre quelques instants pour visualiser des situations de match et la manière dont il doit réagir dans certains cas particuliers. C'est sa manière de se préparer et de travailler son mental.
« Avant même de sauter sur la patinoire pour l'échauffement, je me sens prêt, a-t-il expliqué. J'essaie de faire les choses qui m'ont fait connaître du succès et de rester calme peu importe ce qui survient. Je trouve la paix, je relaxe, je livre une bataille et j'ai du plaisir. »
On dit souvent que les gardiens sont de drôles de personnages, et Oettinger ne fait pas exception à la règle. Mais on ne pourra jamais lui reprocher de manquer de confiance en ses moyens.
Lorsque les dirigeants d'une équipe de la LNH lui ont demandé ce qui pourrait l'empêcher de décrocher un poste de partant dans la LNH, la réponse de l'Américain fut brève et précise.
« Absolument rien. »
Avec la collaboration de Mike G. Morreale