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La vie et l'héritage de Bryan Murray ont été honorés au Centre Canadian Tire d'Ottawa, jeudi, 12 jours après que l'ancien entraîneur et dirigeant de la LNH soit décédé du cancer du côlon à l'âge de 74 ans.

Murray, natif de Shawville, au Québec, faisait partie de l'organisation des Sénateurs d'Ottawa depuis 2005. Il avait délaissé son poste de directeur général à l'issue de la saison 2015-16, mais il était demeuré lié à l'organisation à titre de conseiller. C'était sa 35e année de suite dans la LNH.
« Il a exercé une influence positive sur tellement de personnes, a commenté celui qui l'a remplacé Pierre Dorion. L'organisation était meilleure avec lui. C'est une perte monumentale pour l'équipe, sa direction. Bryan abordait les choses avec un calme désarmant. Nous avons tous appris en le côtoyant. »
Le commissaire de la LNH Gary Bettman a assisté aux obsèques. Le directeur général des Maple Leafs de Toronto Lou Lamoriello et l'entraîneur Mike Babcock, l'ancienne grande vedette des Sénateurs Daniel Alfredsson ainsi que des membres actuels de l'équipe étaient également dans l'assistance.
« Il nous a laissés avec une appréciation de l'endroit jusqu'où la détermination peut vous emmener. Il nous a laissés admirer son humanité et sa dignité face à une maladie redoutée, a déclaré le commissaire Bettman. Le chemin qu'il a choisi d'emprunter après avoir reçu son diagnostic en 2014 a été celui de la combativité, de la classe et du courage.
« Bryan était un fin connaisseur de notre sport et un professeur de vie. Il n'a jamais cessé d'enseigner. »
Murray a agi comme directeur général des Red Wings de Detroit (1990-94), les Panthers de la Floride (1994-98), les Ducks d'Anaheim (2001-04) et les Sénateurs (2007-15). Il a été l'entraîneur des Capitals de Washington (1981-90), les Red Wings (1990-93), les Panthers (1997-98), les Ducks (2001-02) et les Sénateurs (2005-08), se forgeant un éloquent palmarès de 620-465-23, en plus de 131 verdicts nuls, en 1239 matchs en 18 saisons.
Il a remporté le trophée Jack Adams à titre d'entraîneur par excellence de la LNH chez les Capitals en 1983-84, il a été choisi le dirigeant par excellence quand il était chez les Panthers en 1995-96 et il a dirigé les Sénateurs à leur seule présence en Finale de la Coupe Stanley en 2007.
« Bryan était un agent de changement, ramenant l'ordre là où il y avait le chaos, et un créateur de succès à partir de peu, le cas échéant, a ajouté Bettman. Bryan a dirigé ses équipes au sens ultime du mot 'équipe', toujours animé du désir de vouloir les améliorer.
« Alors qu'il nous manqué déjà, la sagesse de Bryan, son courage qu'il a montré sans jamais se plaindre, et les leçons qu'il a enseignées demeureront avec nous tant que les joueurs pourchasseront la rondelle sur toutes les patinoires du monde. »
Après avoir appris la dévastatrice nouvelle en 2014, Murray avait pris la parole sur la place publique afin d'inciter les gens à subir des examens médicaux préventifs.
« Son plus bel héritage est peut-être toutes les vies qu'il a sauvées grâce à sa campagne faisant la promotion de la colonoscopie », a noté Dorion.
Bonne personne
Babcock, qui a été engagé par Murray pour son premier poste d'entraîneur dans la LNH à la barre des Ducks d'Anaheim en 2002, a souligné les qualités humaines de Murray quand on lui a demandé pour quelles raisons il avait été un bon entraîneur.
« Parce qu'il a été une bonne personne qui pouvait parler aux gens et qui ne craignait pas de leur dire la vérité, a répondu Babcock. Il le faisait de plusieurs façons, parfois à l'aide du sarcasme - j'adore le sarcasme, c'était dans mes cordes -- mais il avait à cœur le bien-être des gens et il traitait bien ses joueurs. Il savait que tout le monde était important, il faisait sentir tout le monde important et il adorait ça. Quand vous aimez quelque chose, ça paraît. »
L'ancien défenseur des Sénateurs Chris Phillips a relaté une anecdote afin d'illustrer le trait de personnalité railleur et moqueur de Murray.
« Les réunions d'équipe étaient savoureuses avec lui, a évoqué Phillips. Même quand il était mécontent, il pouvait se montrer sarcastique. Ça faisait toujours pouffer de rire bien fort (l'attaquant) Mike Fisher. Une de ses meilleures a eu lieu en Floride. Avant le match, il s'était adressé à 'Fish' (Fisher): 'Vas-tu marquer un autre but encore?', lui avait-il lancé. Quand Fisher a fini de rire, il est revenu à la charge en lui disant : 'Non mais sérieusement, vas-tu en marquer un autre?'
« Mike a marqué ce soir-là. »