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NASHVILLE -Étant donné la route longue et peu conventionnelle empruntée par le centre des Predators de Nashville Frédérick Gaudreau pour atteindre la Finale de la Coupe Stanley, il est approprié que ses parents empruntent le même chemin.
Lorsque les Predators se sont qualifiés pour la Finale de la Coupe Stanley contre les Penguins de Pittsburgh, Jean-Pierre Gaudreau et France Desrosiers ont décidé qu'ils ne pouvaient rater cela.

Ils ont donc pris place dans leur voiture et ont entrepris un périple de 11 heures entre Bromont, au Québec, une ville pittoresque abritant une station de ski à environ 80 kilomètres à l'est de Montréal, et Pittsburgh pour les matchs no 1 et 2. Ils ont ensuite conduit pendant neuf heures de plus vers le sud-ouest jusqu'à Nashville pour les matchs no 3 et 4. Ils ont mis un terme à leur épopée avec un voyage de 19 heures entre Nashville et Bromont, ne s'arrêtant que pour utiliser les toilettes et manger.
En tout, ils ont passé près de 40 heures dans la voiture, et chaque seconde de leur parcours en a valu la peine.
« Ça ne se produit pas chaque jour, a mentionné France vendredi. Nous ne voulions rien manquer. »
Ils ont pu vivre encore plus d'émotions que ce à quoi ils s'attendaient.
Voir son fils prendre part à la Finale de la Coupe Stanley est une chose, mais France ne s'attendait pas à voir Gaudreau marquer ses trois premiers buts en carrière dans la LNH, dont deux buts gagnants de suite dans les matchs no 3 et 4, ainsi qu'un but égalisateur dans le match no 1, soit au cours du premier match où ses parents le voyaient en action en personne dans la LNH.
En fait, simplement voir Gaudreau sauter sur la glace aurait été suffisant, le voir finalement réaliser son rêve après avoir été ignoré au repêchage dans le junior et dans la LNH.
« C'est comme si les 20 dernières années ont défilé devant nos yeux en l'espace de quelques secondes », a expliqué France quand il lui a été demandé de décrire la première présence de son fils dans le match no 1. « Je me souviens encore de lui quand il était tout jeune, et le voilà dans un aréna avec plus de 20 000 personnes qui le regardent. Les sentiments qui nous ont envahis étaient grandioses. Nous avons ensuite été témoins de son premier but, et nous devions nous pincer et nous demander si nous réalisions vraiment ce qui se passait. Je ne suis pas certaine que nous l'avons réalisé encore, je pense qu'il va nous falloir quelques semaines, et lorsque nous serons assis sur le balcon au chalet nous allons nous demander : "Qu'est-ce qui vient de se passer?"
« Nous ne pouvons le réaliser pour l'instant, mais une chose est certaine, nous ne sommes pas surpris. »
Non, car Gaudreau a toujours eu un seul but, et ses parents l'ont observé alors qu'il travaillait fort pour l'atteindre. Il obtient maintenant sa récompense.
« Il a affronté tous les obstacles imaginables, a souligné France. Un joueur qui est repêché voit le tapis rouge être déroulé devant lui. Il obtient toutes les chances de se faire valoir. Fred a dû ouvrir chaque porte lui-même, une après l'autre. Il a fallu qu'il frappe à chacune des portes et qu'il les ouvre lui-même.
« Tout se passe à merveille maintenant, il y est parvenu, mais il n'a reçu de cadeau de personne. »
Les gens de sa ville natale l'ont remarqué.
Si le défenseur des Predators P.K. Subban a poussé les gens de Montréal à regarder la Finale, Gaudreau est l'équivalent de Subban à Bromont et dans les villes avoisinantes. Un drapeau des Predators flotte à l'extérieur de l'hôtel de ville de Bromont, un drapeau que France et son mari ont rapporté de Nashville pour le remettre à la mairesse Pauline Quinlan. Un autre flotte à l'extérieur de l'ancienne école secondaire de Gaudreau à Granby.
« Tout le monde est si fier de voir quelqu'un de notre région se rendre aussi loin, a indiqué France. Son parcours unique vers la LNH fait en sorte que les gens peuvent s'identifier à lui. Il n'a jamais été repêché et la majorité des jeunes joueurs ne sont pas repêchés, et on peut même aller plus loin. Dans notre vie de tous les jours, nous ne sommes pas toujours choisis, alors il faut travailler fort pour atteindre nos objectifs. Je crois donc que bien des jeunes peuvent s'identifier à ce qu'il a fait, et je pense que c'est fantastique. Il s'agit d'une bonne source de motivation pour tous les jeunes. »
Le match no 6 aura lieu à Nashville dimanche (20 h (HE); TVA Sports, NBC, CBC, SN), et France se prépare pour un autre voyage. Cette fois, cependant, l'avion sera privilégié, alors que France, son mari et leurs trois autres enfants, Guillaume, Alexandre et Carolanne, vont s'envoler pour Nashville dimanche matin avant de revenir à la maison mardi.
Si Gaudreau et les Predators sont en mesure de prolonger la série en forçant la tenue d'un match no 7 à Pittsburgh mercredi, la famille prévoit sauter à nouveau dans sa voiture.
« Pittsburgh n'est pas si loin, ce n'est qu'à 10 heures, alors nous pensons pouvoir partir tôt mercredi matin et arriver à temps pour le match, a expliqué France. Comment pourrions-nous ne pas y aller? Ils ont perdu lors du seul match auquel nous n'avons pas assisté (6-0 dans le match no 5 jeudi). Qui sait si nous allons avoir une autre chance de vivre cela à nouveau dans notre vie.
« Nous ne voulons rien manquer. »