BruinsLossLepageLNH061219

BOSTON - Les belles histoires ne connaissent pas toutes des fins hollywoodiennes.
C'est exactement la réalité à laquelle étaient confrontés les joueurs des Bruins, quelques instants après que la cloche finale eut confirmé la victoire de 4-1 des Blues et leur conquête de la Coupe Stanley en sept matchs sur la patinoire du TD Garden.

Dans le vestiaire, Jake DeBrusk était assis à son casier, ses patins toujours dans les pieds et la tête entre les mains, tandis que Joakim Nordstrom était inconsolable dans les bras du responsable des communications de l'équipe. Debout à son casier, Brad Marchand était encore sous le choc.
À LIRE : Bergeron: « Comme une claque dans la face » | St. Louis peut festoyer après 51 saisons! | O'Reilly remporte le trophée Conn-Smythe | La douce revanche de Perron | Montmagny aura de la grande visite cet été
« Ça nous brise le cœur, a déclaré Marchand, les yeux dans l'eau. C'est difficile à décrire. Ils nous ont enlevé notre rêve, le rêve d'une vie. Ce pour quoi nous avons travaillé toute notre vie. Nous étions à 60 minutes de ça. Je ne peux pas décrire mes sentiments. »
Au fil d'une saison marquée par les nombreuses blessures à des joueurs importants et par la philosophie du « prochain joueur sur la liste », des amitiés fortes se sont créées et un véritable esprit de famille s'est installé dans le vestiaire de l'équipe.
On a senti la complicité entre les joueurs à force de côtoyer l'équipe au cours des séries, mais jamais autant que dans les dernières semaines alors que plusieurs d'entre eux y sont allés de véritables déclarations d'amour envers l'équipe qu'ils formaient.
« Nous sommes une famille, avait déclaré le défenseur Charlie McAvoy après la victoire des siens dans le match no 6. Nous croyons tous l'un en l'autre et nous nous aimons tous. Seulement la possibilité de voir tout ça prendre fin ce soir, c'était terrifiant. Nous avons parcouru tout ce chemin ensemble.
« Nous nous unissons quand ça compte et je crois que nous l'avons prouvé encore (dimanche). »
Les Bruins l'ont fait lors du match ultime, mais ça n'a pas été suffisant pour venir à bout des Blues, qui ont disputé un match presque sans faille. Leur saison a pris fin à une victoire de la Coupe Stanley, sonnant l'heure des au revoir - ou des adieux dans certains cas.
Les habituels changements estivaux font en sorte que ce groupe ne restera probablement pas intact. Et le pire dans tout ça, c'est qu'ils ne seront pas liés à jamais par une conquête. Ils n'auront que les souvenirs d'un long printemps qui s'est achevé abruptement.

STL@BOS, #7: Les Bruins félicitent les Blues

« J'aime ces gars, a affirmé Marchand. Nous avons connu toute une saison et nous sommes venus très près. J'aime chaque gars de cette équipe. Je suis très fier de tous ceux qui ont travaillé avec acharnement pour se rendre jusqu'ici. Nous formons un méchant beau groupe.
« C'est la défaite la plus douloureuse de ma carrière. Je ne vais jamais passer par-dessus ça. Je me souviens encore de la défaite de 2013. Ça me fait encore plus mal. Je ne vais jamais l'oublier. »
À voir les larmes couler à flots et les accolades que se donnaient les joueurs dans le vestiaire, il est difficile de douter de la véracité des propos de Marchand. David Krejci, qui a lui aussi vu la Coupe lui échapper en Finale en 2013, tenait à peu près le même discours.
« Ce groupe était tellement proche, tellement tissé serré, a-t-il ajouté. C'est l'une des meilleures choses auxquelles j'ai eu la chance de prendre part. C'est plus douloureux qu'en 2013. Ce sera difficile, mais nous verrons ce que le futur nous réserve. Tu n'oublies pas ces défaites, tu apprends à vivre avec. »
L'avenir à court terme ne semble pas si flou pour les Bruins, mais il faudra voir les décisions que prendra le directeur général Don Sweeney pour tenter de garder la « famille » presque intacte. Après tout, elle a prouvé qu'elle avait le talent et la volonté d'aller jusqu'au bout. On ne change pas une formule gagnante.
« Nous pouvons être fiers de ce que nous avons accompli, a lancé le capitaine Zdeno Chara. Il nous manquait une victoire. Parfois, les moments difficiles vous rendent plus forts et je suis convaincu que cette équipe a le potentiel de retourner en Finale et de faire le travail. »