Preds-faceoff 10-22

Malgré la perte de Ryan Johansen, les Predators de Nashville ont réussi à s'imposer, samedi soir. Ayant pris une avance de 3-2 dans la finale de conférence contre les Ducks d'Anaheim, les hommes de Peter Laviolette vont ce soir continuer à chercher à tirer le maximum d'une situation de jeu bien précise, au cours de laquelle ils ont outrageusement dominé depuis le début de la série, soit les mises en jeu en zone offensive.

Les mises en jeu se déroulent jusqu'ici à part à peu près égale dans les trois zones, avec de petites nuances quant à leur impact sur la direction que prend le jeu une fois l'action recommencée. En gros, les Ducks ont un léger avantage en zone neutre, alors que les Predators sont plus efficaces aux deux extrémités.

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Si le nombre de mises en jeu est similaire, la suite des choses est complètement différente selon l'endroit où l'action recommence. L'avantage que les Predators prennent sur leur adversaire aux tirs est presque entièrement le fait de leur travail sur les mises en zone offensive.

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Suite aux mises en zone neutre et en zone défensive, les deux équipes font en effet jeu égal dans leur capacité à obtenir des tirs vers le filet.

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Cet avantage est largement le produit du travail des meilleurs éléments de la défensive des Predators. En observant les tableaux ci-dessus, on constate que les avantages cumulés se stabilisent au fil du jeu. Pour mieux distinguer les séquences directement influencées par une mise en jeu, j'ai donc séparé le temps de glace des défenseurs en fonction du temps écoulé depuis la dernière mise. Au-delà de 30 secondes (un seuil que j'ai établi de façon arbitraire, je le souligne), je considère que le jeu n'est plus sous l'influence d'une mise en jeu; on parle alors de jeu « ouvert ».
Comme vous pouvez le constater, le quatuor de tête des Predators passe la moitié de son temps en situation de jeu ouvert. Dans le temps assigné à des mises en jeu, on voit par contre une légère inversion des rôles. Roman Josi et Ryan Ellis passent plus de temps assignés aux mises en zone offensive, alors que P.K. Subban et Mattias Ekholm sont plus susceptibles d'être assignés aux mises en zone neutre.

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Cette distribution des tâches n'est manifestement pas le fruit du hasard. Josi et Ellis sont formidablement efficaces sur les séquences de mises en zone offensive, alors que Subban et Ekholm se démarquent slors des séquences en zone neutre et, surtout lors des séquences de jeu ouvert.

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Il semble donc qu'on a trouvé le moyen de travailler sur les forces de la défensive sans pour autant s'exposer inutilement en défensive. Le problème des Ducks est plutôt difficile à résoudre. Les joueurs les plus utilisés lors des séquences de mises en zone défensive (Antoine Vermette, Ryan Kesler, Kevin Bieksa) sont aussi les plus durement éprouvés dans ces situations. Vermette accuse un différentiel horaire de -100, Kesler est à -98 tirs par heure. Ryan Getzlaf (-70) et Corey Perry (-60) se tirent mieux d'affaire, mais ce n'est pas leur boulot! Carlyle a donc un drôle de dilemme sur les bras.
La perte de Ryan Johansen est extrêmement lourde à porter, dans ce contexte. Mais la fondation reste solide à Nashville. S'ils passent à la ronde suivante dès ce soir, ce sera en grande partie parce qu'on aura réussi à tirer le maximum des meilleurs éléments offensifs du club sans surexposer les joueurs les plus faibles aux adversaires les plus coriaces.