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PITTSBURGH -Trois buts en 3:28. Les deux derniers à 15 secondes d'intervalle.
On a vu des Penguins de Pittsburgh d'anthologie au début de la troisième période. C'est en plein pourquoi les Penguins se sont retrouvés avec la réputation, dans ces séries éliminatoires de la Coupe Stanley 2017, d'être une équipe opportuniste, qui a tendance à élever son niveau de jeu par séquences et à marquer plusieurs buts en peu de temps, mais qui cherche aussi à sonner les cloches de l'adversaire à répétition.

Les attaquants Jake Guentzel, Scott Wilson et Evgeni Malkin ont trouvé le fond du filet lors des trois premières chances de marquer des Penguins au troisième engagement, mercredi. C'est arrivé vite, et ç'a suffi pour mettre le match no 2 de la Finale de la Coupe Stanley hors de portée - et peut-être même la série.
Les Penguins ont vaincu les Predators de Nashville 4-1 pour prendre les devants 2-0 dans la série quatre de sept. Ils ont failli inscrire un cinquième but à 6:40 de la troisième, mais il a été annulé parce qu'une contestation de l'entraîneur par les Predators a permis de constater qu'il y avait eu hors-jeu.
« Nous avons les émotions qui nous permettent de continuer, a expliqué Malkin. Nous en marquons un, mais nous n'arrêtons pas. Nous voulons en marquer d'autres. Nous avons marqué à notre première présence sur la glace en troisième. Nous en voulions plus. C'est notre façon de jouer. Ne jamais arrêter. »
Ils n'attaquent pas sans relâche pendant 60 minutes, mais ils n'ont pas besoin de le faire. C'est ce qui fait la beauté des Penguins, qui ne sont plus qu'à deux autres victoires de devenir la première équipe à défendre avec succès son titre de champion de la Coupe Stanley depuis les Red Wings de Detroit en 1997-98.
Ils n'ont pas besoin de grand-chose pour brûler l'énergie de leurs adversaires. Ils doivent simplement faire attention à ne pas brûler leur propre énergie.
« Nous comprenons qu'ils jouent du hockey serré dans chacune des trois zones et que nous n'obtiendrons pas tellement d'occasions de marquer, a fait remarquer Malkin. Mais si nous obtenons une chance, il faut essayer d'en profiter. »
C'est la deuxième fois en autant de matchs que les Penguins ont fait le coup aux Predators.
Ils ont marqué trois buts en l'espace de 4:11 tard en première période du premier match, ce qui leur a permis de se donner une avance de 3-0. Comme ils l'ont fait lors de la deuxième rencontre, ils ont alors foncé comme un train sur les Predators, qui ont eu besoin de la pause pour retrouver leurs sens, trouver le moyen de répliquer et, éventuellement, créer l'égalité.
Même si ceux-ci y sont arrivés, les Penguins n'ont jamais perdu confiance qu'ils finiraient par obtenir une autre occasion, et qu'ils en tireraient profit. Cette confiance ne leur fait jamais défaut.
Guentzel a fait mouche lors du premier tir des siens en 37 minutes de jeu, à 16:43 de la troisième période. Pittsburgh l'a alors emporté 5-3 même si Nashville a dominé la majorité de la rencontre.
« Nous avons des joueurs capables de changer le cours d'un match, des gars qui peuvent vraiment créer quelque chose à partir de rien, a noté le joueur de centre Matt Cullen. Évidemment, c'est formidable d'avoir ça quand on est en séries éliminatoires. »
Il serait sans doute possible de démontrer que les Penguins ont également été dominés pendant la majeure partie du match no 2. Mais ça n'avait aucune importance en raison de ce que Cullen a avancé.
Guentzel a marqué après 10 secondes de jeu en troisième, reprenant le long retour du tir-passe de l'attaquant Bryan Rust qui a ricoché sur les jambières du gardien des Predators Pekka Rinne.
Wilson a trouvé le fond du filet à 3:13 à la suite d'une attaque à deux contre un en compagnie de Phil Kessel. La rondelle, en fait, a rebondi sur l'attaquant des Predators Vernon Fiddler. Et puis après? Ça compte quand même. Tu ne peux pas remporter la Coupe Stanley sans profiter de certains coups de chance.
Malkin a ajouté au score 15 secondes plus tard, créant sa propre occasion de marquer en poussant la rondelle en dehors de la zone pour ensuite aller la chercher lui-même. Il a vu Kessel l'accompagner lors d'une attaque à deux contre un face au défenseur des Predators Roman Josi, mais il a choisi de tirer et le disque a touché à l'intérieur de la barre transversale avant d'aboutir dans la cage.
« Nous bâtissons à partir de jeux du genre, a indiqué Cullen. Nous nous mettons alors en branle. Il y a ce feu en nous qui apparaît. Quand nous jouons de façon aussi affamée, que nous cherchons à maintenir le rythme lors de la présence suivante et que les partisans embarquent dans le jeu, c'est à ce moment-là que nous devenons une très bonne équipe. Quand tu marques un gros but rapidement, les gars veulent aller sur la patinoire et essayer d'aller marquer le prochain. »
Mais pour se mettre à jouer ainsi, il faut de la patience et de la discipline. Il faut comprendre qu'on ne peut pas toujours y aller à fond la caisse.
Prenez le septième match de la finale de l'Association de l'Est contre les Sénateurs d'Ottawa. Les Penguins ont eu besoin de 33 occasions de marquer, selon NaturalStatTrick.com, pour marquer trois buts, le troisième survenant en deuxième période de prolongation.
Ensuite, lors du premier match contre Nashville, ils ont inscrit cinq buts en 14 occasions. Puis, quatre en 13 lors de la deuxième rencontre.
« Nous allons connaître des séquences de matchs où nous aurons possiblement une poignée de présences consécutives sur la glace sans obtenir une chance de marquer, alors il s'agit de s'assurer que nous continuons à essayer de jouer de la bonne façon, a affirmé l'entraîneur Mike Sullivan. Nous devons nous assurer de prendre ce que le match nous donne, de ne pas devenir une équipe qui prend des risques trop grands et qui commet des revirements parce qu'elle essaie de forcer les choses, de provoquer des jeux qui ne sont pas nécessairement là. »
Les Penguins n'ont pas péché en ce sens au cours des deux premiers matchs de cette série. Mais ils ont aussi connu, dans les deux rencontres, de longues séquences où ils n'ont pas été la meilleure équipe.
Ils ont quand même pris l'avance 2-0 dans la série. Décidément, la capacité de frapper comme l'éclair est un atout qu'il est bien utile d'avoir.
« Cette équipe a la conviction ferme qu'elle peut marquer des buts et il y a de nombreuses preuves qui montrent qu'ils ont raison, a souligné Sullivan. Nos gars savent qu'ils ont les habiletés nécessaires en matière de finition. »