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CHARLOTTE, Caroline du Nord - Le monde du hockey est souvent truffé de surprises. Le sort veut que deux jeunes hommes de 20 ans voient le destin les réunir continuellement. Après une excellente carrière dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec, les Québécois Julien Gauthier et Nicolas Roy se retrouvent dans la Ligue américaine chez les Checkers de Charlotte pour tenter d'obtenir un premier appel vers la Ligue nationale de hockey.
Quand on fait le résumé des parcours de Gauthier et de Roy, il est assez unique de constater les similitudes. D'abord, Roy est natif de l'Abitibi alors que Gauthier, de Pointe-aux-Trembles, y a joué la majorité de sa carrière junior avec les Foreurs de Val-d'Or.

Repêchés tour à tour en 2014 et 2015 par les Hurricanes de la Caroline (Roy en quatrième ronde en 2014; Gauthier en première ronde en 2015), ils ont été coéquipiers lors du dernier Championnat mondial junior. Puis comme si ce n'était pas suffisant, Gauthier a eu le dessus sur Roy en demi-finale des séries éliminatoires de la LHJMQ quand les Sea Dogs de Saint-Jean ont eu le meilleur sur les Saguenéens de Chicoutimi. Les revoilà donc de nouveau réunis à Charlotte.
« C'est vrai que notre parcours est assez similaire. C'est spécial. On se connaît depuis qu'on a 14 ans. On a joué ensemble au Mondial junior, et l'un contre l'autre dans les séries. Je suivais son repêchage et quand j'ai entendu qu'il s'en venait me rejoindre en Caroline, j'étais vraiment content », s'est réjoui Roy.
« Nic, c'est un bon gars. Je suis bien heureux de pouvoir jouer avec lui. Ce sont des coïncidences, sûrement, mais c'est bien le fun de se retrouver ensemble », a ajouté Gauthier.
D'autres anciens de la LHJMQ poursuivent leur carrière dans l'organisation des Hurricanes. Clark Bishop est un membre à part entière du trio défensif des Checkers, alors que Spencer Smallman se retrouve sur le carreau depuis le début de la saison en raison d'une sérieuse blessure à l'épaule. Quant au gardien Callum Booth, il poursuit sa carrière en Floride dans la ECHL.
Les Hurricanes font nouvellement confiance au circuit québécois. Avant la sélection de Bishop au 5e tour en 2014, la Caroline n'avait pas repêché de talent de la LHJMQ depuis Samuel Morneau en 2008. Pire, depuis la première participation des Hurricanes au repêchage de 1997 jusqu'en 2014, ils n'avaient sélectionné que huit patineurs du circuit Courteau en 17 ans. Julien Gauthier est d'ailleurs devenu en 2016 le deuxième choix de premier tour au repêchage des Hurricanes issu de la LHJMQ en 20 ans, soit après Philippe Paradis en 2009.
Pas facile de s'ajuster au hockey professionnel
Les deux attaquants sont présentement en mode adaptation au calibre de jeu des professionnels. Le fait de s'ajuster non seulement à un autre calibre, mais aussi de devoir composer avec un rôle différent. Fini le temps de jeu de plus de 20 minutes par match et beaucoup de temps sur l'avantage numérique. Il faut manger son pain noir et se montrer patient.
« C'est certain que j'aimerais jouer plus, surtout en avantage numérique. C'est là où je me sens le plus confortable sur la patinoire. Ce n'est pas facile, mais je fais mon gros possible pour améliorer ma situation. J'essaie de faire plus d'extra, de demeurer plus longtemps sur la glace après les entraînements. Je fais aussi beaucoup de vidéo avec les entraînneurs. Je sais que je suis capable de monter, de percer dans la LNH. On ne pourra jamais m'enlever ma vitesse et mon tir », estime Gauthier.
« Il s'agit de donner le meilleur de soi-même pendant les entraînements. J'essaie de me consacrer au maximum à la tâche. C'est certain que le jeu est plus rapide, et il faut réussir à s'ajuster. Les premières semaines ont été plus difficiles, mais je te dirais que ça va beaucoup mieux dernièrement. Plus le temps avance, et plus je me sens confortable sur la glace », a quant à lui résumé l'ancien capitaine des Saguenéens.
Roy a d'ailleurs tenu à se remémorer de beaux souvenirs du Saguenay, là où il a passé les quatre dernières années de sa vie avant de déménager en Caroline. Le dernier périple jusqu'en demi-finale des séries éliminatoires l'a visiblement conquis.
« Ce fut absolument incroyable, les séries à Chicoutimi. On avait des partisans en or, qui nous ont appuyés jusqu'à la fin. Ils étaient des centaines à nous accueillir à l'aéroport. Jamais je ne pourrai oublier ça. Ce fut une année et un parcours mémorable », s'est souvenu Roy.
Un parcours qu'il tentera d'amener jusqu'à la Ligue nationale. Et il y a de fortes chances qu'il soit rejoint dans les plus brefs délais par un certain Julien Gauthier.