Jakub Jerabek

PARIS, France - Imaginez un jeune homme fraîchement diplômé en finances qui décroche immédiatement un entretien d'embauche à Wall Street, ou une jeune érudite de théâtre qui connaît les œuvres de Molière par cœur et qui reçoit un coup de téléphone du Conservatoire d'art dramatique de Montréal pour venir y passer une audition.
C'est à peu près de cette façon que s'est senti le Tchèque Jakub Jerabek lorsque les Canadiens de Montréal l'ont approché pour qu'il signe un contrat avec l'équipe, chose qu'il a faite le 1er mai dernier lorsqu'il s'est entendu avec Marc Bergevin sur les modalités d'un contrat d'un an.

Le défenseur de 25 ans venait de compléter sa première année dans la KHL avec le Vityaz de Podolsk, où il a fait écarquiller bien des yeux en récoltant 34 points (cinq buts, 29 mentions d'aide) en 59 matchs.
Le Tricolore n'était pas la seule équipe à vouloir lui mettre le grappin dessus, mais Jerabek n'a pas hésité trop longtemps avant d'accepter l'offre de Bergevin.
« Ça s'est fait rapidement entre Montréal et moi », a expliqué Jerabek, vendredi, en entrevue avec LNH.com dans le cadre du Championnat du monde 2017 de la FIHG. « Il fallait que je dise à la KHL si j'allais ou non partir pour la LNH parce qu'ils voulaient connaître ma décision le plus vite possible. Ils ont insisté pour que je leur dise rapidement si je restais ou pas, alors les discussions avec Montréal n'ont pas duré très longtemps. Quand j'ai eu l'appel de cette équipe, une des meilleures organisations de la LNH, je ne pouvais pas dire non. »
À 5 pieds 11 pouces et 190 livres, Jerabek sait qu'il n'est pas le plus gros, mais se décrit comme étant un défenseur capable d'effectuer une bonne première passe et qui doit compenser pour sa taille et son poids en pratiquant un jeu plus rusé, plus réfléchi.
En plus de pouvoir compter sur Tomas Plekanec au sein de la formation tchèque comme personne-ressource, lui qui a promis à la plus récente acquisition des Canadiens qu'il prendrait le temps de répondre à ses questions concernant Montréal, Jerabek a aussi pu se tourner vers Jaroslav Spacek, entraîneur adjoint pour l'équipe tchèque et ancien défenseur du Tricolore, pour de l'aide.
La relation entre Jerabek et Spacek est née il y a plusieurs années déjà, alors que les deux se sont rencontrés quand Jerabek portait les couleurs du HC Plzen en République tchèque et que Spacek, après avoir conclu sa carrière dans la LNH, est rentré au bercail pour s'impliquer avec cette organisation, qui se trouve à être celle de la ville où il a grandi.
« Je lui ai posé beaucoup de questions et il n'avait que de bons mots à dire sur l'organisation et la ville de Montréal », a mentionné Jerabek à propos de Spacek.
Jerabek s'amènera donc au camp d'entraînement des Canadiens en septembre prochain avec la ferme intention de se tailler une place avec le grand club, même si Spacek a émis quelques réserves.
« Pour être honnête, je ne suis pas certain [qu'il puisse y parvenir], a-t-il indiqué. Mais j'espère qu'il réussira. Il travaille fort, il aime jouer dans les deux sens de la patinoire... mais ça dépendra des dirigeants de l'équipe, de s'ils lui donneront l'occasion de se faire valoir. Si c'est le cas, je pense qu'il a de bonnes chances de percer l'alignement. »
Jerabek croit quant à lui qu'il est encore un peu trop tôt pour se prononcer, lui qui n'a encore jamais évolué pour une équipe de l'autre côté de l'Atlantique.
« C'est difficile à dire parce que je n'ai jamais joué en Amérique du Nord. Ma seule expérience comme telle était lors de ma participation au Championnat mondial junior de la FIHG [en 2010 et 2011], a-t-il mentionné. C'est difficile à prévoir au moment où on se parle, mais je vais certainement faire tout ce que je peux pour y arriver. »
Jerabek et les Tchèques disputaient leur première rencontre du Championnat du monde 2017 de la FIHG vendredi, qu'ils ont perdue 4-1 face à l'équipe canadienne. Le nouveau venu du Tricolore n'a pas connu sa meilleure performance, lui qui était notamment sur la glace lorsque Ryan O'Reilly a ouvert la marque pour le Canada en première période.
Il a terminé le match avec un différentiel de moins-1 et un tir au filet en 15:32 de temps de glace. Jerabek et son équipe auront l'occasion de se reprendre dès samedi, alors qu'ils croiseront le fer avec le Bélarus.
« C'était son premier match depuis longtemps puisqu'il a souffert d'une blessure », a déclaré l'entraîneur-chef de la République tchèque, Josef Jandac. « Alors dans les circonstances, je crois qu'il a bien joué. Mais je sais qu'il peut faire mieux. »
C'est de bon augure pour la suite.