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PITTSBURGH - Jean-Sébastien Dea reconnaît sans ambages ressentir un brin de jalousie de voir son bon pote Conor Sheary à un seul gain de la conquête de la Coupe Stanley.

Le Québécois qui fait partie du groupe de réservistes des Penguins de Pittsburgh en Finale, les « Black Aces », ne peut pas s'empêcher de penser qu'il pourrait vivre l'expérience grisante avec lui ce printemps. D'un autre côté, il se réjouit pour lui ainsi que pour deux autres jeunes qu'il connaît très bien, l'attaquant Bryan Rust et le gardien Matt Murray, avec lesquels il a évolué cette saison dans la Ligue américaine de hockey (LAH)
« J'ai des sentiments ambivalents. Il y a une partie de moi qui est envieuse. Je me dis `Pourquoi pas moi?' », avoue Dea, un joueur de centre natif de La Prairie. « L'autre partie est super contente pour tous les trois. Je les ai vus travailler tellement fort cette saison dans la Ligue américaine. Ils méritent amplement ce qui leur arrive, croyez-moi. »
Dea est particulièrement proche de Sheary. Ils sont devenus de très bons amis au cours des deux dernières années, en partageant un appartement à Wilkes-Barre, l'endroit où le principal club-école des Penguins évolue.
À titre de membre des « Black Aces », il a tout de même le loisir de suivre de près le fructueux parcours des Penguins en séries éliminatoires depuis l'élimination de l'équipe-école survenue au cours de la finale de l'Association de l'Est.
Les sept joueurs - ils étaient huit avant que le défenseur Steve Oleksy soit appelé en renfort dernièrement - sont cantonnés à Pittsburgh où ils s'entraînent avant le grand club. Ils assistent discrètement aux matchs quand les Penguins jouent à domicile.
« C'est impressionnant de voir toute la frénésie et l'attention médiatique. C'est en quelque sorte la réalisation d'un rêve pour moi même si je ne suis pas directement impliqué, soumet-il. Mon nom figure sur les alignements avec les autres. Je n'ai aucun mérite parce que je ne fais rien, mais c'est quand même un rêve de faire partie de ça. »
Dea, âgé de 22 ans, peut parfois entrevoir ses amis. Il limite les interactions avec eux afin de ne pas les déranger.
« C'est ce que l'organisation nous demande et c'est bien comme ça. Je laisse aller les choses. Je sais que je pourrai me reprendre quand les séries seront terminées. Je vais sûrement passer beaucoup de temps avec Conor. »
Sheary, qui joue en compagnie de Sidney Crosby, a maintes fois dit pendant les séries qu'il doit se pincer afin de réaliser ce qui lui arrive.
Quand on lui parle de son ami J.-S., il mentionne qu'il possède le potentiel pour faire ce que lui-même a accompli cette saison.
« Je n'ai aucun doute qu'il peut faire sa place dans la Ligue nationale », dit-il.
Dea trouve du réconfort dans les propos de Sheary, qui a été dans le deuxième match de la série le premier joueur recrue à marquer un but en prolongation en Finale de la Coupe Stanley depuis Brian Skrudland des Canadiens de Montréal en 1986.
« Ça prouve l'amitié que nous avons l'un pour l'autre. J'ai été là pour lui dans les moments plus difficiles, comme il l'a fait pour moi. Nous nous encourageons mutuellement. »
L'ancien des Huskies de Rouyn-Noranda estime avoir connu une saison très satisfaisante, sa première complète dans la LAH. Il s'enorgueillit d'avoir atteint le plateau des 20 buts et totalisé 36 points en 75 matchs, en plus d'afficher un rendement de plus-13 en défense.
« J'ai fait un pas dans la bonne voie, je suis emballé de ça. J'ai obtenu beaucoup de temps de jeu et j'ai contribué aux succès de l'équipe. Au dernier camp des Penguins, j'avais été un des derniers joueurs retranchés. Je voudrai cogner davantage à la porte en septembre », souligne Dea, qui est sous contrat pour une autre saison avec l'organisation.