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On entend beaucoup parler du désavantage d'une équipe de jouer un deuxième match en autant de journées ou qui en est à sa troisième rencontre en l'espace de quatre journées.
Dans quelle mesure est-ce réellement le cas? Ou en met-on trop sur le dos de la fatigue dans l'analyse des performances?

Pour le commun des mortels, ça peut être dur à avaler comme explication qu'une équipe a perdu parce qu'elle avait moins de jambes. J'entends d'ailleurs souvent les amateurs dire que les joueurs de hockey sont en grande forme et qu'ils doivent être bien capables d'enchaîner les matchs.
C'est vrai : les joueurs sont des machines réglées au quart de tour. Ils le sont tous et, logiquement, vous admettrez avec moi que les joueurs frais et dispos qui en affrontent d'autres qui ont un match dans le corps de la veille bénéficient d'un avantage.
La principale raison pour laquelle c'est comme ça de nos jours se résume en un mot : intensité.
Le jeu est tellement rendu intense qu'il est très difficile pour une équipe de garder continuellement la pédale dans le fond. Il n'y a plus de demi-mesures dans le hockey d'aujourd'hui. Ça patine à fond la caisse tout le temps.
C'était moins le cas à mes débuts dans la LNH, au début des années 2000. On pouvait s'en tirer en dosant quelque peu l'effort même si le jeu était plus physique. Le jeu n'était pas aussi rapide. On voyait souvent des joueurs ralentir le jeu en entrée de territoire adverse. Qu'on le veuille ou non, le jeu était moins intense pour ça.
J'ai pu constater l'évolution. On ne voit plus de joueurs ralentir le jeu en entrée de zone. Tout se fait à 100 milles à l'heure. À une époque pas très lointaine, on se défonçait également, mais on pouvait jouer des bouts à 75 pour cent.
La fatigue ressentie est tout autant physique que psychologique. Les jambes sont un peu plus lourdes et le niveau de concentration moins élevé.
Dans ce temps-là, les équipes dites fatiguées se recentrent à préconiser un style de jeu simple. On y va moins pour le coup de circuit en sachant qu'on n'aura peut-être pas nécessairement de bonnes jambes. C'est la raison pour laquelle on assiste souvent à des surprises. Parce que ce n'est pas vrai que les équipes plus reposées l'emportent à tout coup. Ce n'est pas la règle. Il y a des exceptions qui la confirment.
La semaine dernière, on a vu les Canadiens de Montréal vaincre les Stars de Dallas au Centre Bell au retour d'un éprouvant voyage de six matchs et à leur troisième match en quatre journées. Ça arrive. Des équipes qui attendent patiemment des adversaires qui ont joué la veille lèvent parfois le pied sur l'accélérateur et tombent dans le piège.
Au bout du compte, la récupération peut faire une grande différence. Les équipes qui gèrent le mieux les moments de répit se donnent de meilleures chances de réussite.
Absolument plus rien n'est laissé au hasard pour ce qui est de la condition physique et de la nutrition. On voit à alimenter sainement les joueurs tous les jours, ou presque. Des chefs leur préparent des repas avant et après les séances d'entraînement. Ce n'était pas comme ça il y a une dizaine d'années à peine. Vers la fin de ma carrière en 2015, les équipes avaient toutes fait le virage. On contrôle absolument tout maintenant.
Est-ce que ça fait une grosse différence entre gagner et perdre? Je ne pense pas. Mais ça confère un avantage au niveau de l'énergie et les équipes saisissent tous les avantages qu'ils peuvent.
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La lutte pour le titre de meilleur buteur de la LNH sera captivante à suivre d'ici à la fin de la saison régulière entre Alex Ovechkin des Capitals de Washington et Patrik Laine des Jets de Winnipeg.
Je suis content de voir que le lauréat du trophée Maurice-Richard renouera fort possiblement avec le plateau des 50 buts. La saison dernière, Sidney Crosby avait reçu le trophée grâce à un total de 44 buts, soit autant qu'Ovechkin cette saison alors qu'il reste neuf matchs à disputer à ce dernier.
Au cours des trois saisons précédentes, Ovechkin avait été le seul marqueur de 50 buts ou plus dans la LNH.
Il se marque plus de buts cette saison et je m'en réjouis. Mais j'aimerais qu'il s'en marque encore davantage.

Après Ovechkin et Laine, il y a Evgeni Malkin des Penguins de Pittsburgh qui est à 40 buts, mais ensuite, seuls quelques gros noms s'approchent de la quarantaine, dont Nikita Kucherov, Nathan MacKinnon et Tyler Seguin.
L'application plus rigoureuse du règlement en matière de coups de bâton y est pour quelque chose. Ça me rappelle l'élimination de l'accrochage et de l'obstruction qu'on avait opérée au retour du lock-out en 2005-06. Il y avait eu cinq marqueurs de 50 buts ou plus et moi-même j'avais fini avec 47 buts cette saison-là.
Comme en 2005-06, les joueurs ont fait les ajustements et il y a moins d'appels de punitions pour coups de bâton qu'en début de saison. Au rythme où ça allait, on croyait même que Kucherov atteindrait les 60 buts!