DETROIT – Simon Edvinsson n’a pu s’en empêcher.
Quand les Red Wings de Detroit ont défait le Lightning de Tampa Bay 4-2 à l’étranger lundi, Edvinsson disputait son 18e match dans la LNH. Il s’agissait de son premier affrontement contre son idole de jeunesse Victor Hedman. À certains moments de la rencontre, le joueur de 21 ans était ébahi en regardant son compatriote suédois de 33 ans, un modèle pour lui.
« Je n’avais pas le choix », a lancé Edvinsson avec un sourire. « Sur la glace, c’était un adversaire comme les autres. Mais lorsque j’étais au banc, je regardais comment il bougeait la rondelle. C’était génial à voir.
« De le voir d’aussi près et de regarder comment il travaille à la ligne bleue, en avantage numérique et partout, ça t’aide. »
Les Red Wings ont rappelé le sixième choix au total du repêchage 2021 le 19 mars en espérant qu’il les aidera à participer aux séries éliminatoires de la Coupe Stanley pour la première fois en huit saisons.
Ils sont au cœur d’une course à plusieurs équipes pour la deuxième place de quatrième as dans l’Association de l’Est, alors qu’ils s’apprêtent à affronter les Sabres de Buffalo à domicile dimanche (13 h HE; SN1, TNT, MAX).
Mais peu importe ce qui va se produire à court terme, cette expérience devrait être payante à long terme pour un joueur qu’on voit comme un futur pilier de l’équipe.
« Je trouve que je m’améliore de match en match, a souligné Edvinsson. Il y a de la pression qui vient avec le fait d’être rappelé à ce moment-ci de l’année. Chaque point compte. J’ai l’impression que j’adapte mon jeu aux matchs que nous avons disputés. Je suis de plus en plus à l’aise. »
Le Lightning a repêché Hedman au deuxième rang en 2009, et il est devenu un joueur vedette grâce à son gabarit (6 pieds 7 pouces, 244 livres) et à ses habiletés. Il a remporté le trophée Norris, remis au meilleur défenseur de la LNH, en 2018 et le trophée Conn-Smythe, remis au joueur par excellence des séries éliminatoires, en 2020. Il a remporté la Coupe Stanley en 2020 et 2021.
Mais même si Hedman a fait le saut directement en Amérique du Nord et fait ses débuts à 18 ans le 3 octobre 2009, il a mis du temps à se développer. Le directeur général des Red Wings Steve Yzerman en sait quelque chose. Il était le DG du Lightning de 2010 à 2018 et il a agi comme conseiller principal en 2018-19.
Edvinsson (6-4, 209) est du même moule que Hedman, mais il a passé la saison 2021-22 avec Frolunda, dans la Ligue élite de la Suède, et la majeure partie des deux dernières saisons avec les Griffins de Grand Rapids, dans la Ligue américaine de hockey.
« C’était exceptionnel de voir le développement de Hedman, alors qu’il était un diamant à polir à ses débuts », a dit l’entraîneur des Red Wings Derek Lalonde, qui était l’adjoint de l’entraîneur du Lightning Jon Cooper de 2018 à 2022. « Je n’étais pas là lorsqu’il était très jeune, mais j’ai entendu Steve et Jon Cooper en parler, et c’est spécial de constater que les aspects que Simon doit améliorer sont les mêmes que Hedman à l’époque avec le Lightning. »
Edvinsson a inscrit 27 points (cinq buts, 22 passes) en 52 matchs avec Grand Rapids la saison dernière. Il a marqué deux buts en neuf rencontres avec Detroit à la fin de la saison, quand les Red Wings ne pouvaient plus espérer participer aux séries.
Il est retourné à Grand Rapids cette saison. Avant son plus récent rappel, il avait joué seulement deux rencontres avec Detroit – une défaite de 3-2 contre les Devils du New Jersey le 23 janvier et un revers de 6-3 contre le Wild du Minnesota le 27 décembre – et récolté une aide. Mais il a continué à jouer des minutes importantes dans toutes les situations à Grand Rapids, cumulant 29 points (huit buts, 21 mentions d’aide) en 52 parties.
« Je considère qu’il vaut mieux être trop prêt que le contraire, a argué Edvinsson. Aurais-je pu être rappelé avant? Peut-être. Mais c’est du passé, et je pense à ce que je peux faire maintenant pour aider cette équipe. »
Quand Detroit a rappelé Edvinsson cette fois, c’était en partie parce que le défenseur Jake Walman était aux prises avec une blessure au bas du corps. Mais les Red Wings avaient également signé seulement une victoire en neuf matchs, et Yzerman avait dit : « Nous nous attendons à ce qu’il joue et contribue. »
Mission accomplie. Edvinsson est demeuré dans la formation même au retour de Walman, qui a raté six rencontres. Il a écoulé des pénalités, compétitionné férocement et joué de façon plus robuste que par le passé. Au cours des huit derniers matchs, il a joué 19:01 par rencontre en moyenne, au troisième rang des défenseurs des Red Wings. Ces derniers ont maintenu une fiche de 3-3-2 durant cette séquence.
Il demeure un projet. Il n’a aucun point, et les Red Wings ont affiché un pourcentage de tentatives de tir à 5-contre-5 de 43,6 pour cent lorsqu’il était sur la glace. L’entraîneur des défenseurs Bob Boughner l’a pris sous son aile.
« Vous pouvez voir qu’il obtient beaucoup de minutes, a dit Lalonde. Il aime transporter la rondelle. Il a brisé des jeux. Son long bâton nous a permis de garder des jeux en vie.
« Mais l’autre jour (contre Tampa Bay), il commençait à être un peu trop à l’aise et il s’est retrouvé à être le premier joueur en échec avant à quelques reprises. Il s’est fait prendre quelques fois, sur des séquences où ils sont passés à un cheveu de marquer.
« Ça fait partie du développement d’un pur-sang comme lui. Tu veux les laisser s’exprimer, mais tu dois aussi les ramener à l’ordre. Tout au long du match, j’ai dit à [Boughner] de le rappeler à l’ordre. […] C’est un processus. »
