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Avec huit victoires et une défaite en fusillade, les Canadiens de Montréal ont quasiment égalé leur départ de la saison dernière (neuf victoires). Ça n'est pas rien. Une comparaison entre les deux séquences est donc de mise. La question qui tue flotte dans l'air : l'atterrissage sera-t-il autant brutal cette fois-ci?
Malgré les changements importants survenus cet été, les deux départs montrent des similitudes étonnantes : différentiels de buts, de tirs similaires et taux d'efficacités quasi identiques.

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Le PDO, un acronyme qui ne veut rien dire, est ici le plus important à suivre : cumul de deux pourcentages, soit des tirs arrêtés par les gardiens et des tirs convertis en buts par les joueurs de position, il permet d'évaluer jusqu'à quel point la rondelle « roule pour le club ».
Sachez ceci : depuis qu'il est possible de calculer ce taux cumulé, en 2007, le meilleur taux enregistré par une équipe lors d'une saison complète fut de 103,2 pour cent, par les Capitals de Washington en 2009-10. Quand bien même Carey Price donne aux Canadiens un avantage structurel sur ce point, il ne gardera les buts que pour 60 matchs.
On doit donc présumer qu'à la fin de la saison, le taux cumulé aura descendu considérablement, ce qui implique que les succès futurs du club dépendent bien plus de sa capacité à surclasser l'adversaire aux tirs à forces égales et à profiter des unités spéciales.
À forces égales, la part des tirs obtenus par l'équipe n'a pas beaucoup bougé par rapport au début de la saison dernière. Mais, il est encore trop tôt pour se prononcer. A-t-on fait tous ces changements pour arriver au même point ? Ou bien est-on encore en train d'ajuster flûtes et hautbois avant de lancer l'orchestre ? Les réponses vont arriver d'ici la fin de novembre, mais en attendant, la prudence est de mise.
C'est un peu le même constat en avantage numérique : la rondelle y trouve son chemin derrière les gardiens adverses à un rythme saisissant.

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La production de tirs par heure jouée y est sensiblement la même et le nombre de chances de marquer obtenues, du moins selon la méthodologie du site corsica.hockey, est inférieur. Et, au total, ce sont deux buts de moins qui ont été obtenus dans cette situation lors des neuf premiers matchs !
Surtout, la dernière ligne du tableau nous rappelle qu'un club doit normalement produire beaucoup plus de chances de marquer pour arriver à un tel débit offensif. Ce qui est fait est fait, les points sont en banque, les victoires inscrites au tableau. Mais, encore là, au-delà des pourcentages favorables (ça ne dure jamais), on ne voit pas de progression nette. On sait de Kirk Muller qu'il a eu un impact positif net sur le jeu de puissance des équipes ou on lui a confié cette responsabilité et la feuille de route de Shea Weber est, dans cet aspect du jeu, franchement éloquente. Mais concrètement, rien présentement ne laisse voir une transposition effective de ces constats dans les statistiques affichées par le club. Encore une fois, il est possible que la sauce soit simplement en train d'épaissir. Encore une fois, le même constat s'impose : les réponses vont arriver d'ici la fin de novembre, mais en attendant, la prudence est de mise.
Ces séquences sont extraordinairement agréables pour les partisans, les journalistes et le club. Mais elles ne durent jamais. Le départ canon du club enlève une tonne de pression des épaules de Michel Therrien et de Marc Bergevin, qui ont, tout au long de l'été et souvent au camp d'entrainement, eu à expliquer, justifier et justifier encore les gestes posés et les échecs cuisants de la saison dernière. Le mois de novembre sera révélateur parce qu'alors que la ligue prend son erre d'aller, les tendances affichées par les Canadiens vont devenir de plus en plus révélatrices de ce que cette édition a vraiment dans le corps. Mais la malchance va inévitablement ressurgir, les blessures vont éventuellement grever les ressources du club. Ainsi va la vie dans la LNH. On va alors voir quelles leçons ont été tirées des dérapages de la saison dernière. On n'y est pas encore, mais on y arrive.