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MONTRÉAL - Les partisans des Canadiens qui rêvent de voir le défenseur suédois Rasmus Dahlin débarquer à Montréal au mois de juin, ne devront peut-être pas obligatoirement gravir les marches de l'Oratoire Saint-Joseph à genoux pour que leur souhait se matérialise.
Suffit de regarder le calendrier qui attend le Tricolore pour comprendre que le reste de la saison ressemblera à un chemin de croix, et que les victoires risquent d'être difficiles à récolter.

Avec 20 matchs à disputer, la troupe de Claude Julien montre une fiche de 23-29-10 ce qui lui vaut une maigre récolte de 56 points et le 27e rang du classement général. Et ce qui se profile à l'horizon n'a rien de bien encourageant.
Le Tricolore jouera 12 des 20 derniers matchs sur les patinoires adverses où il a peiné tout au long de la campagne. Il n'a signé que huit victoires en 29 rencontres (8-19-2) en pareille situation, bon pour un taux de victoire de ,276.
Si cette tendance se maintient, le CH devrait remporter trois de ses 12 matchs à l'étranger et amasser quelques petits points ici et là en poussant quelques affrontements au-delà des 60 minutes du temps réglementaire.
Les Canadiens peuvent espérer que la foule du Centre Bell leur permettra de rétablir un tant soit peu l'équilibre, mais la tâche sera loin d'être évidente.
Hormis deux duels contre les Red Wings de Detroit et un autre contre les pauvres Sabres de Buffalo, les Canadiens se mesureront, le reste du temps, à des équipes qui détiennent une place en séries ou qui luttent férocement pour mériter leur laissez-passer.
C'est donc un total de 17 matchs contre des formations théoriquement plus puissantes et mieux outillées. Plus affamées, surtout.
Au cours de ces 17 rencontres, les Montréalais croiseront le fer à deux occasions avec les Islanders de New York (29-27-7), les Maple Leafs de Toronto (39-20-6) et les Devils du New Jersey (32-22-8) ainsi qu'à trois reprises avec les menaçants Penguins de Pittsburgh (36-23-4).
Mais il faut rester prudent, comme dirait un grand sage : le hockey se joue sur la patinoire.
Les Canadiens pourraient certes surprendre puisqu'ils n'ont plus rien à perdre, mais le défi qui se dresse devant eux a davantage le potentiel d'augmenter leurs chances de remporter la loterie du repêchage que de les faire grimper au classement.
Place à la jeunesse
La date limite des transactions étant passée, c'est maintenant aux jeunes poulets (sic) de la formation de tenter de conclure cette saison éprouvante de façon noble.
Le Tricolore voudra éviter de s'approcher de certains records de médiocrité qui les guettent au moment d'écrire ces lignes. Les Canadiens peuvent toujours établir des marques peu enviables pour le plus de défaites en temps réglementaire (40 en 2000-01) et le plus de défaites au total (51 en 2011-12).
En l'absence de vétérans à l'écart du jeu en raison de blessures comme Carey Price, Shea Weber et Andrew Shaw, ce sera aux Noah Juulsen, Nikita Scherbak, Charlie Lindgren et Mike Reilly d'insuffler un regain d'énergie à la troupe de Julien en prouvant qu'ils ont leur place dans la LNH.
« Nous avons de bons jeunes joueurs qui émergent, a dit le directeur général Marc Bergevin, lundi. Si vous regardez à travers la ligue, le noyau de la plupart des équipes provient du repêchage. Avec nos choix au repêchage, nous allons y aller pour la jeunesse, la vitesse et le caractère. Nous allons bâtir autour de ça. »
L'apprentissage risque de se faire à la dure, mais aura sans doute des répercussions positives pour l'avenir.
Et si jamais ce passage ardu menait à la sélection d'un talent générationnel comme Dahlin en juin, bien peu de gens risquent de s'en plaindre.