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CRANBERRY, Pennsylvanie -- Après l'embauche de Mike Sullivan à titre d'entraîneur-chef des Penguins de Pittsburgh le 12 décembre, une des premières choses qu'il a faites était de rencontrer chacun des leaders de l'équipe.
Cela a de toute évidence inclus le capitaine Sidney Crosby, qui avait connu un lent départ avec six buts et 13 aides lors des 28 premiers matchs de la saison sous les ordres de l'entraîneur congédié Mike Johnston. Bien que les spéculations que les jours de Crosby en tant que joueur d'élite était comptés à l'âge de 28 ans aient complètement raté la cible, il manquait sûrement quelque chose dans son jeu.

Ayant affronté Crosby pendant cinq saisons à titre d'entraîneur adjoint des Rangers de New York, Sullivan croyait qu'il savait ce qui était l'ingrédient manquant.
« Ce sport est émotif et c'est difficile d'exceller sans émotion, a expliqué Sullivan mardi. Nous devons avoir de l'émotion maîtrisée, nous devons nous en servir de la bonne façon, mais l'émotion est un élément nécessaire de l'avantage compétitif dans ce sport. Et de mon expérience en affrontant Sid, c'est là quand il joue de son mieux, et dans certaines conversations que j'ai eues avec Sid quand j'ai pris les rênes de l'équipe, je tentais de rallumer le feu qui fait de lui un joueur exceptionnel. »
Passe directement au match no 2 de la finale de l'Association de l'Est lundi contre le Lightning de Tampa Bay, et c'est maintenant clair que le feu brûle intensément. N'ayant marqué aucun but au cours des huit matchs précédents, Crosby semblait être déterminé à mettre fin à sa disette, lui qui a dirigé six tirs au but d'Andrei Vasilevskiy et qui a enregistré cinq mises en échec.
Crosby a finalement été récompensé quand il a trouvé le fond du filet à 40 secondes de la prolongation pour donner aux Penguins une victoire de 3-2 qui égalait la série 1-1 en vue du match no 3, mercredi au Amalie Arena (20h H.E.; TVA Sports, CBC, NBCSN).
Sullivan a pris les bonnes mesures lundi, comme il le fait souvent depuis son arrivée chez les Penguins, incluant un remaniement de ses trios pour mettre Chris Kunitz à l'aile gauche de Crosby à la place de Conor Sheary au début de la troisième période. La décision de Sullivan de retrancher le défenseur Olli Maatta a également porté ses fruits, parce que Justin Schultz a connu une solide performance en relève, et la confiance de l'entraîneur en Matt Murray a été récompensée quand le gardien recrue a rebondi d'une première période décevante pour fermer la porte contre le Lightning pendant le reste de la rencontre.
Sullivan n'a pas nié qu'il penchait pour remplacer Murray avec le vétéran Marc-Andre Fleury après le premier vingt, mais Murray était reconnaissant du fait que son entraîneur s'en tenait à lui.
« Ce n'était que deux buts, alors je pense que je ne devais pas être retiré du match, mais j'apprécie certainement le fait qu'il m'a donné cette chance, a dit Murray. Tu ne veux jamais quitter un match. Tu veux toujours y être, même si tu connais des difficultés, et traverser la situation, c'est ce que j'ai fait lundi. »
Crosby ne minimise pas l'impact que Sullivan a eu sur son jeu, lui qui a dit, « Il m'a certainement aidé. » La preuve est dans ses performances.
En 50 matchs de la saison régulière à la suite du changement d'entraîneur, Crosby a amassé 66 points (30 buts). Bien que Crosby ait connu une séquence offensive médiocre en deuxième ronde face aux Capitals de Washington, il figure quand même au deuxième rang des Penguins avec 12 points (quatre buts) en 13 matchs des séries éliminatoires de la Coupe Stanley, et il a récolté un point dans quatre de cinq dernières parties (un but, trois aides).
« Quand il y a un changement d'entraîneur, surtout en tant que capitaine, tu assumes beaucoup de responsabilités et tu t'en attends à plus de toi-même, a expliqué Crosby. Je n'étais pas satisfait de mon début de saison et je crois qu'il m'a placé dans les situations et m'a donné des occasions de retrouver mon rythme. Il a fait un bon travail en tenant tout le monde pour responsable, moi y compris, et en s'assurant que je m'améliorais. »
Crosby s'est rappelé la manière dont Sullivan a donné le ton à leur rapport dans cette rencontre initiale.
« Il avait guidé les Rangers et je l'ai souvent vu, il m'a expliqué ce à quoi il s'attendait de moi en tant que joueur individuel et en tant que leader, a dit Crosby. C'était pas mal clair et il était très honnête, tout ce qu'on peut demander, c'est qu'il soit franc et qu'il dit ce qu'il pense... Et ce n'était pas qu'avec moi. Je crois qu'il a clairement expliqué à tout le monde ce à quoi il s'attendait de chaque joueur. À ce point-là, ce n'était qu'une question de sauter sur la glace pour l'accomplir. »
Crosby et les Penguins ont répondu en affichant un dossier de 33-16-5 sous Sullivan en saison régulière, entamant les séries éliminatoires à titre de l'équipe de l'heure dans la LNH. Après avoir disposé des Rangers et des Capitals lors des deux premiers tours, ils ont besoin de trois victoires face aux Lightning pour atteindre la Finale de la Coupe Stanley pour la première fois depuis 2009.
« Je crois qu'en tant qu'entraîneur, c'était important que j'établisse des liens avec nos leaders, je tentais donc d'être franc et ouvert avec tous ces joueurs, surtout Sid, a expliqué Sullivan. Le message que je voulais rapporter au groupe entier était que la fondation de notre identité d'équipe devait être notre compétitivité. Ça devait provenir de notre passion, et alors j'ai tenté de mettre ces joueurs au défi, Sid en particulier, afin qu'ils jouent avec cette émotion nécessaire. Et je crois sûrement qu'avec notre groupe, le message a fait écho chez eux et nous avons présentement une équipe qui joue avec du feu de la compétition. »