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MONTRÉAL -- « Home, sweet home ». Une expression anglaise qui signifie que nous ne sommes jamais aussi bien qu'à la maison. C'est assurément le cas du gardien des Blackhawks de Chicago Corey Crawford, qui a signé une sixième victoire de suite chez lui, à Montréal, mercredi.

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Crawford a fait face à 33 lancers dans l'affrontement contre les Canadiens et il n'a cédé qu'une seule fois, lorsque Philip Danault l'a surpris en se retournant pour décocher un lancer bas qui l'a battu dès la première minute de la deuxième période.
Ne pas céder souvent, ça devient une habitude pour le portier natif de Châteauguay, situé à une vingtaine de kilomètres du Centre Bell sur la rive sud de Montréal. À ses six derniers départs devant ses proches, il n'a accordé que cinq buts, en plus de signer deux blanchissages.
À vrai dire, dans toute sa carrière de 10 saisons complètes dans la LNH, Crawford n'a jamais perdu un seul match en temps régulier à Montréal. Sa fiche est de 6-0-2 avec une m.b.a. de 1,12 et un pourcentage d'arrêts de ,971. Aucun gardien avec au moins quatre départs à Montréal depuis 2010 n'a fait mieux.
Crawford arrive difficilement à expliquer pourquoi tout se passe toujours à merveille pour lui à la maison.
« Je ne sais vraiment pas pourquoi, a-t-il affirmé. On marque beaucoup quand on vient ici, et on joue de bons matchs à Montréal. C'est vraiment un effort de tout le monde. Tu ne sais jamais (ce qui va se passer). Il y a d'autres places, comme à Edmonton, où nous étions incapables de gagner pendant trois ou quatre ans. »
La partie avait pourtant mal commencé pour Crawford, qui a lourdement chuté sur la glace par lui-même en tentant de jouer la rondelle derrière le filet. Fort heureusement, il s'est repris et a été solide, même si les Canadiens n'ont pas été les plus menaçants. Le Québécois s'est toutefois levé en fin de match en stoppant deux sérieuses occasions de marquer, lorsqu'il a sorti la jambière sur Ryan Poehling et lorsqu'il a bloqué avec la mitaine un lancer de Jesperi Kotkaniemi.
« Nous avons bien joué défensivement et nous n'avons pas donné beaucoup de chances au milieu de la glace. Les lancers venaient de plus loin, et de cette manière, nous pouvons gagner beaucoup de parties. »
Ce n'est pas un hasard si Crawford se retrouvait devant le filet contre le Tricolore. L'entraîneur-chef des Blackhawks Jeremy Colliton savait qu'un duel à Montréal pouvait motiver Crawford. Il avait fait la même chose la veille à Ottawa en envoyant Robin Lehner devant le filet contre les Sénateurs, son ancienne équipe. Chicago l'a emporté 3-2 en prolongation dans la capitale canadienne.
« C'est une décision qui se prend par elle-même, et tu tentes de placer les gars dans une situation où ils peuvent connaître du succès, a expliqué le pilote. Lehner a été excellent contre son ancienne équipe et Crawford a été excellent ici, alors il n'y avait pas d'autre décision à prendre. »
Une nouvelle réalité chez les Blackhawks
La performance de Crawford a été l'une de ses meilleures de la saison, au cœur d'une année difficile pour lui. Il a une fiche de 8-13-2 avec une moyenne de buts accordés de 3,00 et un pourcentage d'arrêts de ,908.
À l'âge de 35 ans, les statistiques individuelles sont à la baisse pour Crawford, et il a souffert de commotions cérébrales qui ont réduit son nombre de matchs à 67 lors des deux dernières campagnes.
Toutefois, malgré les blessures, son poste de gardien numéro un n'avait pas été menacé par ses adjoints. Cette saison, les Blackhawks ont fait signe à Lehner, avec qui ils se sont entendus sur un contrat d'un an. Lehner a été finaliste au trophée Vézina l'année dernière avec les Islanders de New York.
Après s'être divisé la tâche également en début de saison, Lehner semble avoir pris l'ascendant, lui qui a une fiche de 17-7-4 avec une m.b.a de 2,85 et un pourcentage d'arrêts de ,923.
Crawford en est à sa dernière année de contrat avec les Blackhawks, lui qui a évolué à Chicago pendant toute sa carrière et qui y a remporté deux Coupes Stanley et deux trophées William M. Jennings pour la meilleure moyenne de buts accordés. Afin de se relancer, il aimerait se retrouver davantage devant le filet.
« C'est sûr qu'il faudrait que je joue plus, a-t-il dit. C'est dur de ne pas avoir un groupe de matchs consécutifs, parce que je joue mieux quand je le fais avec instinct. Tu penses moins, c'est plus facile de rentrer dans ton match. C'est notre situation en ce moment, et ce qu'il faut, c'est juste d'être prêt. »
Ça ne semble toutefois pas être le plan de Colliton, qui, comme d'autres équipes de la LNH, a adopté une rotation de ses gardiens de manière plus régulière. Une situation qui n'est pas toujours facile à gérer.
« C'est un beau problème à avoir. De leur perspective, je comprends qu'ils veulent jouer plus, mais de séparer les matchs, ça explique en grande partie pourquoi nous sommes relativement dans la course aux séries, parce que nos gardiens ont été excellents. Les deux gars veulent jouer et nous tentons de les garder impliqués. C'est un beau problème, mais ça peut parfois mener à des conversations difficiles. »