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En pensant à ce qui l'attendait à sa septième saison dans la LNH, le joueur de centre des Flyers de Philadelphie Sean Couturier se disait qu'il était maintenant capable d'être bien plus qu'un attaquant défensif de premier plan.
Il a donc profité de son tête-à-tête de fin de saison avec l'entraîneur Dave Hakstol, le printemps dernier, pour lui faire clairement savoir qu'il était temps qu'on lui donne l'occasion de montrer à quel point il peut contribuer davantage à l'attaque.

« Je n'ai pas lancé de chaise, je n'ai pas crié, a raconté Couturier en riant. La saison dernière, c'est peut-être la première fois que j'ai laissé un peu paraître ma frustration en raison de la façon dont on m'utilisait. Je me suis dit que j'avais assez attendu. C'était ma sixième année, la saison passée, et je voulais vraiment faire un pas vers l'avant. Et c'est le seul aspect qui manquait. »
Couturier a eu ce qu'il voulait et il produit à un rythme supérieur à ce qu'on a vu de sa part par le passé. Évoluant au centre d'un trio complété par l'ailier gauche Claude Giroux et l'ailier droit Jakub Voracek, Couturier est le meneur chez les Flyers pour les buts, avec dix, et il se trouve au troisième rang des pointeurs de l'équipe, avec 19 points.
Après 16 matchs, il est plus qu'à mi-chemin de dépasser son sommet en carrière dans la LNH pour les buts (15, en 2014-15). Et en vertu de sa moyenne de 1,2 point par match, il risque de surpasser avant Noël le total de 39 points qu'il a récolté en 2013-14 et 2015-16.
Il est par ailleurs le chef de file des Flyers au chapitre du différentiel, soit plus-14. Il a eu droit à 20:32 de temps de glace jusqu'ici en moyenne, le total le plus élevé chez les attaquants de l'équipe.
« Toutes ces années, bien des gens pensaient que j'étais tout simplement un joueur défensif, a fait remarquer Couturier. J'ai toujours su que je pouvais en faire plus, être plus menaçant à l'attaque. J'ai été patient, j'ai attendu le bon moment, j'ai attendu ma chance. … J'y ai enfin eu droit cette saison, je la savoure et j'essaie d'en tirer profit le plus possible. »
Sa patience a été mise à l'épreuve par trois entraîneurs (Peter Laviolette, Craig Berube et Hakstol) durant les six premières saisons de sa carrière. Ils ont tous dit, à un moment ou l'autre, qu'ils voulaient donner davantage d'occasions à Couturier de briller à l'attaque, mais celui-ci finissait toujours par revenir à son rôle premier, celui d'affronter le meilleur trio adverse et de reléguer l'offensive au second plan. Durant cette période, il a amorcé 41,20 pour cent de ses présences sur la glace à cinq contre cinq en zone offensive. C'est le sixième pourcentage le moins élevé chez les attaquants qui ont disputé au moins 400 matchs entre les saisons 2011-12 et 2016-17.
« J'ai 24 ans, je vais avoir 25 ans bientôt, a noté Couturier, dont l'anniversaire de naissance est le 7 décembre. Je voulais être reconnu comme bien plus qu'un joueur défensif. J'ai dû m'avancer et mettre de la pression sur les entraîneurs et sur l'organisation pour qu'ils me placent dans cette situation. »
Couturier savait qu'il aurait plus de pression sur les épaules s'il exigeait qu'on lui donne de meilleures chances de connaître du succès à l'attaque.
« Mais je me suis dit, "C'est quoi le pire qui pourrait arriver?", a-t-il lancé. Je reviendrais au même poste et c'est dans ce rôle que je ferais de mon mieux pour aider l'équipe. Mais si je voulais qu'on me donne une meilleure chance, j'avais le sentiment qu'il fallait que je le dise enfin et je pense que j'ai mérité le droit d'exiger d'avoir un plus grand rôle. »
Hakstol a reconnu que les 20 derniers matchs de la saison 2016-17, quand Couturier a été le meilleur pointeur des Flyers avec une production de 17 points (cinq buts, 12 aides), lui ont fourni la preuve que Couturier était prêt à jouer un plus grand rôle à l'offensive.
Cette saison, il a amorcé 46,01 pour cent de ses présences sur la glace à cinq contre cinq en zone offensive, en hausse par rapport au pourcentage de 44,05 qu'il a affiché l'hiver dernier; c'est également mieux que le pourcentage le plus élevé qu'il avait montré jusqu'ici dans la LNH, soit 44,63 en 2015-16.
« Il a élevé son niveau de jeu offensivement durant le dernier mois de la saison dernière, a souligné Hakstol. Il a poursuivi dans la même veine cette saison et il ne montre aucun signe de ralentissement. »
Couturier est plus détendu maintenant qu'il sait qu'on l'utilisera dans des contextes plus favorables offensivement.
« Mentalement, c'est beaucoup plus facile, a-t-il dit. Tu sais que durant le match, tu vas obtenir quatre ou cinq bonnes occasions de marquer. Avant, quand je jouais davantage des minutes axées sur la défensive, quand j'affrontais le meilleur trio adverse, j'obtenais une ou deux bonnes occasions même si nous contrôlions le jeu. Si tu obtiens une chance de qualité, parce que tu vas en avoir seulement une ou deux, tu as l'impression que tu ne peux pas te permettre de la rater. J'ai un peu plus de marge de manoeuvre maintenant, en sachant que je vais avoir plusieurs occasions. Quand tu en rates une, tu sais que tu vas en avoir une autre à ta présence suivante ou dans la période suivante. »
Quand Couturier a été jumelé à Giroux et Voracek durant le camp d'entraînement, certains se demandaient si c'est un trio qui allait fonctionner. Bien que Couturier avait souvent joué avec Voracek par le passé, il avait rarement joué avec Giroux. Ils ont passé 5:15 ensemble à cinq contre cinq la saison dernière, selon NatualStatTrick.com, et un total de 89:51 à leurs six premières campagnes dans la même équipe.
Les résultats ont toutefois été concluants pour tous les trois. Giroux, qui patrouille l'aile gauche pour la première fois depuis ses débuts dans la LNH, est deuxième chez les Flyers pour les points (neuf buts, 11 aides), tandis que Voracek est parmi les 10 premiers dans la ligue pour les aides (17) et les points (21).
« Ce qui nous rend aussi bons, je pense, c'est que nous sommes trois joueurs intelligents qui aiment réaliser des jeux, qui ont une bonne vision du jeu, et jusqu'ici on fait du bon travail pour créer de l'espace pour les deux autres, a affirmé Couturier. On peut attirer un couvreur supplémentaire, on peut battre un opposant à un contre un et ensuite, le deuxième gars s'amène et crée de l'espace pour l'autre membre du trio. »
Giroux a toujours cru que Couturier pouvait produire à ce rythme dans la LNH.
« Il joue avec confiance en ce moment, a noté Giroux. Il réussit des jeux. Il a toujours été capable de marquer des buts, mais il ne l'avait pas encore montré. Il a de bons instincts à l'attaque, c'est un joueur qui est vraiment intelligent. »