carb_zubov_062519

Ne jamais avoir reçu l'appel du Temple de la renommée du hockey n'a jamais empêché Guy Carbonneau de dormir la nuit, 19 ans après avoir disputé son dernier match dans la LNH.
Mais l'appel qu'il a reçu mardi de la part du président du Temple Lanny McDonald risque de rendre son sommeil un peu plus difficile dans les prochains jours.

Celui qui a soulevé la Coupe Stanley à trois reprises en plus de remporter le trophée Selke à trois occasions à titre de meilleur attaquant défensif de la LNH, fera son entrée au Temple le 18 novembre dans une cuvée où se retrouvent aussi la légende du hockey féminin Hayley Wickenheiser, le défenseur Sergei Zubov et l'attaquant Vaclav Nedomansky. Jim Rutherford et Jerry York seront aussi de la soirée, eux qui ont été élus à titre de bâtisseurs.
À LIRE : La cuvée 2019 du Temple de la renommée connue | Ryan Hartman](https://www.nhl.com/fr/news/hartman-passe-des-flyers-aux-stars-en-retour-de-pitlick/c-308036582)
Carbonneau a excellé grâce à son jeu des deux côtés de la patinoire, ce qui a aidé les Canadiens de Montréal à remporter la Coupe en 1986 et 1993, ainsi que les Stars de Dallas en 1999. Le natif de Sept-Îles au Québec était un excellent joueur offensif avec les Saguenéens de Chicoutimi dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec. Il avait accumulé 182 points durant sa dernière saison en 1979-1980. Les Canadiens en avaient fait leur choix de troisième ronde (44e) lors du Repêchage de 1979. Après deux saisons avec le club-école du Tricolore dans la Ligue américaine en Nouvelle-Écosse, il a fait le saut dans la LNH, et il a rapidement remodelé son style de jeu afin de répondre aux attentes de l'entraîneur Jacques Lemaire pour du jeu efficace en défensive et sur l'échec-avant.
Carbonneau allait devenir l'un des meilleurs attaquants d'une zone à l'autre de son époque, alors qu'il évoluait au centre d'un trio composé de Bob Gainey, un des meilleurs de l'histoire dans les deux sens de la patinoire, et le dur à cuire Chris Nilan.
« Je pense que c'était la même chose dans les années 60, 70, et ce l'est encore aujourd'hui », a dit Carbonneau à propos du jeu avec et sans la rondelle. « Si tu as des joueurs qui sont unidimensionnels, c'est plus difficile de construire une équipe gagnante. Tu as besoin de joueurs qui sont capables de faire plusieurs choses sur la glace.
« Les gens pensaient, quand je suis devenu un joueur défensif, que je laissais de côté mon jeu offensif. Je vois ça à l'inverse. Ça me donnait des chances de m'inscrire à la marque. Quand je regarde des gars maintenant comme Patrice Bergeron, qui est le prochain Bob Gainey, il n'est pas seulement en mesure de bien jouer défensive et gagner des mises en jeu, mais il est capable d'amasser beaucoup de points. »
Onze ans après les débuts de Carbonneau dans la LNH, Zubov est arrivé de la Russie afin d'amorcer sa carrière avec les Rangers de New York en 1992-1993. Il allait abattre plusieurs barrières, dont celles de la langue et de la culture, pour connaître une carrière remarquable.
Les chemins de ces deux joueurs allaient se croiser à Dallas en 1996, et ils allaient soulever la Coupe Stanley en 1999 - la deuxième de Zubov après celle des Rangers en 1994 et la troisième de Carbonneau, alors qu'il s'approchait de la retraite.
Zubov se souvient de la première fois qu'il est entré dans le Temple de la renommée du hockey, il y a plusieurs années, les yeux grands ouverts, impressionné par toute l'histoire du hockey qu'il avait devant lui.
« À l'époque, je ne pouvais même pas rêver qu'un jour j'aurais la chance d'en faire partie », a-t-il mentionné tout en remerciant le comité de sélection et « tous les gens qui l'ont aidé au cours de ce parcours. »
Zubov était à New York mardi lorsqu'il a reçu le coup de téléphone de McDonald, qui était à la tête du comité de sélection, et John Davidson, le nouveau président des Rangers. »
« J'ai téléphoné à JD hier et je lui ai laissé un message », a raconté Zubov en indiquant qu'il désirait le rencontrer en buvant un café. « Honnêtement, je ne m'attendais pas à recevoir un appel de Toronto, mais [Davidson] était au bout de la ligne et il m'a laissé bouche bée. C'est ce genre de moments. Au fil de ta carrière, tu espères vivre plusieurs de ces moments - les Olympiques, les Coupes Stanley. Mais celui-ci est vraiment spécial. Tu réalises que tu as fait quelque chose de ta vie dont tu peux être fier. Ne regarde jamais en arrière. C'est quelque chose qui ne s'explique pas avec des mots. »
L'admiration que se portent les deux joueurs s'est fait entendre à la 37e minute d'une conférence téléphonique de 45 minutes, alors que Carbonneau et Zubov ont souligné les qualités de l'autre en tant que coéquipiers chez les Stars.
« Quand je suis arrivé à Dallas, l'équipe était un peu en reconstruction (sous les ordres du DG Gainey), s'est rappelé Carbonneau. Je pense que c'était l'idée de Bob d'aller chercher du caractère et des éléments de talent. Nous avions déjà des gars comme Mike Modano et Derian Hatcher. Quand Sergei est arrivé, et Brett Bull, ça nous a placé au sommet de la LNH et ça nous a donné une chance de gagner.
« Zubie était toujours capable de te trouver quelque part. C'était un grand passeur et il contrôlait la rondelle. J'ai gagné trois Coupes Stanley, et les gars avec qui tu as gagné, tu restes toujours proche d'eux. »
Zubov s'est souvenu des beaux souvenirs de ses 16 années dans la LNH et s'est rappelé de la relation qu'il avait établie avec Carbonneau et ses coéquipiers à Dallas. Il en a profité pour adresser un mot aux autres joueurs qui étaient dans les discussions pour recevoir l'honneur ultime.
« Il y a plusieurs personnes qui méritent d'être ici, et je suis heureux que ce soit mon numéro de téléphone qui ait été signalé. »