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MONTRÉAL - C'est à se demander si le directeur général des Canadiens de Montréal Marc Bergevin a rendu service à Michel Therrien en lui accordant dernièrement un vote de confiance sans équivoque jusqu'à la conclusion de la saison.
Parce que l'entraîneur des Canadiens risque de trouver la fin de saison très longue. Déjà mercredi, la résignation était perceptible dans sa voix.

Admettre qu'accéder aux séries éliminatoires de la Coupe Stanley sera très difficile a résonné comme un aveu d'impuissance de sa part face à la situation.
Therrien n'a guère été persuasif également quand on l'a questionné au sujet du gardien Carey Price, qui a paru subir un recul dans sa réadaptation sur la patinoire, mercredi. Des images captées par le Réseau des sports (RDS) ont montré le gardien vedette grimaçant lors de sa séance quotidienne de patinage en survêtement, ce qui augure plutôt mal en vue d'un éventuel retour au jeu à brève et à longue échéances.
« Rien n'a changé », Therrien s'est contenté de dire.
Therrien a aussi constaté qu'on pourrait commencer à questionner certaines de ces décisions.
On lui a demandé pour quelles raisons il avait envoyé le quatrième trio sur la glace avec moins de cinq minutes à écouler en troisième période et un retard d'un but à combler.
« C'est mettre en doute mes décisions après coup, ça », a-t-il réagi.
Invité plus tard à élaborer, il a mentionné qu'il avait envoyé le quatrième trio afin de permettre aux deux premiers trios d'être plus énergiques vers la toute fin de la troisième période.
Weise découragé
Chez les joueurs, le ton est nettement moins convaincant qu'il l'était avant la pause du match des étoiles.
« Bien sûr qu'on y croit », a murmuré le capitaine Max Pacioretty, qui est rendu à court d'explications comme ses coéquipiers.
« Nous ne savons plus quoi dire, a avoué l'ailier Dale Weise. C'est le même scénario à chacun des matchs. À la fin, nous répétons que nous avons eu des chances de marquer, mais que nous ne les avons pas saisies. Nous sommes incapables de réussir trois buts dans un match. »
Plus que le manque d'attaque, Weise a souligné que les buts qu'on permet aux adversaires ont un effet démoralisant.
« C'est surtout le moment où on accorde des buts qui est décourageant pour nous, a-t-il repris. Nous en avons encore cédé le premier but ce soir sur le premier lancer donné. C'est misérable de perdre des matchs de la façon qu'on le fait.
« Si au moins nous étions bafoués 5-1 ou 6-0, ce serait moins pire, a lancé Weise. Mais nous sommes dans le coup dans tous les matchs, et puis nous nous effondrons. C'est ce qui rend les défaites plus difficiles à avaler. C'est ce qui est le plus dur à accepter. Nous foutons tout en l'air dans les 10 dernières minutes des matchs. »
Weise a ajouté que si l'équipe pouvait glaner au moins un point pour une défaite en prolongation ou en tirs de barrage de temps à autre, ça lui permettrait davantage de garder espoir.
Affirmant n'avoir jamais vécu une situation semblable, Weise a dit que c'est rendu impossible pour lui de ne pas y penser.
« La plupart du temps, vous parvenez à décrocher quand votre équipe connaît une mauvaise passe. Mais celle-là, c'est du jamais vu pour moi. C'est difficile à gérer. Vous ne pouvez pas la mettre de côté. Ça occupe mes pensées pendant toutes les journées. »
Bête blessée
Le mot se passe à travers la LNH que les Canadiens sont comme une bête blessée qu'on peut achever à tout moment.
« Nous n'avons pas apprécié notre deuxième période et nous étions pas mal affamés en troisième, a affirmé l'ailier des Sabres Marcus Foligno. Nous savions que c'était une équipe fragilisée. Nous sommes déjà passés par là. Dans ce temps, il faut les talonner, et ils ont trouvé une façon de perdre. »