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EDMONTON - Loin des projecteurs et de la pression associée à l'importante année de repêchage, Aatu Raty est en train de démontrer pourquoi plusieurs observateurs l'identifiaient comme l'un des meilleurs joueurs de la cuvée 2021 à une certaine époque.

À l'aube d'un important duel face au Canada, lundi, l'attaquant finlandais est le deuxième meilleur marqueur du Championnat mondial junior grâce à sa récolte de trois buts et cinq aides en trois matchs, deux points derrière son rival canadien Mason McTavish.
En plus de l'enjeu de la première place du groupe A, il y aura donc aussi celui du premier rang des marqueurs.
« Je n'avais pas trop pensé à mes attentes en termes de production avant le début du tournoi, a commenté l'espoir des Islanders de New York. Je voulais simplement bien jouer et aborder les choses une présence à la fois. Je ne voulais pas voir trop loin, mais je suis définitivement heureux de mon jeu.
« J'ai regardé plusieurs matchs de McTavish et c'est un excellent joueur. Ça paraît qu'il a joué dans la LNH, la saison dernière. On dirait qu'il peut tout faire. Il peut marquer, il peut passer et il est très menaçant avec (Connor) Bedard. J'ai vraiment hâte de les affronter. »
À l'instar du duo dynamique du Canada, le trio que Raty complète avec Joakim Kemmel (2-5) et Roni Hirvonen (2-4) ne laisse pas sa place. Leur production a permis à la Finlande de gagner ses trois premiers duels, dont un en tirs de barrage contre la Tchéquie.
« C'est une bonne combinaison, a fait valoir l'entraîneur Antti Pennanen. Raty est très intelligent et il fabrique des jeux. Kemmel a un excellent tir, comme on le sait tous, et Roni apporte un élément de maturité et de responsabilité défensive. Ils sont aussi bons en avantage numérique. C'est plaisant de les voir à l'œuvre. »
Voilà qui sonne comme une sorte de rédemption pour Raty, qui avait glissé jusqu'au 52e rang après une saison de misère à son année de repêchage. Il s'est rebâti une confiance et offre du hockey offensif de grande qualité depuis que la formation new-yorkaise a jeté son dévolu sur lui.
Il a éclos avec 40 points, dont 13 buts, en 41 rencontres quand il est passé de Karpat à Jukurit cette saison, dans la Liiga. Le patineur de 19 ans a ensuite eu un avant-goût du hockey nord-américain en récoltant un but et trois aides en six rencontres éliminatoires avec le club-école des Islanders dans la Ligue américaine.
« Je n'étais pas satisfait de la manière dont je jouais l'an dernier, mais il faut dire que je n'avais pas la meilleure situation avec Karpat, a-t-il expliqué. Ç'a été une année compliquée, pas juste au chapitre des attentes extérieures, mais aussi parce que je ne respectais pas mes propres attentes.
« Cette année, j'ai obtenu plus de responsabilités avec Jukurit. Ça m'a donné un petit boost. Personne ne peut te donner de la confiance. Je suis le seul à pouvoir le faire, et ç'a fait une grande différence. »
À l'œil
Il ne fait donc aucun doute que les noms de Raty, Kemmel et Hirvonen figureront assez haut sur la liste des éléments à surveiller du côté du Canada. En plus de briller à forces égales, les trois complices sont les fers de lance de l'avantage numérique finlandais, qui fonctionne à plein régime (8-en-13).
« Ça va être l'une des clés, a affirmé l'entraîneur adjoint Louis Robitaille. C'est une équipe qui est extrêmement disciplinée et il va falloir l'être aussi parce qu'ils ont des attaquants qui peuvent produire offensivement si on leur en donne l'occasion. »
Raty n'attend que ça. Sur une scène aussi importante, contre les favoris locaux, l'occasion serait belle de montrer sa véritable nature à ses détracteurs.
« Je m'attendais à ce qu'il produise à ce rythme, a conclu Pennanen. Il transpire la confiance en ce moment et c'est plaisant à voir. J'ai bien hâte de voir ce qu'il nous réserve contre le Canada. »