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Notre chroniqueur Anthony Marcotte nous parle de l'actualité chez le Rocket de Laval, ainsi que dans l'ensemble de la Ligue américaine de hockey. Il permettra aux partisans de suivre assidûment ce qui se passe dans l'antichambre de la meilleure ligue de hockey au monde.
Le Rocket de Laval ne connaît pas un bon départ cette saison. À l'instar du grand club, l'équipe est en chute libre au classement depuis quelques semaines, entre autres en raison du rendement de sa brigade défensive. Après 17 matchs, la troupe de Jean-François Houle est la plus poreuse de toute la Ligue américaine de hockey avec 64 buts concédés et se retrouve à trois points des séries au moment d'écrire ces lignes.

Malgré ces insuccès, le défenseur Tobie Paquette-Bisson est devenu un pilier à la ligne bleue. Le natif de Rosemère poursuit sur sa lancée amorcée l'an dernier quand il a cimenté sa place au sein d'une des équipes de premier plan du circuit. Identifié d'abord comme un arrière strictement défensif, le jeune homme de 24 ans commence à sortir de sa coquille offensivement alors qu'il a déjà deux points de plus à sa fiche que l'an dernier avec 11 matchs de moins au compteur. Avec la perte de Xavier Ouellet, blessé, Paquette-Bisson prendra assurément plus de place dans le groupe régulier de la formation.
« On trouve que c'est un de nos joueurs qui s'est amélioré le plus depuis le début de la saison », a dit l'entraîneur du Rocket au sujet de Paquette-Bisson, mardi matin. « Il défend très bien dans sa zone. Il est fort physiquement. Il a déjà neuf points cette année sans être sur l'avantage numérique. C'est certain qu'il obtiendra un rôle encore plus important pour nous. »
La signature de Paquette-Bisson en vue de la saison 2020-21 n'avait pourtant pas fait grand bruit. Le grand gaucher venait de passer deux saisons dans l'organisation des Sabres de Buffalo où il n'avait obtenu qu'un seul match pour se faire valoir au niveau de la Ligue américaine, à Rochester. Le reste du temps, il a travaillé sur son jeu avec les Cyclones de Cincinnati dans l'ECHL.
À Laval, deux précieux alliés allaient lui ouvrir toutes grandes les portes pour se faire valoir : Joël Bouchard et Daniel Jacob. Les deux hommes de hockey connaissaient bien le défenseur pour avoir travaillé deux ans avec lui chez l'Armada de Blainville-Boisbriand de 2016 à 2018. Deux saisons où Paquette-Bisson occupait un rôle de premier plan dans une formation qui s'est arrêtée à quelques matchs de la coupe du Président dans la LHJMQ à deux reprises. On raconte à travers les branches que Bouchard aurait bien voulu l'amener dans l'organisation lors de sa propre arrivée à la barre de l'équipe.
« Il y a eu plusieurs étapes importantes dans mon cheminement comme athlète, mais c'est certain que la transaction qui m'a fait passer à l'Armada en a été toute une, a estimé Paquette-Bisson. Ç'a été un tournant sur le plan de la confiance. Il y a eu des hauts et des bas, mais j'en suis sorti un bien meilleur joueur de hockey. »
Lors de son passage avec l'Armada, Paquette-Bisson avait Jean-François Fortin comme conseiller spécial. Celui qui est désormais le directeur du personnel des joueurs des Olympiques de Gatineau avait la tâche de s'occuper des défenseurs au Centre d'Excellence Sports Rousseau pendant son passage à Boisbriand, mais aussi chez les Vikings de Saint-Eustache dans la Ligue de développement M18 AAA au préalable. Fortin ne tarit pas d'éloges envers son ancien protégé, encore aujourd'hui.
« La principale qualité de Tobie, c'est son écoute, se rappelle Fortin. Il dévorait mes paroles chaque fois que je lui demandais quelque chose. C'est un vrai défenseur dans la plus simple expression. Il veut défendre et il en tire une fierté. »
Jamais repêché dans la LNH, Paquette-Bisson joue en ce moment sur un contrat garanti de la Ligue américaine. Il peut se permettre de rêver à un contrat en bonne et due forme de la grande ligue s'il poursuit dans la même veine. L'an dernier, le gaucher de 6 pieds 3 pouces et près de 200 livres avait terminé la saison avec un différentiel de plus-17, bon pour le deuxième rang parmi tous les défenseurs du circuit Howson. Selon Fortin, son ancien poulain a tout à fait le droit de croire en son rêve.
« Tobie est bâti pour le hockey d'aujourd'hui, poursuit-il. Il a vraiment la physionomie d'un défenseur de la LNH et de très belles qualités athlétiques. Son coup de patin est sous-estimé, et il est excellent pour jauger la distance qui le sépare des attaquants adverses. Je trouve que Tobie n'a absolument rien à envier à des choix de troisième ou de quatrième ronde dans la LNH. Ce sont des joueurs qui peuvent être durs à vendre à l'occasion parce qu'il leur manque un peu d'habiletés pures. Je crois toutefois qu'avec sa progression, il a des chances de toucher à la grande ligue. »
Ne comptez toutefois pas sur le principal intéressé pour mettre la charrue en avant des bœufs. Il se concentre sur la tâche à accomplir, soit celle de replacer la barque chez le Rocket.
« On devrait être bien plus haut au classement présentement », a-t-il catégoriquement laissé entendre samedi après la défaite de 7-3 de siens à Belleville. « On ne devrait pas être une équipe de ,500 ou moins. On devrait être dans le top de notre division et on le sait qu'on a l'équipe pour ça. C'est vraiment frustrant en ce moment parce qu'on sait qu'on devrait gagner ces matchs-là. »
En rafale
• Beaucoup d'inquiétude chez le Rocket avec la perte du capitaine et général défensif Xavier Ouellet. Le vétéran s'est fait mal au bas du corps en début de deuxième période dans le match de samedi à Belleville et n'est jamais revenu dans le match. Pour l'instant, il n'y a aucun diagnostic précis concernant Ouellet « mais son absence va faire mal », n'a pu s'empêcher de dire Laurent Dauphin, mardi. Le Rocket a rappelé le Drummondvillois Charles-David Beaudoin des Lions de Trois-Rivières pour combler son absence.
• La COVID-19 touche de plein fouet certaines formations de la Ligue américaine. Les Bruins de Providence, le Wolf Pack de Hartford, les Islanders de Bridgeport et les Bears de Hershey sont présentement tous à l'arrêt en raison de multiples cas dans le vestiaire.
• Le Rocket reçoit les Stars du Texas pour un programme double mercredi et vendredi. Il s'agit d'une première visite dans leur histoire pour les Stars à la Place Bell, alors que le Rocket visitera à son tour le Texas en janvier. La troupe de Jean-François Houle se rendra ensuite à Toronto dimanche après-midi pour livrer un duel face aux Marlies.