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Notre chroniqueur Anthony Marcotte nous parle de l'actualité chez le Rocket de Laval, ainsi que dans l'ensemble de la Ligue américaine de hockey. Il permettra aux partisans de suivre assidûment ce qui se passe dans l'antichambre de la meilleure ligue de hockey au monde.
LAVAL - Après les passages de Sylvain Lefebvre et de Joël Bouchard à la barre du Rocket de Laval, c'est maintenant au tour de Jean-François Houle de s'installer confortablement dans ses nouveaux quartiers de la Place Bell à titre d'entraîneur-chef. Après 19 mois d'absence, le club-école des Canadiens de Montréal, expatrié de son domicile habituel l'an dernier, renouera avec ses partisans vendredi soir.

De nature beaucoup plus réservée que son prédécesseur, on décerne tout de même quelques similitudes entre les deux hommes de hockey qui ont déjà eu la chance de travailler côte à côte pendant trois saisons couronnées de succès avec l'Armada de Blainville-Boisbriand de 2011 à 2014. Houle était l'entraîneur-chef, alors que Bouchard était le propriétaire, le directeur général et l'entraîneur adjoint!
Jean-François Houle n'est pas dupe, il sait très bien que les gens s'amuseront à comparer l'approche des deux entraîneurs au fil du temps. Un fait demeure : les résultats feront foi de tout.
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« C'est normal que les gens fassent des comparatifs, on se connaît très bien Joël et moi parce que nous avons travaillé ensemble », a confié le nouveau pilote du Rocket lors d'une longue entrevue cet été. « Je suis toutefois ma propre personne et je veux poursuivre le travail amorcé par Joël ici. Il a fait du très bon boulot et je veux que l'équipe continue d'aller dans la bonne direction. »
Le Rocket revient sur la patinoire après une excellente saison, au terme de laquelle il a remporté le premier titre de section de sa jeune histoire. Bien que l'année ait été disputée strictement à l'intérieur du pays en raison de la pandémie, et sans séries éliminatoires à la clé, il y aura tout de même une banderole dans les hauteurs de la Place Bell lorsque les partisans renoueront avec leur équipe pour le match d'ouverture local.
En trois ans à la barre de l'équipe, Joël Bouchard a aidé à faire progresser sa formation de saison en saison avec comme point culminant une excellente récolte de 23 victoires en 36 parties contre ses rivaux canadiens. Les résultats appréciables et aussi le verbe facile de Bouchard le rendaient particulièrement populaire auprès des partisans des Canadiens. Plusieurs ont été attristés de son départ, Bouchard ayant décidé de relever un nouveau défi chez les Gulls de San Diego, le club-école des Ducks d'Anaheim.
« Je comprends tout le phénomène autour de Joël, a expliqué Houle. À l'époque où je dirigeais l'Armada avec lui, les comparaisons et les commentaires que j'entendais sur mon propre leadership ne m'ont jamais affecté. L'important, c'était de gagner des matchs de hockey. J'avais une très bonne relation avec Joël et je le considère encore comme un ami. On se parle encore souvent. Je comprends pourquoi les gens l'aiment. C'est un gars qui prend de la place, qui affiche une belle confiance en ses moyens et qui est aussi un excellent communicateur dans les médias. J'ai toutefois ma propre vision des choses et je me sens prêt à relever ce défi. »
Houle arrive à Laval avec un riche bagage d'expérience du hockey professionnel comme entraîneur. Après une saison à la barre des Condors de Bakersfield dans l'ECHL, il avait effectué la transition vers la LAH en 2015 quand les Oilers d'Edmonton y ont établi leur club-école. Il a servi sous les ordres des entraîneurs Gerry Fleming et Jay Woodcroft à titre d'adjoint pendant six fructueuses saisons.
« Les choses allaient très bien pour nous à Bakersfield au cours des trois dernières années avec deux championnats de section, s'est rappelé Houle. On a notamment eu une séquence de 18 victoires de suite, l'une des plus impressionnantes dans l'histoire de la Ligue américaine. J'ai apprécié mon temps passé là-bas et j'ai l'impression d'avoir appris à chaque saison avec Gerry (Fleming) et Jay (Woodcroft). »
Constance et proximité avec Trois-Rivières
Houle a donc une vision très claire de la recette à employer pour exceller dans la Ligue américaine : réussir à trouver une constance dans une ligue qui ne te permet pas souvent d'établir une stabilité.
« C'est impossible de gagner dans cette ligue sans être constants tous les soirs, affirme-t-il. Il y a tellement de mouvement de personnel, de blessures, de départs… C'est pour ça qu'en tant que groupe, il faut qu'on soit constant. J'espère aussi que notre équipe sera rapide et montrera de l'acharnement sans répit. »
Le nouveau pilote voit aussi d'un très bon œil la nouvelle relation avec les Lions de Trois-Rivières qui amorceront leurs opérations dans le nouveau Colisée Vidéotron le 21 octobre. Déjà, plusieurs joueurs ayant reçu une invitation au camp du Rocket se retrouvent à Trois-Rivières pour tenter de se tailler un poste au sein de la formation d'Éric Bélanger. Pour la première fois de leur riche histoire, les Canadiens auront deux équipes affiliées pour y développer leurs jeunes talents à portée de main.
« Je ressens énormément de fierté de la part des joueurs depuis le début du camp des recrues », a dit Houle au sujet du fort contingent de patineurs québécois qui ont fait partie du camp des Canadiens et du Rocket. « Ça permet à l'organisation de donner une vraie chance à des gars d'ici de se développer. C'est tout le monde qui va bénéficier de ça. »
Malgré deux défaites en autant de matchs lors d'un mini tournoi à trois équipes la fin de semaine dernière du côté de Belleville, Houle estime que son équipe sera prête à en découdre au bon moment lorsqu'on déposera la rondelle sur la glace vendredi soir.