Perron

Tout au long de la saison, les joueurs francophones des Golden Knights de Vegas vont nous partager leur expérience au sein de la toute dernière équipe d'expansion de la LNH -- la toute première équipe professionnelle à évoluer à Las Vegas. Ils vont nous raconter leur quotidien, principalement à l'extérieur de la glace.
C'est au tour de l'attaquant David Perron de nous faire part de son expérience. Dans ce texte, il parle de son arrivée avec les Golden Knights, de la présence des partisans adverses dans les gradins du T-Mobile Arena et des récentes activités organisées par l'organisation avec les partisans de l'équipe.
Je vais vous faire une petite confidence en commençant ce blogue. Ce n'était pas nécessairement de gaieté de cœur que j'ai accepté mon transfert à Las Vegas l'été dernier, après avoir été choisi par les Golden Knights au repêchage d'expansion.
J'avais été déçu que les Blues de St. Louis ne me protègent pas. Je me plaisais à St. Louis et j'espérais y rester. C'était un autre déménagement pour moi qui avais beaucoup changé d'équipes au cours des dernières saisons. Et je m'attendais à déménager encore parce que j'en étais à ma dernière année de contrat. C'est justement la raison pour laquelle j'ai décidé de louer un condo à Las Vegas et que je me suis équipé en meubles IKEA. Je me disais que le déménagement anticipé serait plus facile. Je m'amenais donc avec les Golden Knights en me disant que je devais bien jouer et qu'on allait m'échanger.
Ça n'a pas été long pour que je change mon fusil d'épaule. Ce que je vis cette saison est tout simplement exceptionnel.

En débarquant en ville, j'ai constaté le grand professionnalisme de l'organisation. Le propriétaire Bill Foley est un passionné. Il est très présent dans l'entourage de l'équipe. Il assiste souvent à nos séances d'entraînement et il nous encourage.
Les dirigeants sont des passionnés, à commencer par le directeur général George McPhee.

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Ces gens-là ont engagé des employés passionnés comme eux. L'organisation fait du travail remarquable sur tous les fronts. Je dois admettre que je ne m'attendais pas à ça d'une équipe de première année.
Ce qui me renverse le plus, c'est l'atmosphère incroyable qui règne pour nos matchs au T-Mobile Arena, comme vous l'avez peut-être remarqué en regardant le match contre les Canadiens de Montréal, samedi dernier. Je connais beaucoup de joueurs à travers la LNH. Je leur parle souvent après les matchs ou à d'autres occasions. Il n'y en a pas un qui m'a dit que ce n'était pas la meilleure ambiance de toute la LNH. Les gens en entendent parler, mais ils ne le croient pas tant qu'ils ne le vivent pas. Après, ils se disent "Ça ne se peut pas". Moi je n'avais jamais vu ça.
Les gens viennent assister aux matchs pour se payer du bon temps. Ils ne sont peut-être pas des connaisseurs, mais ils accumulent des connaissances tranquillement pas vite. Leur grande force, c'est qu'ils restent dans le coup tout le temps, peu importe que nous tirions de l'arrière de quelques buts. Ç'a sûrement un effet déstabilisant pour nos adversaires parce que nous avons quelques remontées à notre actif. Dans d'autres arénas, il règne une belle ambiance, mais les amateurs plus connaisseurs décrochent à la seconde qu'ils ont le sentiment que le match est hors de portée pour leurs favoris. On peut ressentir la baisse d'énergie.
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Ce qui est également particulier, c'est qu'à chacun de nos matchs il y a beaucoup de partisans de l'équipe adverse. Il se crée alors une rivalité entre les deux clans. Nos partisans essaient d'enterrer ceux de l'autre équipe. Si nos adversaires marquent tôt, nous essayons de répliquer rapidement et nous réussissons la plupart du temps. Ça ajoute à l'ambiance. Et j'ai le sentiment que nous convertissons des amateurs à mesure que nous empilons les victoires à domicile.
En tout cas, l'engouement en ville ne cesse d'augmenter. Les gens s'intéressent beaucoup plus au hockey. On me reconnaît maintenant partout où je vais. On me demande des autographes ou de me prendre en photos. Au centre d'achats, on va me féliciter pour notre victoire de la veille. Nos pratiques font salle comble presque tous les jours. Au début, nous ne comprenions pas pourquoi 1000 personnes se déplaçaient pour une séance d'entraînement. Maintenant c'est la routine pour nous. Nous sommes réellement choyés de vivre ça.

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Nous sommes souvent appelés à prendre part à des activités promotionnelles. Nous nous prêtons au jeu volontiers. Nous avons défilé à deux occasions sur le tapis rouge. Il y a une quinzaine de jours, l'équipe a tenu une activité avec ses détenteurs d'abonnements au T-Mobile Arena. Ce qu'il y avait de particulier, c'est que ce sont les détenteurs d'abonnements qui étaient les vedettes. Ils ont défilé sur le tapis d'or pendant que nous étions le long des clôtures. C'était comme si nous étions des partisans qui adulaient leurs favoris. Nous portions nos gants de hockey et on cognait le poing à tout le monde qui passait. J'ai trouvé l'idée originale. Les partisans étaient super emballés. Ils devaient bien être quelques milliers. Ils couvraient toute la surface de la patinoire qui avait été recouverte d'un plancher.
Après leur rentrée, ils pouvaient nous rencontrer dans plein de kiosques ou même dans le vestiaire de l'équipe pour des autographes et des photographies ou encore nous poser des questions sur une tribune. Chacun des joueurs devait se soumettre à l'exercice. Je ne suis pas à l'aise avec ça. J'attendais mon tour après mon coéquipier Nate Schmidt et j'ai demandé d'aller le rejoindre sur la tribune. On a accepté et nous sommes finalement restés le double du temps parce que nous avions beaucoup de plaisir à échanger avec les partisans.
On nous posait des questions simples, du genre « Qui était ton joueur préféré? À quel âge as-tu commencé à jouer au hockey? Ou, est-ce que la dynamique chez les joueurs a changé en raison des succès de l'équipe? » C'étaient des questions classiques, mais c'était le « fun » que les partisans puissent les poser eux-mêmes.
Je sais, vous êtes curieux de connaître ma réponse au sujet de la dynamique de l'équipe. Elle n'a absolument pas changé. Les dirigeants ont réuni les vétérans dernièrement pour leur rappeler l'importance de demeurer dans le moment présent, peu importe nos succès. Les séries, nous n'y pensons pas. Tout ce qui compte, c'est le match à venir. C'est un cliché, mais pour nous tous les clichés du hockey fonctionnent cette saison. Alors, nous les répétons à tout le monde.