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DALLAS – Les canaux de communication sont toujours ouverts entre Mavrik Bourque et Xavier Bourgault, même si leurs équipes respectives s’affrontent en finale de l’Ouest.

La réalité serait différente s’ils étaient de la formation des Stars de Dallas et des Oilers d’Edmonton, respectivement, mais ils n’ont pas encore franchi cette étape. Les deux anciens coéquipiers des Cataractes de Shawinigan font partie des « Black Aces » de chaque côté, le groupe de recrues qui suit le grand club en séries.

« On en a parlé un peu, mais c’est différent comme on ne joue pas, a dit Bourque à son casier dans le vestiaire des Stars, jeudi. C’est sûr que c’est spécial qu’on soit rendus à ce niveau-là. On a rêvé à ça pendant nos quatre saisons à Shawinigan. On est juste sur le bord d’atteindre nos buts. »

Après s’être reçus à souper quand leurs équipes ont croisé le fer dans la Ligue américaine, cette saison, les deux amis prévoyaient déjà des retrouvailles en amont des troisièmes et quatrièmes matchs, à Edmonton. Bourque voyage avec les Stars tandis que Bourgault est basé dans la bucolique ville albertaine.

Rien ne viendra à bout des liens créés à Shawinigan et cimentés avec une conquête de la Coupe du Président, au printemps 2022. Pas même une petite rivalité sur la glace au plus haut niveau.

« Ç’a été des années incroyables, s’est souvenu Bourgault au bout du fil. Chaque année, on aurait dit que quelque chose d’encore plus spécial s’ajoutait à notre chimie. Je n’avais même plus besoin de regarder pour savoir où il était. C’était spécial de jouer avec un gars comme lui. »

Xavier Bourgault

« Il était tellement bon pour décocher, il était rapide, a décrit Bourque avec un sourire nostalgique. Moi, j’étais bon pour ralentir le jeu, créer de l’espace et lui mettre sur le tape. C’était un bon mélange qui déstabilisait les autres équipes et qui a fait en sorte qu’on a réussi à connecter. »

Sous la gouverne de Daniel Renaud, à Shawinigan, les deux complices ont joué sur le même trio pendant un nombre incalculable de matchs en compagnie d’Olivier Nadeau, un espoir des Sabres de Buffalo. Les trois ont terrorisé les gardiens adverses durant cette année de championnat. 

Bourque avait conclu le tournoi printanier avec une récolte de neuf buts et 25 points en 16 matchs tandis que Bourgault avait amassé 12 buts et 22 points sur la même période. 

« Notre chimie était folle, a dit Bourque. À mon arrivée dans la Ligue américaine, ça m’a pris du temps à m’adapter à de nouveaux compagnons de trios. À certains moments dans le junior, je ne bougeais pas mes pieds parce que je savais que les deux étaient là. Ce n’est pas la même chose chez les professionnels. »

Mavrik Bourque

Aux antipodes

Deux ans après ces moments de gloire, Bourque vient de remporter le championnat des pointeurs dans la Ligue américaine grâce à ses 26 buts et 77 points en 72 matchs avec les Stars du Texas. Bourgault, lui, a connu une campagne difficile dans un rôle plus effacé chez les Condors de Bakersfield.

« Je ne suis pas surpris de ses succès, même à sa première année, ç’avait vraiment bien été, a fait remarquer Bourgault, qui a amassé 20 points en 55 matchs. De voir ce que Mavrik accomplit, ça me permet de croire que je suis aussi capable de produire dans cette ligue.

« Offensivement, la saison ne s’est pas déroulée comme je le voulais, mais j’ai encore confiance en mes habiletés. J’ai eu de bons flashs, mais ç’a été difficile au chapitre de la confiance. »

Qu’à cela ne tienne, Bourque est convaincu que son ami sortira grandi de cette saison plus ardue, et qu’il parviendra un jour ou l’autre à faire son chemin jusqu’à la grande ligue. D’ici quelques années, ce sera peut-être à leur tour d’en débattre sur la glace pour une place en finale de la Coupe Stanley.

« Ça n’a pas été la saison qu’il espérait, mais je l’ai trouvé excellent quand on s’est affrontés, a conclu Bourque. Je ne suis pas inquiet pour lui. Il va avoir un bon été d’entraînement et il va revenir en force l’an prochain. »