C'est à peu près ce qu'on voit aujourd'hui. Eller est le troisième attaquant le plus utilisé en désavantage numérique et le troisième centre le plus utilisé à forces égales. Par contre, on ne l'utilise tout simplement pas en avantage numérique.
Une production offensive déficiente
La production offensive d'Eller est, dans ce contexte, terriblement décevante; il n'a cumulé que trois maigres points! Pourtant, les indicateurs sous-jacents sont au beau fixe.
Selon Corsica.Hockey, Eller tente 12 tirs et obtient trois chances de marquer par heure jouée à 5 contre 5, des taux similaires à ceux qu'il a affichés lors des trois saisons précédentes à Montréal.
Et l'indice de taux de conversion de tirs en buts de ce site nous indique qu'Eller a un taux de réussite prévu de 8 pour cent, encore là un taux similaire aux années précédentes. Mais son taux de conversion réel est de 5 pour cent seulement.
Est-il possible que ce faible taux de réussite soit dû à un manque de talent évident de la part d'Eller? J'en doute fortement. À l'échelle de sa carrière, Eller a obtenu un taux de conversion de 6,5 pour cent, contre un taux prévu de 7 pour cent. On est loin de Travis Moen, un joueur reconnu pour ses mains de ciment, qui a affiché un taux de conversion réel de 4,2 pour cent, soit à peine mieux que la moitié de son taux prévu de 7,75 pour cent.
S'il est peu probable qu'à 27 ans Eller se découvre des talents de marqueur digne d'un centre de top-6, il n'est donc pas pour autant aussi mauvais que ce qu'il a démontré jusqu'ici à Washington. Les chances vont finir par rentrer, les points aussi.
Autre élément à garder en tête : Eller ne remplace pas exactement de grands joueurs. Les deux principaux troisièmes centres des Capitals furent, l'an dernier, Jay Beagle (8 buts et 17 points) et Mike Richards (2 buts et 5 points). On partait de loin à Washington et on n'a pas besoin d'une production extraordinaire pour justifier son passage avec l'équipe.
J'ajoute que la présence d'Eller a un autre effet indirect, celui de garder Marcus Johansson dans le top-6. Même s'il a été productif lorsqu'on l'a fait jouer sur la troisième ligne l'an dernier, il est évident que les Capitals préfèrent voir Johansson, un membre établi de la première vague de l'avantage numérique, côtoyer Kuznetsov ou Backstrom.
Mener le bal à défaut de marquer
Là où les performances d'Eller sont des plus impressionnantes, c'est sur le plan de l'avantage gagné aux tirs obtenus. Depuis le début de la saison, les Capitals obtiennent 56 pour cent des tirs vers le filet à forces égales lorsqu'Eller est sur la glace, contre un peu moins de 52 pour cent lorsqu'il n'y est pas.
Il accomplit la chose en ramassant plus que sa part de mises en zone défensive. En fait, on voit bien que la présence d'Eller a permis à Barry Trotz de concentrer un peu plus le travail d'Alex Ovechkin et Nicklas Backstrom en zone offensive. Ces deux joueurs ont d'ailleurs vu leur production offensive augmenter légèrement à forces égales, Ovechkin passant de 2 à 2,3 points par heure, Backstrom de 1,9 à 2,1.