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TORONTO - Équipe Canada a marqué deux fois en 1:50 vers la fin du troisième vingt pour signer une dramatique victoire de 2-1 face à Équipe Europe et remporter le tournoi de la Coupe du monde de hockey 2016, jeudi, devant une foule en liesse au Air Canada Centre.
Le but égalisateur de Patrice Bergeron, en supériorité numérique à 17:07, suivie du filet de Brad Marchand, en infériorité avec 43 secondes à écouler, a converti une autre performance en dents de scie en victoires.

Mardi, Équipe Canada avait eu besoin de tout son petit change pour l'emporter 3-1.

Jeudi, le conte de fées a pris fin sur le coup de minuit pour Cendrillon. Amorphe et brouillonne pendant les 50 premières minutes de jeu, Équipe Canada a transformé le carrosse en citrouille vers la fin de la danse.
Dire que jusque-là, Équipe Europe offrait une performance sans bavure en défense.
Le but de Zdeno Chara, réussi tôt dans la soirée, lui permettait de bien tenir le coup.
« On doit donner beaucoup de mérite à Équipe Europe. Elle a travaillé d'arrache-pied et elle aurait mérité un meilleur sort », a même avoué sans ambages le gardien d'Équipe Canada Carey Price.
Jaroslav Halak et lui se sont livré un duel enlevant devant les buts, avec 32 arrêts chacun.
Le capitaine d'Équipe Canada Sidney Crosby a été choisi le joueur par excellence du tournoi. Auteur d'une passe jeudi, Crosby a été le meilleur marqueur de la compétition avec 10 points (3-7) et un différentiel de plus-8, en six matchs.
En complétant un parcours parfait de six victoires, le Canada a donc mis la main sur la conquête d'un tournoi de la Coupe Canada/Coupe du monde pour la sixième fois en sept compétitions depuis 1976.
Il a signé l'exploit en étirant à 16 sa série de gains dans des tournois internationaux regroupant les meilleurs hockeyeurs de la planète. Sa dernière défaite remonte au 21 février 2010, aux Jeux olympiques de Vancouver, face aux États-Unis au cours du tour préliminaire.
But du match : Le but de Bergeron en supériorité numérique, à 17:07. Le Québécois a fait dévier le lancer des poignets du défenseur Brent Burns en provenance de la ligne bleue. Il a rabattu le disque tout juste à la hauteur limite des épaules. Halak n'y pouvait rien.

« J'avais le dos tourné quelque peu au jeu. J'ai simplement essayé de toucher à la rondelle, de provoquer quelque chose », a relaté Bergeron.
Arrêt du match : Price qui frustre Marian Hossa à courte distance, peu de temps après que le Canada ait créé l'égalité. Équipe Europe était en attaque massive, le défenseur Drew Doughty ayant été puni pour bâton élevé à l'endroit de Tobias Rieder, à 18:10. Le défenseur Roman Josi venait de voir son lancer heurter le poteau droit.

« La passe est venue de derrière le but et je me suis avancé pour me faire le plus imposant possible, a expliqué Price. J'ai été chanceux que la rondelle ne m'échappe pas. »
Moment marquant : La pénalité qu'Anze Kopitar a écopée à 4:35 minutes de la fin du troisième vingt, qui a pavé la voie au but de Bergeron. Kopitar a été puni pour avoir retenu derrière son filet. Le Slovène n'a visiblement pas apprécié la décision de l'arbitre.
« Je préfère ne pas verbaliser le sentiment qui m'a habité à ce moment précis », a simplement commenté Kopitar.
Jeu du match : Le but vainqueur de Marchand, à 43 secondes de la fin. En situation d'infériorité numérique, Jonathan Toews, qui a maintes fois été l'homme des grandes occasions pour Équipe Canada, a créé de l'espace pour Marchand en entrée de zone, avant de lui remettre le disque. L'ailier des Bruins de Boston a décoché un tir des poignets bas que Halak n'a pas pu stopper.

« J'ai vu "Taser" en sautant sur la glace, a relaté Marchand. Il a fait reculer la défense. Je pense qu'il y avait deux attaquants et un défenseur, et les attaquants ne paraissaient pas à l'aise. Il a fait un beau jeu pour me créer de l'espace. Je voulais obtenir un bon lancer, mais il a fait un jeu phénoménal. »
Ils ont dit :
« Nous avons encore joué un très bon match. Nous avons eu plusieurs occasions de doubler notre avance, mais nous avons été incapables de le faire. Le dénouement est très décevant. J'ai le sentiment que nous avons tout donné. Je suis très fier de l'équipe parce que pas mal tout le monde pensait que nous serions la risée du tournoi. Nous avons donné beaucoup de fil à retordre au Canada en finale. Nous sommes tombés à court quelque peu. » - Le capitaine d'Équipe Europe Anze Kopitar.
« La conclusion est très dure à avaler. Mais nous devons analyser notre performance globalement. Nous avons connu tout un tournoi. Les gars se sont défoncés. Nous avons confondu les sceptiques et nous avons rendu la finale très enlevante, ce que personne ne croyait. » - L'entraîneur des Européens Ralph Krueger.
« Nous ne voulions pas d'un match no 3 parce que tout peut arriver dans un seul match. Nous avons augmenté le rythme dans les 10 dernières minutes de jeu. Nous avons provoqué d'excellentes chances de marquer. Peu importe que nous ayons eu une attaque massive, nous étions très menaçants. Le but en supériorité a évidemment été très important. Mais nous avons été punis par la suite, on se disait donc qu'il fallait écouler le temps afin de provoquer la prolongation. "Marchy" a par la suite réussi un gros but, un but inattendu, mais très apprécié. Ç'a été une montagne russe d'émotions, mais qui s'est très bien terminé et qui a rendu la victoire savoureuse. » Le capitaine d'Équipe Canada Sidney Crosby.
Ce qu'il faut savoir : L'exécution d'Équipe Canada a fait défaut pendant la majeure partie de la soirée. On jouait avec mollesse, les passes étaient imprécises.
Une séquence qui a illustré tout le manque de cohésion s'est produite en deuxième période quand Ryan Getzlaf a tenté une passe arrière vers Shea Weber, mais le défenseur ne se trouvait pas à sa position. S'en est suivi une descente à deux contre un d'Équipe Europe, avec Thomas Vanek et Jannik Hansen. Heureusement pour le Canada, Hansen n'a pas pu maîtriser la passe de Vanek.
Le match aurait pu prendre une tournure différente si l'attaquant John Tavares n'avait pas raté une occasion unique vers la fin d'un jeu de puissance du Canada, au début du deuxième vingt. Devant une ouverture béante, Tavares a envoyé la rondelle directement sur le poteau droit.