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Le reste du début de la fin de saison commence véritablement pour les Canadiens de Montréal. Les 24 derniers matchs de l'équipe seront une lente et interminable agonie.
Tout ce qui peut mal aller ira sans doute plus mal. Dans ce contexte négatif, tout le monde aura les nerfs à fleur de peau.
Le danger qui guette l'organisation, au moment où semble s'ébranler une sorte de chasse aux sorcières, c'est que des incidents ou des conflits mènent à des foires d'empoigne ou à des ruptures irréconciliables. L'indice du risque de brisures et de cassures est élevé.

L'abcès va finir par se crever. Faudra alors vite désinfecter la plaie. Parce qu'il y aurait pire que de perdre Carey Price pour une longue période en raison d'une blessure inexpliquée: perdre un rouage important parce qu'il a demandé de quitter. Rappelez-vous le recul que l'organisation a connu à la suite de la désormais triste affaire Patrick Roy.
On a eu un avant-goût, mercredi, de l'atmosphère pourrie qui risque de s'installer dans le vestiaire d'une équipe aux bras et à l'égo meurtris.
P.K. Subban a commis une erreur qui a coûté le match aux Canadiens face à l'Avalanche du Colorado. L'entraîneur Michel Therrien a fait savoir son mécontentement au défenseur vedette en le clouant au banc pour les quelques minutes de jeu restantes en troisième période.
En présence des journalistes, Therrien a blâmé Subban, sans l'identifier, en parlant de jeu individualiste. Il n'en fallait pas davantage pour enflammer les réseaux sociaux.
Subban a bien des défauts, les défauts de ses qualités pourrait-on dire. Mais s'il y a une chose, c'est qu'il essaie. Il essaie tout le temps, souvent trop même. On ne peut pas en dire autant de d'autres éléments importants de l'équipe.
C'est sûr que Subban, par son attitude flamboyante, ne fait pas l'unanimité auprès de ses coéquipiers. Il doit d'autant tomber sur la rate de plusieurs dans la situation actuelle difficile. On peut sans doute mieux tolérer son exubérance quand l'équipe a du succès.
Est-ce que Therrien a voulu poser un geste populaire au sein du groupe en punissant le plus haut salarié de l'équipe? (Qui en passant est le meilleur marqueur de l'équipe.) Cherche-t-il à s'allier une majorité de joueurs à sa cause, lui qui a aussi un poste à conserver d'ici à la fin de la saison? On espère que non parce que c'est un jeu dangereux, une lame à double tranchant.
On ne doit pas faire de Subban, ni de tout autre joueur de premier plan, le symbole de la dégringolade historique de l'équipe.
En temps et lieu, tout le monde au sein de l'organisation devra procéder à un sérieux examen de conscience.
D'ici là, il faut rester calme… même si ce qui reste à venir ne sera pas « jojo » par moments.