Sous le signe de la continuité
par Staff Writer / Montréal CanadiensMONTRÉAL – En fermeture de rideau lundi, les ténors des Canadiens ont prôné la continuité au terme d’une saison où les joies et les déceptions se sont côtoyées sur une base quotidienne.
Geoff Molson a réitéré sa confiance en Marc Bergevin, qui à son tour, a réitéré la sienne envers Michel Therrien.
« J’ai pris une décision il y a quatre ans et je crois fermement encore que c’était la bonne », a expliqué Geoff Molson au sujet de l’embauche de Marc Bergevin, le 2 mai 2012. « Je crois que c’est la meilleure personne pour améliorer cette équipe. C’est ma priorité. Je veux une stabilité à long terme pour cette organisation et ça commence avec Marc. J’ai un excellent directeur général – parmi les meilleurs de la LNH – et il continue de vouloir améliorer l’équipe, malgré des derniers mois difficiles. Nous avons aussi connu beaucoup de succès avec Marc à la tête de l’équipe. Il ne faut pas l’oublier quand on planifie pour le futur. »
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Geoff Molson a réitéré sa confiance en Marc Bergevin, qui à son tour, a réitéré la sienne envers Michel Therrien. |
Avec un nombre faramineux de blessures à des éléments-clés de sa formation, le directeur général du Tricolore a dû devenir expert dans l’art de combler des espaces laissés vacants. Et pour lui, dès le début de l’hécatombe, le mot d’ordre est toujours resté le même ; ne pas paniquer.
« En tant que directeur général, je suis responsable des décisions hockey. En se basant sur ce qui s’est passé au cours des six derniers mois – et il s’en est passé des choses – de paniquer et de tout changer, basé sur des éléments circonstanciels, je ne suis pas prêt à faire ça aujourd’hui », a mentionné Bergevin, qui a du même souffle confirmé la reconduite en poste de tous ses entraîneurs à l’exception de Craig Ramsay, consultant auprès des entraîneurs. « Je vais certainement regarder certains aspects en particulier de l’organisation pour améliorer les choses, mais je ne vais pas tout changer aujourd’hui. »
Si Marc Bergevin n’est pas prêt à faire des changements majeurs à son organisation, c’est notamment parce qu’il sait que l’équipe qu’il a entre les mains a le potentiel pour se rendre loin. C’est certain que devoir jongler avec 46 joueurs, dont 15 défenseurs et cinq gardiens, n’a pas aidé sa cause. Il sait également que les partisans montréalais sont des fins connaisseurs et qu’ils verront au-delà de la fiche de l’équipe.
« Faire des changements parce que c’est populaire ou c’est sexy, ce n’est pas dans mon habitude. C’est vrai que la chaîne a vraiment débarqué cette saison. La pire équipe depuis le 2 décembre, c’est vrai aussi. Mais il faut regarder plus loin que ça en tant que partisan. Il faut regarder la façon de jouer de l’équipe. Quand on regarde les deux dernières années, est-ce qu’on est une équipe de 110 points? Est-ce qu’on est une équipe de 82 points? », demande le directeur général du Tricolore. « Je ne pense pas. On est peut-être quelque part dans le milieu. Avec une équipe dans le milieu, tu fais les séries. Si tu amorces les séries avec une équipe en santé, je crois qu’on peut faire des dommages. On a bien des jeunes qui sont prêts et qui n’ont même pas encore trente ans. Je veux que nos partisans soient positifs et qu’ils croient au noyau de cette équipe. »
Le fait également que la saison a été marquée par des blessures à des rouages majeurs de l’équipe, au premier chef à Carey Price, a un peu forcé la main de Marc Bergevin lorsque la question de procéder à des transactions est arrivée. Au total, ce sont 348 matchs qui ont été ratés en raison de blessures cette saison. La liste compte, en plus de Price, des éléments comme Brendan Gallagher, Jeff Petry, P.K. Subban, Tom Gilbert, David Desharnais et plusieurs autres.
« On sait que Carey Price est un gros morceau. On ne s’en cache pas. Si tu as Carey Price dans ta formation, tu es déjà devant bien des équipes. De le perdre nous a vraiment fait mal », insiste le directeur général montréalais, qui ajoute que le combiné de son téléphone a été bien plus souvent accolé à son oreille que déposé sur son socle au cours de la dernière campagne. « Dans les discussions avec les autres directeurs gérants, il n’y avait pas grand-chose de disponible. J’ai même fait quelques offres audacieuses qui ont été refusées. Même en faisant ça, je trouvais que c’était risqué, mais c’était un risque que j’étais prêt à prendre. Je prends toujours des décisions en me basant sur mes connaissances du hockey pour le meilleur de cette organisation. »
Parmi les décisions prises par Bergevin, il y a celle de reconduire Michel Therrien, qui se trouvait à sa droite lors de la conférence de presse, dans ses fonctions à la barre du Tricolore pour la prochaine saison.
« Quand je regarde notre équipe sur la patinoire, je mets l’accent sur son comportement et sur l’effort. La plupart du temps, l’effort y était, même dans les moments difficiles », explique Bergevin, qui avait prolongé le contrat de son entraîneur-chef pour quatre saisons, le 15 juin 2014. « Pour moi, Michel Therrien est un gars qui est ferme, strict, mais honnête. Pour être un bon entraîneur, tu dois avoir ces trois qualités et Michel Therrien les a encore aujourd’hui. C’est une des raisons pourquoi il est ici. Il arrivera un jour où même moi je ne serai plus ici, mais pour Michel, ce jour n’est pas arrivé puisque je suis derrière lui et que je sais que les joueurs sont derrière lui. »
Quelques autres sujets ont enflammé les tribunes téléphoniques et chroniques dans les journaux au cours des dernières semaines, sujets qui ont tous été autant d’éléments de discussion au cours de la journée. Celui concernant certaines relations potentiellement tendues dans le vestiaire aura fait couler beaucoup d’encre dernièrement. Les joueurs et la direction des Canadiens se sont assurés lundi de vider l’encrier pour de bon.
« Une équipe, c’est 23 joueurs bien différents. Un père de famille a aussi des enfants bien différents. Lorsqu’il les chicane, leur réaction est différente. C’est la même chose pour une équipe de hockey. Il y des trucs qui fonctionnent avec un joueur, mais pas avec un autre», image Bergevin, qui a assuré, lorsque questionné à ce sujet, qu’il n’avait aucunement l’intention de faire une transaction impliquant P.K. Subban prochainement. « Ce sont des gars passionnés. Quand tu connais des moments difficiles comme cette saison, c’est un peu comme lorsque tu pars en vacances, qu’il fait chaud et que l’air conditionné est en panne. Tout le monde est un peu plus sur les dents. C’est un peu la même chose cette année. Ce sont des gars passionnés qui aiment gagner et qui veulent connaître du succès. »
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Maintenant que la saison est terminée, ces mêmes gars passionnés auront quelques mois pour se préparer à connaître le succès tant espéré, en 2016-2017.
Autres sujets abordés durant la conférence de presse:
- Marc Bergevin a non seulement confirmé que le personnel d’entraîneur des Canadiens allait demeurer le même à l’exception de Craig Ramsay, mais également que celui des IceCaps de St.John’s allait demeurer en place. C’est donc dire que Sylvain Lefebvre amorcera une cinquième saison à la barre du club-école des Canadiens.
- La question de John Scott a été soulevée par les membres des médias présents. Lors de l’acquisition du colosse dans une transaction avec l’Arizona, le directeur général du Tricolore avait mentionné qu’il ne pouvait dévoiler toutes les raisons qui expliquaient une telle transaction. Marc Bergevin a tenu à expliquer certains détails lors du bilan de fin de saison, mentionnant que l’ajout de Scott dans la transaction a été fait pour des raisons essentiellement budgétaires.
«Quand tu parles à un DG, la première chose à savoir, c’est le terme du contrat. Souvent tu le sais, mais parfois, tu ne le sais pas. Une équipe comme l’Arizona est une équipe qui roule avec un budget. Pour faire la transaction, ils devaient se départir d’un certain salaire, de celui de John Scott. Ce n’est pas ça que je recherchais. Je n’ai rien contre John Scott, mais ce n’est pas ce dont j’avais besoin. Au final, je me suis dit qu’il pouvait aller à St.John’s et aider les jeunes qui se trouvent là-bas. »
Vincent Cauchy écrit pour canadiens.com.
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