Élevage de Bulldogs
par Staff Writer / Montréal Canadiens
Nouvellement derrière le banc de Hamilton, Don Lever espère ouvrir la voie de la LNH à ses jeunes Bulldogs.
MONTRÉAL - Son nom n'est peut-être pas encore très familier à Montréal, mais Don Lever est quelqu'un que les amateurs des Canadiens gagneraient à connaître. Après tout, à titre d'entraîneur-chef des Bulldogs de Hamilton, Lever tient le futur des Canadiens entre ses mains.
Suivant les traces de Doug Jarvis et Claude Julien, Lever est maintenant le capitaine du navire à Hamilton, grâce en grande partie à la chance qu'il a eu de rencontrer Bob Gainey pendant le lockout.
« Comme le hasard fait bien les choses, c'est à un match des Bulldogs que je suis tombé sur Bob, » se souvient Lever. « Je me trouvais là car mon voisin, qui s'adonne à être un dépisteur professionnel de la LNH, se rendait à Hamilton et m'a convaincu d'y aller. Puisque nous n'habitons qu'à une heure de là , juste à l'extérieur de Buffalo, j'ai décidé de l'accompagner. »
« Bob et moi avons commencé à discuter et on pourrait dire que je me suis retrouvé au bon endroit au bon moment. »
Lever venait de compléter un séjour de deux ans comme entraîneur-adjoint avec les Blues, mais son contrat n'avait pas été renouvellé suite à une saison 2003-2004 tumultueuse à St-Louis, au cours de laquelle, entre autres choses, l'entraîneur-chef Joel Quenneville avait été congédié. De son cà´té, Gainey avait déjà désigné le patron des Bulldogs Doug Jarvis comme un futur adjoint avec les Canadiens une fois le lockout réglé. La position vacante d'entraîneur ouvrait une porte pour Lever.
« Notre discussion ce soir-là semblait pourtant banale, » de dire Lever, dont le CV inclus 14 ans à titre d'adjoint dans la LNH, dont 12 avec les Sabres, et trois ans à la tête de Rochester dans la Ligue Américaine de Hockey. « Bob m'a demandé ce que je devenais et si je pourrais considérer un jour un retour dans la LAH. »
« Si cette conversation avait eu lieu avec quelqu'un d'autre, elle aurait pu être considérée comme anodine. Mais si il y a une chose que je sais à propos de Bob Gainey, c'est qu'il ne dit jamais quelque chose s'il ne le pense pas. »
Et Lever est bien placé pour le savoir. Il a affronté Gainey assez souvent au cours de leurs carrières de joueurs.
« Bob et moi nous connaissons depuis des lunes, » se remémore l'homme de 53 ans. « Nous avons eu notre part de batailles dans la LOH quand Bob évoluait pour Peterborough et moi pour Niagara Falls. »

Cela devait uniquement s'avérer le début pour Gainey et Lever, qui se sont par la suite affrontés dans la LNH. Gainey, évidemment, a connu une carrière de 16 ans exclusive aux Canadiens, alors que la carrière de 15 ans de Lever comme ailier gauche dans la LNH l'a vu porter les couleurs des Canucks, Flames, Rockies/Devils et Sabres.
Le mouvement jeunesse des Canadiens cette saison, qui a vu un nombre sans précédent de recrues percer l'alignement du Tricolore, n'a pas facilité la tâche de Lever à sa première campagne à Hamilton. Des joueurs comme Chris Higgins, Tomas Plekanec et Alexander Perezhogin ayant tous fait le saut dans la LNH cette année, les Bulldogs ont perdu un peu de mordant en 2005-2006.
« C'est la réalité de notre industrie, » admet Lever. « L'excellent travail accompli par Doug Jarvis et son personnel avec les Bulldogs explique en grande partie la présence de ses jeunes joueurs dans la LNH. Je suis bien sà»r ici pour gagner des matchs de hockey, mais également pour préparer ces jeunes joueurs à ce qui les attend au niveau supérieur. »
L'entraîneur des Bulldogs avait de bonnes raisons de se réjouir lors du championnat du monde junior en décembre, alors qu'il a vu Kyle Chipchura, un prospect des Canadiens et le capitaine d'Équipe Canada, mener le pays à une deuxième médaille d'or consécutive.
« De voir tout ce que Kyle a fait pour le Canada lors du championnat mondial junior, cela démontre quel genre de joueur et de meneur il est, » de dire Lever, lui-même un ancien capitaine ayant porté le « C » pendant deux saisons à Vancouver. « J'ai d'ailleurs eu la chance de rencontrer Kyle cet été lors du tournoi des recrues à Ottawa. »
Alors que Lever voit sans aucun doute de futurs Bulldogs comme Chipchura et Guillaume Latendresse dans ses rêves, ce vieux renard sait fort bien que ces sentiments ne sont pas nécessairement mutuels.
« Rien ne me plairait plus que de diriger ces gars-là l'an prochain, » admet Lever. « Mais le prochain camp d'entraînement des Canadiens est ce que les joueurs ont en tête, pas Hamilton. Croyez-moi, je suis le dernier gars qu'ils veulent voir en octobre. »
Manny Almela écrit pour canadiens.com. Traduit par Michel Bélanger.