De fiers papas
par Staff Writer / Montréal CanadiensBROSSARD – Élever un jeune qui veut devenir athlète professionnel est une source de stress, mais aussi d’incroyable fierté.
Les papas de plusieurs joueurs des Canadiens étaient à l’entraînement mardi matin, quittant ensuite avec leurs rejetons en direction de Pittsburgh pour le désormais traditionnel voyage familial de l’année. Si l’an dernier c’était au tour des mères d’être de la partie, les papas sont à l’honneur cette saison. Pour certains joueurs, comme pour certains pères, l’expérience est une première.
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Les papas réunis pour l'entraînement au Complexe sportif Bell. |
« Ça va être une découverte pour mon père comme ce l’est pour moi chaque jour depuis que je suis dans la LNH. Il n’est jamais venu sur la route avec moi à aucun niveau », explique Mike Condon au sujet de son père Theodore, qui est sergent pour la police d’État du Massachusetts. «Mon père a été un facteur majeur dans mon développement à tous les niveaux. Il a financé l’école, des jambières de gardiens et est venu à tous les entraînements. C’est le gars qui m’a démontré ce que le travail acharné et la détermination pouvaient faire, ainsi que l’importance de mettre du cœur dans ce qu’on fait. Il est vraiment une source d’inspiration pour moi. »
Malgré le fait que M. Condon ait clairement des allures de policier de carrière avec une carrure assez robuste et un regard dur, il a toutefois semblé ému lorsque les journalistes lui ont parlé de l’ascension fulgurante de son fils qui n’a toujours pas subi la défaite en temps réglementaire dans la LNH.
«Je n’aurais jamais pu rêver à quelque chose comme ça. On se pince encore. Il joue pour la meilleure équipe au monde – et il gagne», a lancé Ted Condon tout en regardant, étincelle dans les yeux, son fils cadet à l’entraînement. «Un jour, il va retomber sur terre par contre. Il doit être préparé à ça. Mais pour l’instant je ne peux simplement pas y croire.»
«Il a été émotif dans ce qu’il a dit? Ça me surprend parce que c’est un gars généralement assez dur. J’imagine que je devrai regarder ce qu’il a dit», a lancé le gardien de but, sourire en coin au sujet des révélations de son paternel.
Un autre papa de gardien, Jerry Price, sera du voyage père-fils, même s’il a été dévoilé que Carey ne participerait pas aux matchs de la semaine en raison d’une blessure au bas du corps. Ce sera pour l’ancien enseignant à l’éducation aux adultes à Anahim Lake un deuxième voyage en compagnie de son fils et un autre voyage en avion avec sa progéniture. Cette fois-ci, ce n’est pas lui qui sera aux commandes par contre, ce dernier pilotant un avion d’Anahim Lake à Williams Lake pour les entraînements de son fils.
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Ted Condon, visiblement fier de son fils, Mike. |
«Ça permet d’ouvrir les yeux, de voir ce que les gars vivent sur une base quotidienne, de savoir comment ils font pour rester en forme, leur horaire. C’est vraiment amusant», lance Price au sujet de l’expérience que vivront les pères au cours des deux prochains jours. «Tu ne peux pas arrêter d’être un parent. Tu veux toujours être aux côtés de tes enfants dans les bons comme les mauvais moments. Je ne m’en fais pas vraiment pour lui, mais je veux toujours m’assurer qu’il va bien et qu’il est heureux. »
Même si son père Raymond n’était pas de l’entraînement matinal de mardi, Max Pacioretty assure qu’il rejoindra l’équipe à Pittsburgh en après-midi pour vivre l’expérience avec son fils.
«Je suis vraiment content qu’il puisse être là. La dernière fois il n’avait pas pu venir en raison du travail. Ça va être cool pour nous deux de partager ce moment spécial ensemble», explique le capitaine des Canadiens qui connaît bien l’importance d’intégrer sa famille à sa ‘deuxième famille’. « Ce voyage est important pour nous. Nous avons notre deuxième famille dans le vestiaire. Quand on réalise à quel point la famille est importante à l’extérieur de l’aréna, ça ressert encore plus les liens. Michel et Marc sont d’abord et avant tout des gars de famille. Ils le répètent sans cesse, que ce soit dans des rencontres individuelles ou avec l’équipe. C’est une façon pour eux de le démontrer. »
C’est d’ailleurs la troisième fois (deux fois les pères et une fois les mères) que Marc Bergevin et Michel Therrien organisent un tel voyage pour leurs joueurs. Si bien des pères sont près du milieu du hockey comme les pères d’Alex Galchenyuk, de Nathan Beaulieu, de Jarred Tinordi ou de Brendan Gallagher, pour des gars comme Pacioretty la situation est bien différente.
«Certains des gars ici ont eu leur père comme entraîneur ou ont eux-mêmes été joueurs. Parfois ils vont essayer d’impressionner leurs pères sur la glace », explique Pacioretty à l’idée de savoir son père présent dans les estrades au Consol Energy Center. «Dans ma situation, c’est bien différent parce que mon père n’a jamais joué au hockey. Selon lui je n’ai jamais joué un seul mauvais match, alors c’est un peu différent. »
À voir les visages des papas mardi matin, c’est comme si tous leurs fils n’avaient jamais joué un mauvais match. Et même si c’était le cas, leur fierté de les voir aller n’a jamais faibli d’un cran.
Vincent Cauchy écrit pour canadiens.com.
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