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Site officiel des Canadiens de Montréal

Carburer au changement

par Staff Writer / Montréal Canadiens

MONTRÉAL - Qui a dit que le changement nécessitait une période d’adaptation? Certainement pas Charles Hudon.

À son année recrue avec les Saguenéens de Chicoutimi dans la LHJMQ, le natif d’Alma a amassé 60 points pour mériter le titre de recrue offensive du circuit. Trois ans plus tard, lorsqu’il a été échangé au Drakkar de Baie-Comeau, Hudon en a obtenu 35 en 24 matchs de saison régulière et 21 en 22 matchs éliminatoires, menant son équipe jusqu’au septième match de la finale du circuit Courteau.

Crédit photo: CHC - François Lacasse

Puis, cette saison, à sa première campagne complète dans la Ligue américaine avec les Bulldogs de Hamilton, le choix de cinquième tour des Canadiens en 2012 s’affirme comme l’une des meilleures recrues du circuit et pourrait terminer l’année dans le Top 10 des meilleurs pointeurs de la Ligue.

Non, le changement n’effraie aucunement Charles Hudon.

« Je m’adapte rapidement à un nouvel environnement », reconnaît celui qui totalise 51 points en 65 rencontres depuis le début de la saison. « Les gars m’aident beaucoup ici. Gabriel Dumont, par exemple, a toujours des choses à me dire, des conseils à me donner. Ce sont des petits détails ici et là qui m’aident. »

Des détails et des conseils qu’il applique à la lettre, comme ceux que les dirigeants du Tricolore lui ont prodigué en septembre dernier.

« Marc Bergevin et Michel Therrien m’ont rencontré à la fin du camp d’entraînement et m’ont dit de toujours me donner à 100% sur la glace. C’est la mentalité que j’ai chaque fois que je saute sur la glace, que ce soit pour une pratique ou lors d’un match », avance le jeune homme de 20 ans qui a aussi bénéficié d’un court séjour de neuf matchs avec les Bulldogs en fin de saison 2012-2013.

Crédit photo: CHC - François Lacasse

La saison de Charles Hudon a démarré sur les chapeaux de roue. Après avoir amassé sept points en huit matchs au mois d’octobre, il a explosé pour une récolte de 14 points en novembre – méritant au passage le titre de recrue du mois – et 11 en décembre, pour un total de 32 points à ses 33 premiers matchs.

Malgré un ralentissement au mois de janvier, il se retrouve toujours à égalité au sommet du classement des pointeurs recrues de la AHL.

S’il se croyait capable de bien mener la transition des rangs juniors au niveau professionnel, Hudon avoue candidement être surpris par sa production offensive.

« Oui, je suis surpris de ce qui m’arrive, mais en même temps je ne me préoccupe pas vraiment de ça, je ne regarde pas trop les statistiques ni le classement des marqueurs. Pour moi, c’est une affaire d’équipe. Depuis le début de la saison, on veut se classer pour les séries parce que ça fait longtemps que les Bulldogs n’y ont pas participé. C’est mon but ultime », de répondre humblement le seul représentant de Hamilton au match des Étoiles de la AHL disputé en janvier dernier.

Une réponse qui en dit beaucoup pour un jeune homme de seulement 20 ans qui ne cesse d’impressionner par son attitude plus que sérieuse.

Martin Lapointe, le directeur du développement des joueurs du Tricolore, est le premier à souligner la maturité acquise par Hudon. Questionné à savoir s’il s’attendait à un tel rendement de la part du choix de cinquième ronde, l’ancien hockeyeur ne pouvait être plus franc.

« Non, pas du tout, je ne m’attendais pas à ça de lui », de lancer celui qui suit le développement d’une trentaine d’espoirs de l’organisation. « Je l’ai vu jouer au niveau junior, je savais qu’il avait beaucoup de talent, mais il démontrait aussi beaucoup d’immaturité dans son jeu, ce qui est normal pour tout jeune de cet âge-là. Il m’a vraiment surpris, surtout sur l’aspect maturité. Il prend ça au sérieux et il est très terre-à-terre. Pour un jeune qui commence dans la Ligue américaine, être tout seul, sans pension, vivre comme un vrai adulte, ce n’est pas évident. C’est sur cette facette qu’il m’a surpris. »

« Côté hockey, il a tous les outils nécessaires pour réussir, notamment son sens de l’anticipation et son sens du jeu – il est très habile pour repérer ses coéquipiers sur la glace. Il lui reste à devenir plus fort et à passer plus de temps au gymnase. Mais il est très sérieux au gymnase aussi, donc je ne suis pas inquiet pour lui », analyse Lapointe, qui a fait son entrée dans l’organisation du Tricolore quelques jours avant l’ancien des Saguenéens, en juin 2012.

Crédit photo: CHC - François Lacasse

Quant à Sylvain Lefebvre, l’entraîneur-chef des Bulldogs, il note surtout la polyvalence de son meilleur pointeur, qui s’est aussi adapté à une nouvelle position en cours de saison. Car si le Tricolore a mis la main sur un ailier gauche en 2012, c’est en tant que joueur de centre que Charles Hudon a fait sa marque cette saison dans le circuit Andrews.

« On s’attendait à des bonnes choses de Charles, on savait que c’était un bon joueur qui pouvait produire offensivement et bien jouer défensivement. C’est nouveau pour lui de jouer au centre et il s’est bien adapté, il fait très bien à cette position», expose Lefebvre au sujet de son protégé.

Cette polyvalence et contribution offensive profite d’ailleurs très bien à Lefebvre et son groupe d’entraîneurs, qui ont vu plusieurs de leurs joueurs être rappelés par le grand club en cours de route, les obligeant à jongler constamment avec l’alignement.

Sven Andrighetto, Christian Thomas, Jacob De La Rose, Jarred Tinordi, Gabriel Dumont, Michaël Bournival, Greg Pateryn, Drayson Bowman, Eric Tangradi : Charles Hudon les a tous vus partir et revenir, sans recevoir lui-même d’appel. Mais il n’est aucunement du genre à se plaindre.

En attendant sa chance, Hudon prend des notes.

« Ça me motive beaucoup de voir mes coéquipiers être rappelés», laisse-t-il entendre. « À chaque fois que quelqu’un revient, j’ai toujours plein de questions. J’essaie de mettre le plus d’informations dans mon bagage pour être prêt quand je vais me faire rappeler à mon tour. »

Et ce tour pourrait survenir plus tôt que plus tard s’il poursuit sur sa bonne lancée. Mais pas question d’y penser pour le moment : l’objectif est d’aller le plus loin en séries éliminatoires avec Hamilton, et on verra pour la suite.

La suite de l’histoire, elle pourrait ressembler à celle d’un certain numéro 11 du Tricolore, source d’inspiration pour le jeune attaquant – ainsi que pour plusieurs autres joueurs dans le vestiaire des Bulldogs.

« Tout le monde ici aux Bulldogs regarde et s’inspire de Brendan Gallagher », d’admettre Hudon, dont la charpente s’apparente à celle du fougueux attaquant du Tricolore. « C’est quelqu’un qui travaille fort, qui a été un choix de cinquième ronde comme moi. Le gabarit, ça importe peu, c’est le cœur et l’effort que tu mets sur la patinoire qui compte vraiment. »

Si l’histoire de Charles Hudon s’écrit effectivement comme celle de Brendan Gallagher, on risque de voir son nom dans la formation montréalaise avant longtemps.

Vincent Régis écrit pour canadiens.com.

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