« Oui, c’est un défi, a-t-il convenu. Je ne voulais pas être l’analyste qui tombe toujours dans le négatif, surtout pas en étant un joueur toujours actif. Je comprends la réalité des joueurs. Je peux comprendre comment ils se sentent, que ce soit positif ou négatif. Mais je ne serai pas cette personne dans les médias qui s’attaquent inutilement à un joueur. Je peux partager ma vision et ma façon de voir les choses pour un jeu individuel ou collectif. Je peux aussi décortiquer un but, mais je veux rester dans l’angle positif. Il y a une mince ligne.
« Il y a 16 gardiens partants en séries. En théorie, les 16 sont meilleurs que moi puisqu’ils jouent encore au hockey cette année, et pas moi! Je donne une opinion et une analyse honnête sans tomber dans les jugements gratuits. »
Une bonne nervosité
Pour son passage à Sportsnet, Allen a partagé la scène le premier soir avec Ron MacLean, Kevin Bieksa et Friedman. Le deuxième soir, David Amber a remplacé MacLean.
« J’étais clairement plus nerveux à ma première présence sur le plateau de télévision qu’à mes dernières saisons comme gardien avec les Blues, les Canadiens ou les Devils, a affirmé Allen. Je comparerais cette expérience à mon premier match dans la LNH. J’avais un peu la frousse, j’avais de la nervosité, mais c’était une bonne chose. C’était un signe que je voulais bien faire, je voulais bien parler. Mais une fois que la lumière rouge scintillait, je dirais que j’ai chassé le stress assez rapidement. Ron, Elliotte et Kevin m’ont beaucoup aidé. Je me sentais bien. »
Friedman lui a donné une étoile pour ses débuts comme analyste invité.
« Jake a été très bon. Je trouve ça drôle l’entendre parler d’une grande nervosité. On lui avait offert comme conseil de parler de hockey, comme s’il était dans un vestiaire, dans un bar ou dans l’avion avec ses coéquipiers ou amis. Quand nous nous sommes assis sur le plateau, il a demandé quelle caméra il devait regarder. Il a posé une question technique. On lui a recommandé de ne pas se stresser avec la caméra. Tu voyais qu’il prenait ça à cœur. »
« Il était peut-être nerveux, mais ça ne sonnait pas de cette façon. Il était naturel dès le départ. J’ai aussi vraiment aimé sa façon de travailler avec nous. Quand nous regardions le match, il ressortait des jeux et des idées qu’il souhaitait parler à l’entracte. Il était proactif. Nous n’avions pas besoin de lui proposer des pistes de discussions. »
Allen a également eu le bon réflexe de garder son cellulaire loin de lui pendant ses interventions.
« J’ai fermé mon téléphone quand j’étais en direct. Je ne voulais pas que mon téléphone vibre dans mes poches. J’aurais perdu ma concentration. Depuis mes interventions, je dirais que j’ai reçu un minimum de 250 messages. Mes amis étaient sous le choc puisque je n’en avais pas parlé. Ils se demandaient ce que je faisais à la télé. C’était plus une surprise pour mon monde. »
Penser à son après-carrière
Échangé des Canadiens de Montréal aux Devils le 8 mars dernier, Allen retournera au New Jersey à l’automne. Il lui reste encore une saison à son contrat à un salaire de 3,85 millions $, mais de 1,925 million $ sur l’enveloppe salariale des Devils puisque le CH a retenu 50 pour cent de son contrat lors de la transaction.
S’il a passé les dernières semaines de la saison sans la présence de sa femme Shannon et de ses trois enfants, Allen renouera avec sa petite famille à l’automne. Tout le monde déménagera dans les environs de Newark.
Le jour où il rangera son masque et ses jambières, le sympathique gardien pourrait-il envisager une carrière devant les caméras?
« Comme dans toutes les professions, il y a toujours une fin à une carrière, a-t-il rappelé. Mais au hockey, cette fin arrive à un jeune âge. J’y pense. Il n’y a pas un seul joueur dans la LNH qui ne pense pas à son futur après le hockey. J’ai toujours voulu rester impliqué dans le hockey. J’aime trop ce sport. Le hockey est bon pour moi aussi. Je ne sais pas encore dans quelle capacité je voudrais m’investir dans le hockey. Pour mes deux jours à Toronto, j’ai travaillé avec de bonnes têtes de hockey et j’ai découvert un métier que je ne connaissais pas. Pour moi, c’était facile de dire oui à cette aventure.
« Les médias ont un rôle crucial. Ils créent plusieurs choses pour la LNH. Il y a parfois une méconnaissance de la part des joueurs sur l’importance des médias pour nous et pour faire rayonner notre sport. Sans les médias et les partisans, nous n’aurions pas les mêmes emplois. Je ne sais pas ce qui m’attend pour le futur. Mais on ne sait jamais. J’ai aimé mon expérience à la caméra. J’aimerais toutefois travailler pour une équipe. »
Allen est aussi conscient que son séjour de quatre ans à Montréal lui a permis d’attirer encore plus les réflecteurs.
« J’ai profité d’une grande vitrine en jouant à Montréal. Il n’y a pas de doute. J’ai adoré mon passage à St. Louis. Je garderai toujours une grosse place pour cette ville dans mon cœur. Mais quand tu joues dans une ville canadienne, c’est un autre monde. Il y a des aspects difficiles, mais aussi de gros avantages. J’aimais interagir avec les médias puisque je savais que je parlais aux partisans. Je sais que mes jours à Montréal me permettront d’ouvrir des portes dans le futur. Je ne sais pas si j’aurais profité d’une telle invitation si je n’avais pas joué pour le Tricolore. »
Parlant de futur, mais à court terme, Allen gardera la porte ouverte pour un retour dans les studios de Sportsnet d’ici la fin des séries.