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MONTRÉAL - Le hockey devrait être pour tout le monde, mais le sport a encore du chemin à parcourir avant d’offrir un espace sécuritaire à toutes et à tous.

Dans le documentaire Racisme sur la glace, du réalisateur et candidat aux Oscars de 2005 Hubert Davis, des hockeyeurs noirs comme Akim Aliu, Wayne Simmonds, P.K. Subban et plusieurs autres partagent leur expérience quant au racisme dans le sport.

Le documentaire produit entre autres par Drake, LeBron James et Maverick Carter a remporté le prix People’s Choice dans la catégorie Documentaires du Festival international du film de Toronto en 2022.

En collaboration avec la Table ronde du Mois de l’histoire des Noirs, les Canadiens en ont organisé le visionnement, le 20 février au Centre Bell. S’en est suivie une séance de questions et réponses en compagnie de Davis, du défenseur des Canadiens Jordan Harris et de l’ancien attaquant du Tricolore Georges Laraque, le tout animé par Meeker Guerrier. Le groupe a discuté du documentaire, d'expériences vécues dans le hockey et des façons de faire évoluer le sport pour le rendre plus diversifié et inclusif.

Voici quelques extraits de la séance :

Meeker Guerrier : À quel point est-ce important pour toi, en tant qu’Afro-Américain, de parler de ton héritage?

Jordan Harris : Je suis très fier de mon héritage et de la façon dont j’ai grandi. Je me sens très chanceux d’avoir été élevé de la façon dont je l’ai été en tant que métis et juif; et on m’a fait aimer le hockey pour ce qu’il est. Ç’a été un privilège de raconter mon histoire pendant mon parcours universitaire et, maintenant que je suis hockeyeur professionnel, j’ai une plateforme beaucoup plus grosse. C’est spécial pour moi de montrer qui je suis à tant de personnes parce qu’on ne sait jamais qui écoute, qui regarde et qui rêve de jouer au hockey dans les rangs professionnels. La communauté est tellement incroyable, donc après avoir vu le documentaire, j’ai été profondément touché de voir tant de personnes sentir qu’elles n’étaient pas les bienvenues dans la communauté du hockey, en raison de leur race et de leur ethnicité. Ça m’a vraiment attristé parce que ce sport est incroyable et qu’il m’a permis de rencontrer tant de belles personnes. Tu veux que toute personne sente qu’elle est la bienvenue et qu'elle peut partager sa passion pour le hockey.

Invité : Selon ce que tu as vécu, quelle serait une chose à changer pour faire un grand pas vers l’avant dans le monde du hockey?

Harris : C’est une excellente question. Pour être une honnête, je peux difficilement y répondre parce que c’est compliqué de mettre le doigt sur une solution précise qui fera progresser le hockey. Je pense que la responsabilité revient aux joueurs qui ont des plateformes et qui peuvent raconter leur histoire, et à la production de documentaires comme Racisme sur la glace. Personnellement, j’ai beaucoup appris sur l’histoire du hockey, sur l’histoire de la LNH et sur l’évolution du hockey. C’était intéressant à regarder. Je pense vraiment que ça revient à raconter ton histoire parce que les jeunes enfants — lorsqu’ils regardent du hockey et qu’ils allument la télévision — ne voient peut-être pas des joueurs de couleurs sur la glace. C’est ardu de faire croître cette démographie dans un sport comme le hockey parce que les enfants prennent en exemple les athlètes et les vedettes, surtout lorsqu'ils peuvent s’identifier à eux, lorsqu’ils les regardent et lorsqu’ils rêvent d’être un jour à leur place. Alors, pour les jeunes qui allument la télévision et qui voient Anson Carter dans Racisme sur la glace, c’est tellement important et c’est l’une des raisons pour lesquelles je voulais être ici ce soir. Et je remercie ces gars-là [Davis, Laraque et Guerrier], et vous aussi [la foule]. Tout commence par le fait de raconter votre histoire et d’aider à faire avancer le sport. C’est difficile de mettre le doigt sur une solution précise qui résoudra tout. Je pense tout le monde doit y mettre du sien.

Visionnez la vidéo complète ci-dessous.

Q&R avec le directeur de « Racisme sur la glace »