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Du longiligne joueur un peu maladroit qu'il était chez les Islanders de New York à l'un des défenseurs les plus intimidants et efficaces de la LNH, Zdeno Chara n'a laissé personne indifférent durant ses 22 saisons dans le circuit. L'arrière des Bruins de Boston disputera sa 1500e partie dans la LNH, mardi face aux Canadiens de Montréal (19 h 30 (HE); NBCSN, RDS, TSN2, NHL.TV).

« Ça fait beaucoup de matchs, a-t-il lancé en point de presse mardi matin. Je suis très chanceux et reconnaissant d'avoir pu être au bon endroit au bon moment. J'ai appris à connaître des gens exceptionnels en cours de route. Mes coéquipiers aussi, mes entraîneurs, ils m'ont aidé beaucoup et je n'aurais pas pu jouer sans eux. C'est une soirée spéciale. »
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Chara devient ainsi le sixième défenseur de l'histoire de la LNH à atteindre cette importante marque. Une liste sur laquelle se retrouvent Chris Chelios, Scott Stevens, Larry Murphy, Raymond Bourque et Nicklas Lidstrom, tous membres du Temple de la renommée du hockey. Chara, lui, ne semblait pas nécessairement destiné à connaître un tel destin lorsque les Islanders de New York en avaient fait leur choix de troisième ronde (56e au total) lors du Repêchage 1996.
Bien malin celui qui aurait pu prédire une telle carrière pour le défenseur format géant de 6 pieds 9 pouces, qui a établi un record dès son premier match dans la LNH en devenant le joueur le plus grand de l'histoire du circuit.
Après quatre saisons à Long Island où il a accumulé 29 points en 231 matchs, il a été échangé aux Sénateurs d'Ottawa en juin 2001 en retour de Bill Muckalt et d'un premier choix au repêchage - qui avait lieu plus tard en journée - en retour du joueur de centre Alexei Yashin. Avec ce choix, le deuxième du repêchage, les Sénateurs ont sélectionné Jason Spezza.
Aujourd'hui, aucun directeur général de la LNH n'effectuerait cette transaction. Yashin a amassé 290 points en 346 parties avant de voir son contrat être racheté par les Islanders en 2007. Pendant ce temps, Spezza a accumulé 919 points en 1074 rencontres et sa carrière se poursuit toujours chez les Maple Leafs de Toronto.
Mais c'est Chara qui aura connu la plus belle carrière. Après quatre saisons chez les Sénateurs où il est devenu une menace autant offensivement que défensivement, il s'est entendu avec les Bruins de Boston à titre de joueur autonome sans compensation. Cette association perdure, 14 saisons plus tard.

BOS@NYR: Chara décoche un solide tir de la pointe

« C'est le pilier de notre défensive depuis tellement d'années, a souligné son coéquipier Patrice Bergeron. Il a redéfini ce que c'est de jouer à cette position par la manière dont il joue défensivement, mais aussi comment il peut créer de l'offensive, en plus de son lancer. Il est grandement respecté dans la Ligue, mais encore plus dans son organisation, dans la ville et par ses partisans. »
À Boston, Chara est devenu capitaine de l'équipe dès sa première campagne. Sa récolte de 472 points en 969 matchs le place au 11e rang des défenseurs les plus productifs depuis 2006-07 dans la LNH. Avec 50 points en 80 rencontres en 2008-2009, il a remporté le trophée Norris, remis au meilleur défenseur de la LNH. Depuis 2006-07, il est le neuvième arrière le plus utilisé dans la Ligue, mais le premier en désavantage numérique, en plus d'être quatrième pour les mises en échec.
Au-delà des statistiques, Chara a pu célébrer en 2010-11 en soulevant la Coupe Stanley lorsque Boston a eu le meilleur sur les Canucks de Vancouver en sept matchs. Pour la première fois depuis 39 ans, le précieux trophée était de retour dans le Massachusetts.
Il a aussi atteint la Finale à deux autres occasions, dont le printemps dernier alors que les Bruins se sont inclinés en sept matchs face aux Blues de St. Louis. Lors de cette série, Chara est devenu le défenseur le plus âgé à marquer un but en Finale dans l'histoire de la LNH, et ce même s'il jouait avec plusieurs fractures à la mâchoire après avoir été atteint par un lancer.
Ironiquement, c'est à Montréal que Chara atteindra cette importante marque. Un marché où il a été pris en grippe en raison de l'intense rivalité entre les Bruins et les Canadiens et où il a toujours droit aux huées des Québécois.
Or, si on écoute les paroles de leur compatriote Raymond Bourque, les Montréalais adoreraient les qualités de Chara s'il avait joué dans l'uniforme Tricolore.
« Je me souviens quand "Z" est arrivé dans la Ligue, et tout ce qu'il a accompli en tant que joueur et gagnant du trophée Norris. C'est un exemple à suivre pour ses coéquipiers. Son leadership, sa façon de se préparer, sa persévérance, sa passion et sa manière de se comporter, c'est l'idéal », a-t-il mentionné récemment à LNH.com
À l'âge de 42 ans, la carrière de Chara approche de la fin. Pour une deuxième année consécutive, il a signé un contrat d'une seule saison avec les Bruins au salaire de 2 millions $. Tant que la passion y est, la retraite attendra.
« J'aime jouer, j'aime le hockey, le sport m'a tellement apporté. Sur la glace et hors de la glace. J'aime chaque jour avec mes coéquipiers et sur la glace. J'aime compétitionner et je suis extrêmement passionné par ce sport », a conclu le défenseur.