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MONTRÉAL- Si on voulait résumer l'allure du match du Wild du Minnesota face aux Canadiens de Montréal en une seule image, il suffirait de revoir la séquence au cours de laquelle l'attaquant Joel Eriksson Ek a été la malheureuse cible du boulet de Shea Weber trois fois en l'espace de 30 secondes en deuxième période.

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Le premier lui a fait plier les genoux, le deuxième l'a fait grimacer de douleur et le troisième l'a fait retraiter au vestiaire et quitter le Centre Bell avec une botte protectrice au pied. Le Wild, lui, est reparti avec le moral dans les talons et une sixième défaite en sept matchs après s'être incliné 4-0, jeudi.
« Il a été brave de se dresser devant moi, a lancé le gros défenseur du Tricolore. Nous avons tous bloqué des tirs et nous savons à quel point ça fait mal. Il l'a fait non pas une, mais trois fois. Je l'admire pour ça. N'importe quel joueur qui veut aider son équipe à gagner va se sacrifier. »
Malheureusement pour le jeune Suédois, le mal était déjà fait.

Il semble que l'équipe au grand complet aurait voulu faire comme lui et rentrer à la maison après avoir concédé trois buts en moins de cinq minutes au Tricolore en fin de première période. Le reste de la rencontre n'a été qu'une formalité pour les locaux.
« Je ne sais pas quoi dire, a déclaré l'entraîneur Bruce Boudreau. Nous nous sommes effondrés en 4:36. Nous avons donné trois buts rapides. C'est ce qu'on appelle creuser sa propre tombe quand tu as de la misère à trouver le fond du filet. »
Les mots du pilote ne sont probablement pas assez forts pour décrire à quel point sa troupe est incapable de générer de l'offensive. En sept matchs, le Wild totalise 14 buts - évidemment la pire moyenne de buts par match de la LNH.
À preuve, les défenseurs Brad Hunt, Jared Spurgeon et Ryan Suter sont toujours les meilleurs marqueurs de l'équipe avec quatre points chacun tandis que les meneurs offensifs comme Zach Parise, Eric Staal et Mikko Koivu tardent à se mettre en marche.
« Ç'a très peu d'importance », a répondu sèchement Koivu quand on lui a demandé s'il était davantage frustré ou consterné par la manière dont le Wild se comporte match après match.
« Tout ce qui importe, c'est le résultat à la fin. Si nous ne trouvons pas un moyen de bien jouer individuellement et ensuite en tant qu'équipe, ce seront les résultats que nous obtiendrons. Personne d'autre ne pourra le faire pour nous. L'important, c'est le score au tableau indicateur à la fin du match. »
À part une courte victoire de 2-0 contre les Sénateurs d'Ottawa, la fin de semaine dernière, le Wild a eu très peu de choses à se mettre sous la dent. Le gardien numéro un de l'équipe, Devan Dubnyk, en arrache, la défensive est atroce et l'attaque ne produit pas.
Ces contre-performances commencent visiblement à peser lourd dans le vestiaire.
« Nous devons tous nous regarder dans le miroir et regarder ce qui ne fonctionne pas dans notre jeu, a commenté le défenseur Matt Dumba. Nous devons nous aider pour sortir de ce trou. Nous n'irons pas loin si nous ne nous unissons pas. Ça restera misérable comme ce l'est en ce moment. »
Tant qu'il y a de la vie…
À voir la prestation complètement décousue qu'il a offerte, jeudi, c'est à se demander si le Wild a vraiment les outils pour être une meilleure équipe. Les Canadiens se sont amusés à leurs dépens tout au long de la soirée - dans les trois zones - et les ont limités à seulement 17 lancers.
Contre un gardien comme Carey Price, le taux de réussite risque d'être assez faible.
« Ils sont tous frustrés sur le banc, a expliqué Boudreau. Ils veulent bien faire. C'est un groupe qui veut gagner pour la ville et pour les amateurs, mais ça ne va pas en ce moment. Ils compliquent les choses au lieu de les simplifier. Ils essaient de déjouer quatre gars au lieu de rejeter la rondelle en fond de territoire. »
Malgré tout ça, Boudreau tente de demeurer optimiste et espère que le fait d'affronter à nouveau les Canadiens au Minnesota, dimanche, ajoutera une dose supplémentaire de motivation.
« J'ai déjà passé par là, donc je me fie aux expériences du passé pour tenter de nous aider à nous en sortir, a dit le vieux routier. Plusieurs des gars dans ce vestiaire sont de très bons joueurs. Ils ne vont pas demeurer en léthargie pour toujours. Ils vont débloquer.
« Et quand ils le feront, toute l'équipe va suivre. »