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MONTRÉAL - Ce ne sont que cinq matchs de joués. Mais ce ne sont que trois points d'amassés.
Il n'y a pas lieu d'être alarmiste, pas vraiment : les Canadiens de Montréal jouent mieux que leur fiche l'indique. Ils sont meilleurs que leur fiche l'indique. Ils vont le montrer, vous verrez. Ça n'a rien à voir avec la pensée magique.

C'est à souhaiter par contre, avant le retour du balancier, qu'ils ne s'empêtreront pas dans une séquence de « vraies » défaites. Parce que comme toutes les équipes, les Canadiens vont inévitablement connaître une mauvaise passe cette saison parce qu'ils vont vraiment mal jouer. Il faut juste que la mauvaise passe ne suive pas immédiatement la passe de la malchance.
C'est à ce moment que l'effet boule de neige peut faire déraper toute une saison. C'est dans ce temps-là que la moindre distraction, comme le rendement d'Alex Galchenyuk l'est actuellement, peut mener à des pertes de contrôle.
Sans être prophète de malheur, c'est ce qui s'est produit la dernière fois que les Canadiens ont amorcé la saison avec une victoire et trois points après cinq matchs, en 2011-12. C'est la saison au cours de laquelle on a congédié l'entraîneur Jacques Martin afin de le remplacer par Randy Cunneyworth. Après les Fêtes, la saison n'a été qu'une longue agonie.
Pour des raisons différentes, la saison 2015-16 avait également viré au cauchemar, malgré un départ en trombe de l'équipe, en raison de la perte du gardien Carey Price.
Cette saison, le CH avait une entrée en la matière peu commode sur les bras. On se doutait qu'il lui serait difficile de répéter ses exploits des dernières années pour diverses raisons, mais surtout parce que six de ses huit premiers matchs étaient programmés à l'étranger.
Le périple californien de trois rencontres qu'il va entreprendre à San Jose face aux Sharks, mardi (22 h 30 HE; RDS, TSN2, NBCSN), entre déjà dans la catégorie des voyages casse-gueule. Il sera révélateur de valeur réelle du groupe et de sa force de caractère.
Le directeur général Marc Bergevin ne pourra pas se permettre de demeurer impassible pendant longtemps si la série de déveines/déboires s'étire en octobre. Il dispose d'une bonne marge de manoeuvre pour bouger avec une enveloppe budgétaire d'environ 8,35 millions $.
Les attaquants et les défenseurs de premier plan ne tombent pas du ciel, il devra en trouver plus vite qu'il l'espérait.
D'autant que les paris peu coûteux qu'il a pris avec les engagements des vétérans Mark Streit et Ales Hemsky ne sont pas concluants jusqu'à maintenant. Streit a même plié bagage pour retourner en Suisse, lundi. Et Hemsky est à peine plus visible que Dwight King, ce qui n'est pas peu dire.