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CALGARY- À première vue - même à deuxième vue, à bien y penser - il n'y a pas beaucoup de positif à retirer d'une saison de 13 victoires en 68 matchs marquée par une séquence de 17 défaites, la plus longue de l'histoire d'une concession qui a vu le jour en 2005.

Les Sea Dogs de Saint-Jean sont fort probablement sur le point de prouver le contraire. Comment? Grâce à un trio de jeunes défenseurs qui ont appris à la dure, mais qui ont obtenu les responsabilités habituellement confiées à des vétérans à leur première saison dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ).
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Cette campagne a été loin d'être une partie de plaisir pour William Villeneuve, Jérémie Poirier et Charlie Desroches, mais ils espèrent que l'expérience acquise sera payante alors qu'ils sont prêts à entamer leur année d'admissibilité au Repêchage de la LNH.
« Être un défenseur de 16 ans dans la LHJMQ, ce n'est pas facile à la base », a expliqué Villeneuve, le deuxième choix du repêchage 2018 de la LHJMQ, au camp de sélection de l'équipe canadienne des moins de 18 ans, où les trois tentent de se tailler un poste.
« Il y avait beaucoup d'attentes envers nous trois comme nous avons été repêchés assez haut. Mais de vivre cette saison-là ensemble, ç'a été quelque chose de bien. Ce sont deux de mes meilleurs amis. On s'aide dans les moments plus difficiles et on s'encourage quand ça va bien. Nous avons une belle camaraderie. »
Des moments difficiles, Dieu sait qu'il y en a eu. À l'an 1 d'un cycle de reconstruction, les Sea Dogs présentaient l'une des plus jeunes formations de la Ligue canadienne de hockey (LCH) et ont été l'une des deux seules équipes à rater les séries dans le circuit Courteau - en compagnie du Titan d'Acadie-Bathurst.
« En termes de situation difficile, je ne pense pas qu'il va y avoir pire qu'une saison comme ça », a commenté Poirier, le huitième choix de l'encan 2018. « Pour l'avenir, ça va être bon d'avoir vécu tout ça dès ma première année. Je vais pouvoir rassurer les jeunes quand je serai plus vieux. »
« C'est évidemment dur sur le moral, mais il faut s'en tenir au processus », a dit Desroches, un anglophone originaire de l'Île-du-Prince-Édouard. « Il faut réaliser que ça fait partie d'un plan à long terme pour nous. C'est une étape vers quelque chose de plus gros. »
Les Sea Dogs ont affiché la pire défensive de la Ligue et la deuxième pire attaque pour conclure la saison avec un différentiel de moins-195. Inutile de mentionner que les différentiels individuels des trois défenseurs principaux de l'équipe reflètent sensiblement l'allure de la saison.
Mais ce ne sont que des chiffres et ça n'enlève rien au grand potentiel des trois arrières; leur présence parmi les 44 meilleurs espoirs au Canada au camp de sélection des moins de 18 ans en fait foi. Grâce à eux, les Sea Dogs sont l'équipe la mieux représentée de la LCH avec les Raiders de Prince Albert.
Tout dépendant de l'allure de la saison à venir, ils devraient aussi être sélectionnés assez hâtivement en juin prochain. L'expérience qu'ils ont acquise en jouant plusieurs minutes importantes dans toutes les situations, la saison dernière, leur rendra donc service au moment le plus important de leur jeune carrière.
« Au chapitre individuel, ç'a été incroyable pour nous de jouer plus de 20 minutes par match et d'affronter les meilleurs trios adverses, a fait valoir Villeneuve. Ç'a été difficile, mais c'est quelque chose qui va payer plus tard. Je suis vraiment reconnaissant d'avoir eu cette opportunité-là.
« C'est un processus et il faut se dire que la pire année est derrière nous. Plus les années avancent, mieux ça va aller. Je suis confiant qu'on pourra se rendre jusqu'au bout dans quelques années. »
Crédit photo : Sea Dogs de St-Jean/LHJMQ