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MONTRÉAL - On le savait déjà : les deux équipes sont le miroir l'une de l'autre. Le constat est frappant depuis le début de la série entre les Canadiens de Montréal et les Rangers de New York parce qu'ils en viennent aux prises aux 48 heures.
Jeudi, devant leurs partisans, les Canadiens ont joué un match en deux temps. Après avoir imposé leur rythme au cours des 30 premières minutes de jeu, ils ont vu les Rangers prendre l'initiative pour la seconde partie du match. Ils ont étiré le plaisir jusqu'en prolongation. C'est la raison pour laquelle ils ont enlevé les honneurs de la cinquième rencontre.

Samedi, ce sera au tour du Tricolore de fournir la réplique aux « Blueshirts ». S'il en est incapable, c'en sera fait de sa saison.
En avant 3-2 dans la série de premier tour de l'Association de l'Est, les Rangers auront l'occasion d'en finir devant leurs partisans au Madison Square Garden (20 h (HE); TVA Sports, CBC, NBC). Ils ont gagné les 14 dernières séries au cours desquelles ils ont remporté le match no 5, soit depuis 1986.
« Pour passer au travers, nous aurons besoin que plusieurs joueurs nous en donnent davantage, a affirmé l'entraîneur du CH Claude Julien. C'est le moment pour des joueurs d'élever le niveau de jeu, d'afficher plus de confiance et d'être animés du désir d'être meilleurs.
« Quand vous accusez un retard de 3-2 dans une série, vous ne pouvez pas être satisfaits comme équipe et il y a des joueurs qui peuvent assurément vous en donner plus. »
Julien a souligné l'importance pour ses troupiers de se concentrer uniquement sur le match no 6. Il a souligné que la pression sera sur les Rangers pour qu'ils mettent fin à la série devant leurs partisans.
« Si je n'avais pas confiance en mon équipe, je ne serais pas ici devant vous, a ajouté l'entraîneur. Je crois en nos gars parce qu'ils ont démontré beaucoup de caractère en venant de l'arrière souvent cette saison. C'est la chance pour eux de le prouver de nouveau. »
Pour revenir au match de jeudi, Julien a noté que ses troupiers n'ont pas été aussi affamés après une première moitié très prometteuse.
« Nous avons connu un bon début. Nous avons marqué deux buts en première période. Nous n'avons pas été capables de garder notre élan dans la deuxième moitié de la rencontre.
« Les Rangers ont pris le dessus, nous n'étions pas aussi affamés. Nous gagnions les batailles le long des bandes, puis nous avons commencé à les perdre.
« Il faut que nous jouions pendant 60 minutes comme nous l'avons fait au cours des 30 premières. »
En prolongation, on aurait dit que les Canadiens craignaient de commettre des erreurs. Le gardien Carey Price et le capitaine Max Pacioretty se sont inscrits en faux face à l'analyse.
« Je ne dirais pas ça, a corroboré Julien. Les Rangers étaient plus affamés que nous. Ils ressemblaient à nous en prolongation dans le match no 2 quand nous avions le vent dans les voiles et que tout allait bien.
« Quand nous ne jouons plus de la même façon et que nous gérons mal la rondelle, nous passons beaucoup de temps à défendre. »
Quand les Canadiens ne sont plus l'ombre d'eux-mêmes, c'est parce que les Rangers ont fait tourner le sablier de côté.
« Au cours de la deuxième moitié du match, nous avons passé moins de temps dans leur zone. La rondelle ressortait rapidement. Forcément, nous avons passé plus de temps à défendre. C'est fatiguant à la longue. Les Rangers ont été plus énergiques. Ils se sont nourris de cette énergie en prolongation. »
L'entraîneur des Rangers Alain Vigneault a fait la même analyse que son homologue.
« Nous avons complété plus de jeux à compter de la deuxième période. En prolongation, nous avons eu beaucoup de temps de possession de rondelle. Nous avons eu un bond favorable sur le but gagnant, mais c'est parce que nous l'avons mérité. »
Vigneault a rappelé que le vent est tournoyant en séries éliminatoires.
« Il peut changer constamment de côté. Ce soir, c'est arrivé avec l'arrêt de Henrik Lundqvist face à Pacioretty, ou avec notre deuxième but vers la fin de la deuxième période. Quand tu as le vent de ton côté, tu veux le garder. Quand il change de bord, tu veux vite le faire retourner de ton côté. »
Les deux jeux de puissance que le Tricolore a ratés au début du deuxième vingt ont contribué à faire tourner le vent. S'il avait pris l'avance par deux buts, il aurait pu porter un dur coup au moral des visiteurs.