SIDE LEAFS BADGE LAFLAMME 2

TAMPA - Les joueurs avaient beau essayer de contenir leur exaltation à l'arrivée des journalistes dans le vestiaire de l'équipe, les cris de joie qui fusaient des pièces adjacentes et des gradins où s'étaient massés des centaines de partisans en liesse résonnaient comme un énorme soupir de soulagement collectif.

Les démons ont finalement été exorcisés : les Maple Leafs de Toronto ont franchi la première ronde des séries pour la première fois en 19 ans, en vainquant le Lightning de Tampa Bay 2-1 en prolongation dans le sixième match, samedi.
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L'attaquant vedette Auston Matthews a été le premier à évoquer le singe sur le dos - qui était devenu un gorille -- dont toute l'organisation venait de se libérer.
« C'est un super sentiment pour plusieurs d'entre nous qui vivions avec ce poids, a-t-il ajouté. Nous allons savourer ce moment heureux, mais ce n'est que la première étape du rêve que nous poursuivons. »
Le défenseur Morgan Rielly, le joueur ayant le plus d'ancienneté dans l'équipe, a dit avoir ressenti de fortes émotions en assistant aux premières loges au but gagnant de John Tavares.
« Ç'a été un mélange de soulagement, de joie et de gratitude, a commenté Rielly. Que ''Johnny'' soit l'auteur du but rend le moment plus spécial. En même temps, vous en voulez davantage.
« C'est la beauté avec ce groupe. Nous ne sommes jamais satisfaits. Nous en voulons toujours plus, a-t-il insisté. Nous avons déjà hâte à la suite des choses. »
L'entraîneur Sheldon Keefe a mentionné avoir été envahi par une si intense joie qu'il en a perdu des bouts.
« Je ne me souviens plus de ce que j'ai dit aux joueurs dans le vestiaire », a-t-il lancé à la blague.
« En revenant au vestiaire, vous êtes très émotif. Tous les membres de l'organisation sont là, débordants de joie. C'est difficile de trouver les mots.
« J'ai souligné que ç'avait été une longue route pour plusieurs joueurs et qu'ils avaient dû endurer beaucoup de m… avant de savourer le moment », a relaté Keefe, en retrouvant la mémoire. « Ils méritent amplement ce qui leur arrive. Ils ont travaillé très fort et on ne les a pas ménagés. On a beaucoup douté d'eux. C'était à peu près le temps qu'ils soient récompensés.
« L'attente a été très longue, trop longue, a-t-il repris. C'est un moment incroyable et un grand pas pour l'équipe. Mais depuis la première journée du camp d'entraînement, nous ne parlons pas de gagner la première ronde des séries, mais la Coupe Stanley.
« Je suis extrêmement fier des gars et je suis heureux pour les partisans qui assisteront à du hockey de deuxième ronde. Le travail ne fait que commencer et je crois que le meilleur est à venir. »
Rielly a dit ne pas trop savoir pour quelles raisons le groupe actuel a réussi là où tous les groupes précédents ont échoué.
« C'est un ensemble de facteurs. Je ne peux pas en cibler un seul, a-t-il avancé. Chacun des groupes a été différent. Celui-là a fait son chemin. C'est sûr que nous avons appris à la dure au fil des années. Nous avons grandi ensemble et nous voulions désespérément gagner. C'est fait, mais encore une fois nous ne sommes pas rassasiés. »
Pour Keefe, l'ajout de joueurs ayant du vécu en séries éliminatoires a été l'ingrédient manquant à la recette. L'entraîneur a envoyé à son supérieur, le directeur général Kyle Dubas, un bouquet de fleurs pour ça.
« La saison dernière, j'estimais que nous formions groupe uni, a-t-il souligné. L'arrivée de bons vétérans, mais aussi de bonnes personnes, comme les Mark Giordano, Calle Jarnkrok, Luke Schenn, Noel Acciari et Ryan O'Reilly, a beaucoup aidé. Tous les nouveaux arrivants ont fait augmenter le niveau de confiance. Ils ont renforcé la culture et l'image identitaire de l'organisation.
« Plus important peut-être encore, le groupe actuel refuse d'abdiquer. Peu importe les situations pendant les matchs, ce groupe se tient debout et il est toujours prêt à relever les défis », a conclu Keefe.