Stars-Ducharme

Au 29 décembre, bien peu d'observateurs auraient parié que les Stars de Dallas obtiendraient leur billet pour la deuxième ronde des séries éliminatoires de la Coupe Stanley cette saison. L'équipe traversait une crise où ses leaders étaient visés, et la dégringolade au classement ne semblait pas bien loin. C'est plutôt le contraire qui s'est passé, et Dallas poursuivra son chemin en séries après avoir éliminé les Predators de Nashville en six matchs.

Bien que Noël fût célébré à peine quelques jours plus tôt, le président-directeur général des Stars Jim Lites n'était clairement plus dans l'esprit du temps des Fêtes lorsqu'il a vivement critiqué le travail des attaquants Tyler Seguin et Jamie Benn. Des propos qui ont été soutenus par le directeur général de l'équipe Jim Nill. Les Stars avaient alors une fiche de 20-16-3 et s'accrochaient à la dernière place donnant accès aux séries.
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Ce coup de semonce de la part de l'état-major a semblé avoir un effet sur les joueurs dirigés par l'entraîneur-chef recrue Jim Montgomery, particulièrement Seguin a terminé la saison avec 47 points en 43 parties
Questionné après le match lundi à savoir si la « culture de médiocrité », les mots employés par Lites en décembre, était du passé dans le vestiaire des Stars, le pilote a répondu positivement.
« Si tu es dans ce vestiaire, tu vois la [nouvelle] culture, tu vois à quel point on est plus professionnels. On travaille plus efficacement et on travaille mieux ensemble. C'est ce qu'on devait faire.»
Les Stars étaient déjà efficaces en défensive lors de la première moitié de saison puisqu'ils étaient troisièmes pour les buts accordés après 39 rencontres dans la LNH. Ils ont fait encore mieux à partir du 30 décembre pour se hisser au deuxième rang et dépasser, ironiquement, les Predators. Tout cela alors que le gardien Ben Bishop n'a été en mesure d'amorcer que 22 des 43 derniers matchs de l'équipe, victime de blessures.
« Le parcours d'une équipe durant une année doit te rendre plus fort, a souligné Montgomery. C'est assurément ce qui s'est passé avec nous. L'adversité à laquelle nous avons fait face a fait de nous un meilleur groupe, surtout que c'était la première fois que nous étions ensemble. Le niveau de confiance l'un envers l'autre, entre les joueurs, mais aussi les joueurs et les entraîneurs, a beaucoup grandi. C'était génial de voir à quel point l'équipe s'est développée depuis le temps des Fêtes. »

NSH@DAL #4: Radulov double l'avance en A.N.

L'entraîneur né à Montréal en est à sa première saison à la barre des Stars après avoir dirigé le programme de l'Université de Denver pendant cinq ans, où il a remporté le titre national en 2017. Il pouvait déjà compter sur un premier trio redoutable en Seguin, Benn et Alexander Radulov, mais derrière, c'était plus mince. Le vétéran Jason Spezza pilotait le deuxième trio, mais la production des joueurs de soutien n'y était pas.
En deuxième moitié de saison, Montgomery a séparé son premier trio et a fait davantage appel aux jeunes Roope Hintz (22 ans) et Jason Dickinson (23). L'acquisition de Mats Zuccarello des Rangers de New York à la date limite des transactions lui a permis de mettre en place ce qui allait devenir son deuxième trio, en plus de lui permettre, de temps à autre, de réunir à nouveau Radulov, Seguin et Benn sur la même unité. Cette combinaison a amassé 18 points en première ronde contre les Predators, soit 41 pour cent des points récoltés par tous les joueurs des Stars.
« Il y a eu beaucoup de changements cette année, et plusieurs conversations difficiles, a expliqué Seguin. Ç'a sorti les gars de leur zone de confort, mais c'est aussi ce qui nous a rapprochés et c'est pourquoi nous avons gagné. »
L'acquisition d'Andrew Cogliano des Ducks d'Anaheim en retour de Devin Shore le 14 janvier a aussi permis à Montgomery de compter depuis le début des séries éliminatoires sur un troisième trio davantage défensif, complété par Radek Faska et Blake Comeau.
« Ce trio a été le meilleur du match (no 6), a affirmé Montgomery. Après trois périodes, ils avaient plus de temps de jeu que la ligne de Seguin.
« Notre désavantage numérique va vraiment bien, notre gardien est vraiment bon, et nous avons des joueurs qui se sacrifient et qui s'attardent aux petits détails. Les gars mangent de la rondelle. Je ne sais pas combien de tirs les (défenseurs) Esa (Lindell), (Ben) Lovejoy et (Roman) Polak ont mangé, mais les attaquants aussi. On travaille ensemble. »
Cette capacité à fermer l'enclave et de bloquer les lancers aura permis au gardien Ben Bishop d'obtenir une nomination pour le trophée Vézina, remis au meilleur gardien de la LNH. En séries, jamais les Predators n'ont été en mesure d'inscrire plus de trois buts dans un match de la série, et un seul s'est conclu par une victoire (match no 3, 3-2). Face à un tel mur, le jeu de puissance de Nashville, le pire de la LNH cette saison, n'a pas été en mesure de s'en remettre et a été blanchi en 15 occasions.
« On devait trouver un moyen de faire le travail, surtout sur les unités spéciales, mais nous n'avons pas réussi, a soupiré le défenseur des Predators P.K. Subban. On a eu la chance de faire le travail. Je suis sûr que ça explique en grande partie la position dans laquelle nous nous retrouvons. »
Les Stars ont maintenant rendez-vous avec les Blues de St. Louis en deuxième ronde, une équipe qui, depuis le 1er janvier, a accordé moins de buts par match que Dallas (2,18 contre 2,24), mais qui a surtout été beaucoup plus redoutable en offensive (3,16 buts/match contre 2,40).
Le mur vert devant Bishop devra tenir.
« Nous faisons partie des huit équipes sur 31 toujours en vie. On doit faire quelque chose de bien. J'espère que ça va se poursuivre, mais on sait qu'on affronte une excellente équipe », a conclu Montgomery.