Marc Bergevin_

Si Marc Bergevin tient le volant à deux mains, bien peu de gens sont capables de prédire la destination finale des Canadiens de Montréal.
Ils s'en vont où au juste, les Canadiens ?
Certains prétendent qu'ils foncent directement dans le mur, d'autres qu'ils sont sur le point d'emprunter un virage aussi spectaculaire qu'inattendu.
Le suspense perdure. Et parce que Bergevin nous a souvent étonnés dans le passé, tout est possible.

Le directeur général des Canadiens jouera gros au cours des prochains jours. À vrai dire, il est sur le point de prendre ses décisions les plus déterminantes depuis que le président Geoff Molson lui a confié les guides de l'équipe.
De quoi auront l'air les Canadiens dans quelques jours ? Bonne question.
Bergevin a déjà disposé de sa meilleure monnaie d'échange, le défenseur Mikhail Sergachev, afin d'acquérir Jonathan Drouin.
Nathan Beaulieu a déjà levé les feutres, Alexei Emelin aussi.
D'autres suivront.
Quel sort attend Alexander Radulov, Andrei Markov et Alex Galchenyuk ?
Est-ce que Carey Price est aussi intouchable qu'on le dit ?
Les réponses ne tarderont pas à venir.
Et certaines d'entre elles risquent de faire mal.
Cela dit, ils sont nombreux à soutenir que l'équipe de 2016-17 sera méconnaissable.
Cette pensée est-elle aussi terrible que cela ?
D'accord, l'équipe a accumulé 103 points ce qui n'est pas banal, loin de là.
Mais elle a aussi piqué du nez au point de coûter son poste à son entraîneur Michel Therrien avant de connaître un sursaut d'énergie sous la gouverne de Claude Julien.
Mais elle a aussi été incapable de franchir le premier tour des séries éliminatoires de la Coupe Stanley.
De bons joueurs peut-être, mais certainement pas une équipe qui appartenait à l'élite du circuit.
Le défi de Julien
Bref, d'autres changements sont souhaitables.
Les Canadiens doivent-ils céder aux demandes salariales de Radulov, le meilleur marqueur de l'équipe après Max Pacioretty la saison dernière ?
Dans le meilleur des mondes, Radulov, l'attaquant le plus explosif, le plus dynamique des Canadiens, sera de retour à Montréal.
Question: Est-ce que vous accorderiez un contrat de quatre ou cinq ans à Radulov ?
Réponse: Jamais de la vie. Trois ans, maximum.
Il aura 31 ans le 5 juillet, Radulov. Dans ce dossier, la prudence est de mise. La raison doit peser plus lourdement que le cœur.
Galchenyuk, maintenant.
Est-ce que les Canadiens devraient l'échanger ?
D'après plusieurs, le moment est venu de l'expédier sous d'autres cieux.
À cela, je réponds: Un instant s'il vous plaît.
Je rêve peut-être en couleur, mais je suis incapable de faire une croix sur un attaquant de 23 ans qui, malgré des carences évidentes, a autant de talent.
On dit souvent qu'il est encore jeune; et à force de dire qu'il est encore jeune, on finira par dire qu'il est maintenant trop vieux ! Mais d'ici là, une ixième tentative vaut le coup.
Au début de la dernière campagne, Galchenyuk, de l'avis de plusieurs, était destiné à devenir le meilleur marqueur de l'équipe.
Il l'était à l'approche du premier tiers du calendrier avec une récolte de 23 points en 25 rencontres.
Puis il s'est blessé à un genou. Il n'a jamais été le même par la suite.
Galchenyuk n'est pas la super-vedette qu'on nous promettait, mais il a les atouts pour devenir un joueur de haut niveau.
À mes yeux, Galchenyuk est le grand défi de Julien, qui, dès son arrivée à Montréal, s'est investi de la mission de l'amener à un niveau supérieur.
Les Canadiens sont-ils capables de réussir là où ils ont échoué avec P.K. Subban ?
Et Carey Price ?
Même si Bergevin est toujours susceptible de sortir un lapin de son chapeau, on l'imagine difficilement en train d'échanger son gardien-vedette.
Bien des équipes l'ont prouvé au cours des dernières années: il ne suffit pas d'avoir l'un des trois meilleurs gardiens du circuit pour gagner la Coupe Stanley.
Un bon gardien bien appuyé par ses défenseurs et un système efficace peut mener son équipe jusqu'au bout.
Price, c'est d'abord un visa pour une place en séries. Et une place en séries, ça n'a pas de prix.
« Et une fois que ton équipe accède aux séries, tout est possible », répète souvent Bergevin.
Reste que le dg des Canadiens aura des choix douloureux à faire. Des choix qui auront assurément un impact majeur sur l'avenir immédiat de son équipe.
Et fort probablement sur le sien, aussi.