Max Pacioretty

Appelons-le capitaine Kangourou.
Qui donc ? Max Pacioretty.
Pourquoi ? Parce qu'il ne cesse de rebondir.
Il n'y a pas si longtemps, ils étaient nombreux à vouloir carrément arracher le 'C' de son chandail. Ou encore à vouloir l'échanger contre n'importe qui, n'importe quoi.
Et le plus tôt possible.

Le capitaine des Canadiens de Montréal, avouons-le, s'acheminait vers une année de misères. Puis bang !
Un beau matin, le tireur d'élite a recommencé à toucher la cible. Non seulement il marque des buts à répétition, mais il marque des buts importants. Importants pour deux raisons; l'équipe est souvent impliquée dans des matchs serrés et, en plus, elle est diminuée par la perte de plusieurs soldats.
Et à moins évidemment d'une blessure, l'ailier de 28 ans bouclera la saison avec une récolte variant entre 35 et 40 buts.
Comme d'habitude.
Un habitué
Non, ce n'est pas la première fois que Pacioretty retombe sur ses pattes après un passage à vide ou une tempête médiatique.
Il a vu neiger, Pacioretty.
Et plus d'une fois.
Avant le début de la présente saison, il y a eu, rappelez-vous, cette supposée controverse avec Michel Therrien. S'ensuivit sa prestation combien timide lors du tournoi de la Coupe du Monde de hockey 2016, prestation qui a soulevé bien des critiques, y compris des propos peu flatteurs de l'entraîneur de l'équipe des États-Unis, John Tortorella, à son endroit.
Comble de malheur, Pacioretty a connu un lent, un très lent début de campagne causé en partie par une micro fracture à un pied, une blessure qui est demeurée secrète pendant un certain temps. Il n'en fallait pas davantage pour attiser la colère de la meute.
Il a calmé la meute depuis. Comment ? En faisant ce qu'il fait de mieux depuis son arrivée dans la LNH: marquer des buts, beaucoup de buts.
Je me souviens encore du printemps de 2014. Quelques jours après l'élimination des Canadiens des séries éliminatoires de la Coupe Stanley, Pacioretty et Thomas Vanek, qui était toujours avec l'équipe à l'époque, avaient été sévèrement critiqués par Guy Lafleur sur la place publique.
« Des gars comme Vanek et Pacioretty, avait déclaré le légendaire ailier droit, tu ne gardes pas ça dans ton équipe. Qu'ils restent chez eux s'ils ne sont pas prêts à payer le prix ... »
Un violent uppercut s'il en fut un, un uppercut qui aurait démoli le menton le plus solide, mais pas celui de Pacioretty.
La saison suivante, il a répliqué avec une production de 37 buts.
Pas si mal, en effet.
Par séquence
Pacioretty, c'est bien connu, fonctionne par séquence.
À cet égard, il n'est pas sans rappeler un frappeur de circuits au baseball.
C'est souvent tout ou rien.
Il peut passer deux ou trois semaines sans marquer un seul but pour ensuite en marquer cinq ou six sur une période de quatre ou cinq matchs.
Lorsqu'un marqueur cesse de marquer, on en déduit souvent que l'effort n'est plus au rendez-vous.
Ce n'est pas toujours le cas.
Pacioretty s'implique un peu plus, d'accord, mais est-il vraiment différent du Pacioretty qui était incapable de toucher le fond du filet en début de campagne ?
Pas vraiment.
Le tireur d'élite est souvent victime de son style. S'il marque, on le louange à tour de bras. Mais s'il cesse de marquer, on demande aussitôt une enquête publique !
Il ne reste pas au tapis
Cela dit, Pacioretty n'est pas parfait, loin de là. On peut lui reprocher certaines choses, certes, mais on ne pourra jamais l'accuser de baisser la tête, de rester au tapis.
Et de pleurer sur son sort.
Il a le pouvoir de rebondir, Max Pacioretty.
Comme un kangourou.