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Je pose la question: Si Sidney Crosby et Evgeni Malkin étaient des artistes, lequel des deux serait invité à faire la deuxième partie du spectacle ?
À vrai dire, ils pourraient alterner à tour de rôle et un peu tout le monde n'y verrait que du feu. Comme dans la vraie vie, finalement. Quand ce n'est pas l'un, c'est l'autre. Et quand ce sont les deux en même temps, l'adversaire n'a plus qu'un souhait: limiter les dégâts tout en espérant que la tempête passe le plus vite possible.
En attendant, la tempête gronde et persiste. Elle dure depuis le mois d'octobre. Et s'il faut en croire certains météorologues, elles ne donnent pas l'impression de vouloir diminuer d'intensité.

Premier et deuxième

Les deux joueurs des Penguins de Pittsburgh ne dérougissent tout simplement pas. Ils montrent chacun 54 points, deux de moins seulement que le meilleur marqueur du circuit, le surdoué des Oilers d'Edmonton, Connor McDavid.
Mine de rien, les deux complices tentent de devenir les premiers coéquipiers à terminer au premier et au deuxième rang des marqueurs de la LNH depuis Martin St-Louis et Steven Stamkos, du Lightning de Tampa Bay, en 2012-13. Cette année-là, une année écourtée, faut-il le préciser, St-Louis avait enlevé le trophée Art Ross grâce à une récolte de 60 points, trois de mieux que Stamkos.
Crosby et Malkin totalisent déjà 50 buts. Avant les matchs de lundi, c'était, tenez-vous bien, le tiers de la production globale de 26 des 30 équipes de la LNH depuis le début de la saison. Impressionnant, en effet. Pas besoin de vous dire que les Penguins représentent l'offensive la plus redoutable du circuit.

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Constant
Les prouesses de leurs deux vedettes ne sont pas sans rappeler celles d'un autre duo qui a déjà fait la gloire des Penguins dans les années 1990. J'ai nommé celui composé de Mario Lemieux et Jaromir Jagr.
Tout en étourdissant leurs rivaux à la faveur de feintes aussi déroutantes les unes que les autres, les deux joueurs accumulaient des points à un rythme infernal. En 1995-96, par exemple, Lemieux et Jagr ont respectivement conclu la campagne premier et deuxième dans la course au championnat des marqueurs grâce à 161 et 149 points, s'il vous plait.
Si Crosby n'a jamais ralenti depuis décembre 2015, Malkin, lui, a retrouvé sa vitesse de croisière des beaux jours. Depuis le début de la saison, il n'a jamais été écarté de la feuille de pointage plus de deux matchs de suite. C'est tout dire.
À cet égard, il connait probablement sa meilleure saison depuis 2011-12 alors qu'il avait inscrit 50 buts et 109 points. Le Russe de 30 ans, visiblement, est en pleine possession de ses moyens ce qui n'a pas toujours été le cas depuis le début de sa carrière, lui qui a soigné diverses blessures. Cette année, il est en parfaite santé. Il est libéré de ce protecteur qu'il devait porter en raison d'une blessure à un coude en mars dernier et, pendant l'entre saison, il s'est livré à des exercices visant à renforcer ses jambes. Les résultats sont pour le moins spectaculaires. Il suffit d'observer sa constance pour s'en convaincre.
Un et deux font ... quatre
Cela dit, le succès des champions en titre de la Coupe Stanley n'est pas l'affaire de seulement deux joueurs, direz-vous. Sans doute mais quand ces deux joueurs en valent ... quatre ou cinq, cette affirmation tient plus ou moins la route.
Il n'y pas une équipe qui, on s'entend, ne souhaite pas compter sur un Crosby ou sur un Malkin. Et lorsqu'une équipe a le bonheur d'avoir et un Crosby et un Malkin dans ses rangs, elle peut certes remercier sa bonne étoile. Et deux fois mieux qu'une.
Après Lemieux-Jagr, les Penguins applaudissent Crosby-Malkin. Choyés, les Penguins?
Un peu quand même.