McCarron

La saison 2015-16 des Canadiens de Montréal s'inscrit assurément parmi les plus décevantes de leur histoire.
En début de campagne, les attentes d'un peu tout le monde étaient élevées, mais certainement pas démesurées. Le grand public était en droit d'élever la barre encore plus haut après avoir vu ses favoris atteindre le cap des 100 points pendant deux années de suite.

Il ne demandait pas la lune, le grand public; il demandait une bonne saison et, à tout le moins, deux rondes des séries éliminatoires de la Coupe Stanley.
Mais la saison des Canadiens, officiellement évincés de la course aux séries éliminatoires à la suite de leur défaite, samedi, face aux Rangers de New York, aura plutôt été celle de la désillusion, de la grande désillusion devrais-je dire.
La perte de Carey Price, bien sûr, a été la cause première de la vertigineuse dégringolade des Canadiens.
Mais pire encore, elle a levé le voile sur une équipe qu'on connaissait bien mal, une équipe dont les fondations étaient celles d'un ... château de cartes.
Oui au retour de Therrien
Non, ce n'est pas normal de voir une équipe tomber aussi bas après la perte de son meilleur joueur.
Ce qui amène la question suivante : est-ce que les Canadiens devraient à nouveau miser sur Michel Therrien, dans leur tentative de redresser la situation la saison prochaine ?
Si vous me posez la question, la réponse est oui.
Pourquoi? Parce que l'ensemble de son oeuvre depuis son retour derrière le banc des Canadiens est suffisamment crédible et solide pour lui valoir une nouvelle chance.
De toute façon comment peut-on évaluer de façon équitable le travail d'un entraîneur lorsqu'il est privé de son meilleur élément ?
Je vous le demande.
Il n'y a pas vraiment de justice dans le sport, mais s'il y en a une, Therrien, du moins jusqu'à nouvel ordre, échappera au couperet.
C'est toute l'organisation, et non seulement Therrien, qui doit assumer le blâme.
À part la joueuse d'orgue, l'annonceur maison, les placiers, les téléphonistes et quelques autres, ils sont assez rares, vous en conviendrez, ceux qui ont connu une bonne année au Centre Bell.
De l'espoir
Mais malgré une année de misère, l'avenir immédiat des Canadiens, quoi qu'on en dise, n'est pas aussi sombre qu'il en a l'air.
Il y a beaucoup de nuages, mais il y a aussi une éclaircie.
À vrai dire, il suffirait de peu de choses pour relancer une organisation qui, il n'y a pas si longtemps, était citée en exemple par certains directeurs-généraux à travers le circuit.
Carey Price reviendra au jeu un jour, le noyau dur de l'équipe est à la fois jeune et solide, et les dernières semaines, nous ont révélé de belles jeunesses comme Michael McCarron, Greg Pateryn, Mark Barberio et Lucas Lessio, entre autres.
Pour un, McCarron, s'il est encore bien vert, marque des points.
Son jeu est tantôt convaincant, tantôt moins bon, mais l'ancien choix de première ronde apprend rapidement.
Je suis convaincu d'une chose : Brendan Gallagher doit être drôlement content de voir qu'un autre de ses coéquipiers ne craint pas de se planter devant le filet adverse.
Et d'encaisser des coups à répétition.
Je ne sais pas si le géant de 6 pieds 6 pouces commencera la prochaine saison avec le grand club, mais il y a fort à parier qu'il sera appelé en renfort en cours de route.
Non, la situation est loin d'être désespérée.
Le retour de Price, l'addition éventuelle d'un McCarron, un excellent choix de première ronde lors du prochain repêchage et l'acquisition d'un attaquant capable de performer au sein d'un premier ou d'un second trio pourraient permettre aux Canadiens de remonter la pente aussi vite qu'ils l'ont descendue.
L'année de vérité
Ce défi à la fois considérable et stimulant est celui du directeur général Marc Bergevin et de ses adjoints.
Si l'année qui s'achève à Montréal a été celle de la grande désillusion, la prochaine, on s'entend, sera l'année de vérité pour l'état-major de l'équipe.