Holtby-Habs 2-4

J'observais Connor McDavid, dimanche, et j'étais à court de mots.
Le capitaine des Oilers d'Edmonton appartient à la courte liste de joueurs qui valent le prix d'entrée. Et celui du stationnement, évidemment.
Il n'est pas seulement doué, le jeune. Il est passionné. Passionné avec un grand P s'il vous plait.
Il veut la rondelle, il veut réaliser le jeu qui fera la différence.

Et plus je le regardais, plus je pensais à Sidney Crosby, qui joue avec la même passion depuis une dizaine d'années.
Je pensais aussi à Patrick Kane, qui connait rarement un mauvais match. À Kane et aussi au jeune Auston Matthews, le prochain grand leader des Maple Leafs de Toronto.
Et puis, je me suis surpris à observer Alex Galchenyuk.
Je l'avoue sans détour: j'ai parfois du mal à le cerner, celui-là.
Son talent est indéniable; excellent coup de patin, un très bon lancer, un très bon passeur et une belle vision.
Non, je ne cherche pas à comparer le joueur des Canadiens de Montréal aux premiers de classe de la LNH. Absolument pas.
Au hockey comme ailleurs, il y a les surdoués et il y a les surdoués qui sont animés par le désir combien dévorant d'aller encore plus loin, plus haut.
Galchenyuk appartient à la première catégorie, pas la deuxième.
Du moins, pas encore.
Pour l'instant, il donne plutôt l'impression d'être satisfait là où il est rendu.
C'est peut-être là une partie du problème.
Un peu plus
Les attentes sont toujours très élevées envers un premier de classe.
Ce qui amène la question suivante: sont-elles trop élevées dans le cas de Galchenyuk ?
Je me pose souvent la question.
Et je ne suis pas le seul.
Galchenyuk, faut-il le rappeler, est un ancien premier choix au repêchage, troisième au total en 2012, à qui un peu tout le monde a prédit un avenir doré.
Et sans doute avec raison.
Et force est d'admettre que sa progression est constante depuis son arrivée dans la LNH. Des récoltes de 27, 31, 46 et 56 points dans ses quatre premières campagnes sont là pour en témoigner.
Et cette année, il était en voie d'atteindre de nouveaux sommets lorsqu'il a été blessé une première fois le 4 décembre à Los Angeles.
Mais pour une raison ou une autre, on a souvent l'impression qu'il pourrait en donner davantage, qu'il pourrait élever son jeu d'un cran ou deux.
Un centre ou un ailier ?
Cela dit, la question demeure: son avenir est-il au centre ou l'aile ?
Pas plus tard que dimanche, il a joué à l'aile.
N'est-ce pas anormal qu'on pose encore pareille question cinq ans après son entrée dans le circuit ?
On ne parle plus d'un blanc bec de 18 ans, mais d'un joueur qui aura 23 ans dans un peu moins d'une semaine.
Mais encore là, la position importe peu. Ce qui importe, c'est son implication, son degré d'intensité.
Or ce n'est pas normal qu'un joueur aussi talentueux que Galchenyuk soit invisible sur la glace, le temps de quatre ou cinq présences. Ou encore le temps d'une période ou deux.
Comme s'il n'était pas suffisamment affamé, comme s'il attendait que quelqu'un d'autre lui provoque l'étincelle.
Malgré tout, je maintiens que Galchenyuk connaitra une belle carrière.
Mais il devra en donner beaucoup plus pour accéder à l'élite.
Le talent, si riche soit-il, ne suffit jamais.
C'est vrai pour Galchenyuk, c'est vrai pour n'importe quel athlète de haut niveau.